Index des revues

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    Groupe d'Aquitaine

    Activités du premier trimestre 1969


    Le premier trimestre de 1969 a vu le Groupe d'Aquitaine continuer dans la voie ouverte au trimestre précédent. Tout d'abord, avec son aide, a été achevée la préparation d'une Bibliothèque pour les Jeunes au Centre Social de la Cité du Grand-Parc, à Bordeaux : celle-ci s'est ouverte le jeudi 20 mars, avec notamment le concours d'une équipe dynamique de jeunes de 11 à 15 ans, qui se chargent d'assurer le fonctionnement et l'accueil. Cela se situe dans le cadre des activités du Centre Social et peut constituer une bonne initiation à la lecture et à la fréquentation des Bibliothèques. Comme c'est la première fois, à Bordeaux, qu'une Bibliothèque pour les jeunes fonctionne avec cette méthode moderne d'accueil, il est intéressant de signaler que cela s'est fait sous le signe de l'A.B.F.

    Plusieurs membres du Groupe, soit des dames des Bibliothèques pour tous, envoyées par Mlle Farne, soit des collègues de la B.U., et notamment Mlle Geffrault, avaient participé, avec dévouement, à ces soirées de préparation, où l'on rejoignait, au Grand-Parc, le groupe sympathique des apprentis-bibliothécaires très attentifs aux indications qu'on leur donnait.

    Poursuivant dans le même sens, les responsables du Groupe d'Aquitaine avaient répondu, le 12 février, à une demande des animateurs du Centre Social « La Prairie », à Gradignan, qui souhaitaient s'informer des meilleurs moyens de faire fonctionner et de développer, et la Bibliothèque pour adultes, et la section des jeunes qu'ils voulaient y adjoindre. Dans le décor de maison basque que l'on a donné au Centre Social, pour maintenir jusqu'à la disposition, de l'ancienne ferme où il est installé, une table ronde s'est réunie avec le concours de M. Soriano, spécialiste de la lecture des enfants, de Mme de Jubécourt, des Bibliothèques pour Tous, animatrice d'une bibliothèque pour les jeunes, de Mme Rattier, bibliothécaire de lycées, de nos collègues, Mlle Estrade et Mme Saint-Denis qui se préparent à participer à un effort semblable dans un autre ensemble, tous groupés autour de M. et Mme Douan, qui animaient la réunion.

    L'état actuel, peu développé de la Bibliothèque de Gradignan, montre tout de même un embryon de développement. La composition du public, ses réactions, les difficultés d'ordre sociologique, venant de l'opposition entre des milieux différents, ont été examinées de façon très ouverte : plusieurs moyens ont été indiqués. D'abord établir un lien entre les livres et les autres formes de communication, théâtre, cinéma, diapositives, radio et télévision, mais aussi avec l'activité formatrice, dans le Centre Social, des ateliers d'art, bricolage, poterie, etc... Rendre les livres plus vivants devant leur public au besoin avec le concours de leurs auteurs, de passage dans la région. Utiliser la documentation de et sur la vie régionale. Organiser des expositions simples, et souvent renouvelées, avec le concours des habitués du Centre Social, expositions où le livre est un élément, mais souvent le plus central, car il introduit à la connaissance de tous les autres. Autant de moyens de montrer les livres, non point isolés dans leur repaire, mais associés à toutes les formes de la vie. L'attention des responsables, animateurs professionnels ou bénévoles du Centre Social, à ces indications, fait espérer un développement que nous suivrons avec intérêt.

    Enfin, le 8 mars, le Groupe a tenu une réunion, à Bordeaux, sur le thème : « L'Accueil et le Guide des Lecteurs dans les bibliothèques ».

    Une enquête avait été organisée auprès de nos collègues de la région. Elle se voulait préparatoire au Congrès de Nantes, alertant les membres de l'A.B.F. sur le thème choisi et les amenant à y réfléchir, au besoin, par écrit et à faire part de leurs méthodes et de leurs expériences.

    Un petit nombre de réponses avaient été reçu, recouvrant heureusement différentes catégories de bibliothèques, ce qui a permis à M. Douan de rendre compte de cette enquête et des réponses qui seront envoyées à Nantes comme une première contribution au grand rapport qui y sera présenté.

    Les problèmes d'accueil ne semblent pas les mêmes pour les Bibliothèques d'études plus ou moins spécialisées, où les étudiants et les chercheurs ont des besoins précis et doivent donc venir, par obligation de travail en cours ou d'examen à préparer, et les Bibliothèques de Lecture Publique, où, même au-delà des romans, c'est la distraction que recherchent des lecteurs dont la fréquentation, toute facultative, doit être spécialement encouragée par l'accueil reçu.

    Cet accueil sera personnel. Il convient que tout le monde, dans la bibliothèque, en soit conscient, et, même quand le responsable principal de l'établissement n'y participe pas toujours en personne, il doit pénétrer de cette idée tous ses collaborateurs.

    Les réponses reçues insistent dans ce sens. Plusieurs B.M. déclarent : « Le plus utile est qu'une bibliothécaire renseigne directement les lecteurs » ou « Les explications se font de vive voix ».

    Dans une B.U. (Toulouse, Droit-Lettres), on indique que « pendant le premier trimestre de l'année universitaire, une sous-bibliothécaire se tient dans la salle des catalogues et donne des renseignements surtout d'ordre pratique : Différence entre catalogue auteurs et matières ; Comment se servir d'un catalogue de matières, etc... Les candidats à la maîtrise ou à une thèse et les chercheurs s'adressent, notamment pour la Bibliographie, au bureau de service où se tient un bibliothécaire ».

    Une autre réponse de B.U. apporte un élément de plus. C'est de la Section des Lettres de la B.U. de Bordeaux : « Depuis l'installation, toute récente, à Pessac, on a souhaité familiariser les étudiants avec la bibliothèque. On a donc organisé des visites commentées, notamment en novembre et décembre 1968. Trente groupes d'environ trente étudiants, amenés par un maître-assistant, ont bénéficié des explications de bibliothécaires et de sous-bibliothécaires, à propos des différents catalogues, du nouveau classement des usuels selon la C.D.U., des ressources que peuvent offrir le prêt inter-universitaire et les catalogues collectifs régionaux et nationaux ».

    « Aux étudiants de deuxième cycle, des bibliographies concernant leur spécialité ont été spécialement montrées. Enfin, des visites sont prévues, destinées aux étudiants de troisième cycle sous la conduite de leurs professeurs, dès que les salles du deuxième niveau, réservées à cette catégorie de lecteurs seront ouvertes au public ».

    A Périgueux, d'ailleurs, on nous signale aussi, outre le rôle de l'employée qui enregistre les abonnements au prêt, renseigne chaque nouveau lecteur sur le fonctionnement des différents services, le guide dans la salle de prêt pour lui expliquer les classements et les catalogues, des visites de groupes, lycéens ou écoliers, venus sous la conduite d'un professeur, ou de clubs et associations. Ces visites ont lieu en dehors des heures normales d'ouverture.

    Une note particulière peut être ajoutée à propos des services pour les enfants. « A Limoges, à la Section des Jeunes, une explication détaillée est donnée à tout nouveau lecteur. Un personnel compétent est à la disposition des enfants pour les aider dans leurs recherches ». A Cognac, « les lycéens sont aidés quand ils veulent étudier un sujet particulier... ». Dans les bibliothèques scolaires, l'enfant vient souvent avec des indications fournies par ses professeurs. Mais ces indications, parfois mal comprises, peuvent avoir besoin de rectifications ou de compléments.

    Enfin, dans certaines bibliothèques de jeunes, ce sont des jeunes euxmêmes qui se chargent de l'accueil et des inscriptions. C'est ce que nous avons conseillé et vu adopter au Centre Social du Grand-Parc.

    Ce contact personnel très utile a besoin parfois d'être prolongé par un élément écrit : c'est le « Guide du Lecteur », qui se présente sous la forme de notice, dépliant, fascicule imprimé ou polycopié.

    Les témoignages apportés par l'enquête sont un peu décevants. Deux correspondantes, qui ont préparé un tel document, et nous l'envoient, disent leur scepticisme sur son utilité. L'une d'elles écrit : « Je ne me fais pas grande illusion sur son utilité. Je crois que les lecteurs ne lisent pas (cette brochure) ». Une autre, dont l'envoi est représenté par un seul feuillet polycopié, indique : « Il y a une dizaine d'années (c'est à la B.U. de Toulouse), on avait essayé de distribuer un guide de 7 ou 8 pages, mais les lecteurs ne le lisaient pas, le trouvant trop long ».

    Des échos plus encourageants, viennent d'autres directions. « On n'a pas eu le temps, mais on a bien l'intention d'établir un pareil Guide ». Au point de vue des B.U., ce sont les professeurs qui en souhaitent un dans une section de Médecine, et, évoquant la Faculté de droit de Paris, on nous dit que si les étudiants de première année ont négligé un pareil feuillet d'information, on se souvient qu'un précédent guide, peut-être mieux adapté aux besoins des étudiants, rendait de grands services, et que les étudiants plus avancés dans leurs études sont peut-être plus conscients de leurs beoins à ce sujet.