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Fédération internationale des associations de bibliothécaires

1968

    Fédération internationale des associations de bibliothécaires

    34e Conseil, Francfort-sur-le-Main, 18-24 août 1968

    Par M.-L. Bossuat

    Le 34e Conseil de la F.I.A.B. réunissait à Francfort 430 participants, venus de 40 pays. La délégation française comprenait 19 membres dont six délégués. Le thème général était « Le livre et la bibliothèque dans une société industrielle ».

    Dans son allocution d'ouverture, Sir Frank Francis évoqua l'importance et les responsabilités croissantes qu'a et doit avoir la F.I.A.B., dans le monde des bibliothèques. Il parla longuement de l'aide que peut apporter l'automatisation dans les opérations matérielles de catalogage et aussi de l'importance des normes internationales pour le développement du prêt et l'établissement des statistiques des bibliothèques.

    Le Dr Morpurgo, président de la National book league de Londres, mania habilement le paradoxe en vantant les trésors détenus par les livres et les bibliothèques, ce dont nous étions tous persuadés.

    Puis débutèrent les séances des sections et commissions. Ce fut dans l'ensemble un Conseil assez terne ; pas de communication fracassante, pas de révélation. Et plus que jamais, il est apparu très difficile de faire du bon travail dans une réunion aussi nombreuse. La réforme de la F I.A.B. est devenue nécessaire, si on veut que les Conseils aient un rôle efficace. M. Liebars avait d'ailleurs préparé un projet de réforme qui aurait pu être discuté à Francfort, s'il avait été distribué à temps.

    Des réunions régionales régulières deviennent indispensables. Elles permettraient d'espacer les réunions internationales.

    Ce vent de réforme souffla d'ailleurs sur les travaux de plusieurs sections.

    La Section des bibliothèques nationales et universitaires proposa la création « de groupes de travail réunissant les bibliothèques selon leurs affinités en fonction de leurs problèmes communs ».

    Un groupe de travail concernant les bibliothèques nationales et universitaires de l'Europe occidentale doit être constitué rapidement.

    Cette même Section et la Commission de mécanisation, à la suite d'une proposition de contrat liant l'Unesco et la F.I.A.B., concernant l'application du Shared cataloguing project aux autres pays, ont fait en commun la proposition d'étudier d'abord l'adoption du catalogage partagé en dehors des Etats-Unis et dans une seconde étape, l'utilisation de ce système dans les pays en voie de développement.

    La Sous-section des bibliothèques universitaires établit une liste très intéressante (et qu'on aurait avantage à diffuser en France) des exigences indispensables lors de la création de nouvelles Universités.

    La création d'un Fonds central européen de livres provenant de pays sous-développés est demandé par la Section des bibliothèques nationales et universitaires. Une aide financière pourrait peut-être être obtenue du Conseil de l'Europe.

    La Sous-section des bibliothèques d'observatoires astronomiques prévoit la publication d'un Répertoire des travaux publiés par les observatoires, précisant si ces travaux sont disponibles ou non, afin de permettre une meilleure information et favoriser les échanges.

    La Section de lecture publique a longuement discuté de sa réforme : elle envisage de se transformer en Association internationale de bibliothèques publiques qui serait membre associé de la F.I.A.B.

    La Commission des statistiques se félicita des résultats de la Conférence de Paris, obtenus grâce à l'aide de l'Unesco, qui favorise également la rédaction d'un Manuel de statistique internationale dans les bibliothèques.

    La Commission des périodiques annonce la publication imminente de la Bibliographie des répertoires nationaux de périodiques.

    La Commission pour la construction des bibliothèques souhaite organiser, peut-être en 1970, une réunion internationale des bibliothécaires et d'architectes.

    La Commission des échanges de publications propose l'organisation d'un colloque sur l'échange des publications officielles et non officielles, en 1969 ou 1970 à Paris, en liaison avec l'Unesco.

    La Commission pour l'unification des règles de catalogage propose une réunion de spécialistes du catalogage afin d'examiner les développements des problèmes de catalogage depuis la Conférence de Paris de 1961, pour revoir l'édition annotée du Statement of principles, et discuter des problèmes posés par l'application en dehors des Etats-Unis du « Shared cataloguing programme »

    Enfin la Commission de formation professionnelle termine la préparation des Normes minima pour la formation professionnelle, à la suite d'un contrat passé avec l'Unesco.

    Ce 34e Conseil subit le contre-coup brutal des événements de Tchécoslovaquie. A partir de la troisième journée, les délégués et les observateurs s'intéressaient avant tout aux nouvelles politiques, et nous pensions tous à nos amis tchécoslovaques, qui avaient cru ou essayé de croire à un certain printemps.

    La séance de clôture fut particulièrement tendue. Le gouvernement soviétique avait invité la F.I.A.B. à tenir à Moscou son 35e Conseil. Cette invitation devenait inopportune. Elle était inacceptable après l'intervention d'un délégué d'Israël qui nous apprenait que l'U.R.S.S. avait refusé les visas des représentants de son pays au congrès de la F.I.D., qui devait se tenir à Moscou en septembre. Les délégués de la F.I.A.B. confièrent au Bureau exécutif le soin de décider au moment opportun, où et quand aurait lieu la prochaine session du Conseil.

    C'est en évoquant les événements de cette semaine que sir Frank Francis, qui avait constaté l'importance des travaux de la F.I.A.B. hors de toutes frontières politiques, put terminer en citant Goethe : Mein Ruh ist hin ; Mein Herz ist schwer.

    Ce Conseil, grâce au dévouement de nos collègues allemands, fut magistralement organisé, que ce soit à la Bibliothèque de l'Université, à la Maison de Goethe ou à Heidelberg ; qu'ils en soient tous remerciés.