Licenciée ès-lettres classiques en 1919, parlant l'anglais, lisant l'allemand et l'italien, Marie-Thérèse Dougnac posa dès 1925 sa candidature à la Bibliothèque nationale. Après un détour par la Bibliothèque de la Sorbonne (20 novembre 1925 - 20 mai 1926) où elle passa le certificat d'aptitude aux fonctions de bibliothécaire universitaire (octobre 1927), puis par la Bibliothèque de l'Arsenal (1er novembre 1927 - 21 mars 1930) où elle devait se dire « si profondément attachée » à l'inventaire de l'ancien fonds qu'elle résista quelques jours à l'offre de la Bibliothèque nationale, elle entra le 1er avril 1930 rue Richelieu comme auxiliaire rémunérée, à raison de 18 heures mensuelles et 5,50 anciens francs de l'heure, sur la subvention de 25.000 F attribuée par la Fondation Rockefeller pour la correction des épreuves du Catalogue général des livres imprimés.
Bibliothécaire stagiaire le 1er avril 1932, elle est considérée dès 1936 comme une « fonctionnaire de premier ordre » qui « fournit au Catalogue général le coefficient de cartes le plus élevé et de cartes bien faites » (Charles de La Roncière). A la Libération, avec sa conscience et sa mesure, elle assumera le rôle délicat de secrétaire de la Commission d'épuration des bibliothèques et des archives. Conservateur adjoint le 1er février 1945, elle est désignée le 24 août par Jean Laran pour prendre au Dépôt légal la succession de M. Robert Brun, à qui elle succédera encore, le 1er février 1950, avec le grade de conservateur en chef à la tête du Département des Entrées.
C'est en cette qualîté qu'elle assuma la vice-présidence de l'A.B.F. de 1956 à 1959, prenant une part importante à l'organisation du Cinquantenaire de notre association en 1956, à la réunion à Paris du Conseil de la FIAB en 1957. Son rôle devait s'accroître d'une façon exceptionnelle dans la dernière année de son mandat ; lorsque Louis-Marie Michon, élu en mars et déjà gravement malade, mourut en décembre 1958, Mlle Dougnac exerça en fait, dans une période difficile, une présidence intérimaire jusqu'à la nomination de Mlle Foncin en mars 1959.
Ses dernières années de fonctions furent pleines d'avenir : avec Roger Pierrot, elle conçut la nouvelle série Auteurs, Collectivités-auteurs, Anonymes du Catalogue général des livres imprimés dont elle vit entièrement paraître la première tranche 1960-1964 ; elle projeta aussi la rénovation des bâtiments qui longent la rue Richelieu, mais n'en aura, hélas, vu que des ébauches de plans.
Sa joie, depuis sa retraite (11 juillet 1967) fut de suivre la carrière de ses anciens collaborateurs, et de continuer à la Bibliothèque nationale une collaboration souvent bénévole: le Rapport sur la reliure dans les bibliothèques françaises (1966), plusieurs publications du Comité des Travaux historiques et scientifiques, un catalogue de la Bibliothèque nationale lui durent encore un peu de leur exactitude, qualité qui, avec la discrétion, fut sienne tout au long de sa vie.