L'exposition Berlioz, organisée à l'occasion du centenaire de la mort du musicien, s'est ouverte à la Bibliothèque nationale, le 6 mars.
Cette exposition, dont le catalogue est en quelque sorte un « Berlioz par lui-même », offre aux visiteurs un ensemble de documents susceptibles d'évoquer à la fois l'homme, la forme de son génie, son caractère, son évolution, le climat de son époque et les répercussions de son influence de créateur et de théoricien. On y voit les visages de ses « Ariels » successives : Camille Moke, Harriett Smithson, Marie Recio, Estelle Fornier, ceux de ses amis et ennemis que sa plume redoutable soutint ou combattit dans la presse ; les fameuses caricatures de l'homme orchestre, et les interprètes inoubliables de cette époque foisonnante en virtuoses.
Mais une place a surtout été faite aux sources de son inspiration : ses dieux Gluck et Beethoven, Virgile et Shakespeare. On a cherché les résonnances, les contacts que cette inspiration d'origine littéraire et musicale peut avoir, dans le domaine des arts plastiques ; Berlioz fut aussi, on le découvre aujourd'hui, un grand écrivain : de nombreux textes manuscrits voisinent avec les partitions, les portraits et tous les autres documents rassemblés Galerie Mansart, dans le cadre restitué des « soirées de l'orchestre », affiches de ses concerts, instruments que, le premier, Berlioz fit chanter de manière prestigieuse, baguette de chef d'orchestre offerte par Mendelssohn, l'un des nombreux symboles émouvants de cette exposition.