Le choix de Nice cette année pour le Congrès national essayait de répondre à deux buts : se réunir dans une région méridionale où depuis longtemps n'avait pas eu lieu cette manifestation, mais aussi et surtout provoquer une rencontre entre bibliothécaires et éditeurs dans le cadre du Festival du livre. L'inconvénient majeur était évidemment l'éloignement du lieu du Congrès pour la plupart des adhérents, mais, en fait, il y eut près de 300 participants, tout autant que les deux années précédentes.
Nos collègues, Alban Daumas et Guy Rohou, avaient accepté avec une grande gentillesse de s'occuper de l'organisation matérielle sur place, en liaison avec le Festival : il faut avant tout les remercier très vivement, eux et leur équipe, de toute la peine qu'ils ont prise et de leur efficacité qui a donné au Congrès des bases solides et ceci dans des conditions souvent peu faciles. En effet, outre les difficultés provoquées par l'affluence à Nice, au même moment, de tous les participants au Festival du livre, des problèmes de dates se posaient : 1er mai, début du Festival en milieu de semaine... Il fallut décider au mieux : le 1er mai, jour férié précédant le Festival, fut une journée consacrée à l'A.B.F. (Assemblée générale et Conseil, réunions des sections nationales) ; les 2 et 3 mai le Congrès fut intégré dans le programme du Festival (visite des stands des exposants et colloque avec les éditeurs).
En liaison avec la direction du Festival et le Syndicat des éditeurs, le bureau de l'A.B.F., par ailleurs, avait organisé le colloque Bibliothécaires et Editeurs. Les premiers contacts avaient eu lieu dès la fin de l'année 1972 et il fut décidé que, pour dégager les différents centres d'intérêt du colloque, il serait fait appel aux sections et aux groupes. Les bureaux des sections fournirent ponctuellement un certain nombre de thèmes et, en même temps, lancèrent une enquête parmi leurs membres. Or, les thèmes proposés se recoupaient et il a été facile, lors d'une réunion au mois de mars avec M. François Clément, Directeur au Cercle de la librairie et M. Bruno Lagrange, Directeur des Services parisiens du Festival d'établir les sept tables-rondes du Congrès pour lesquelles serait demandée la participation d'éditeurs intéressés, soit:
Le 1er mai au matin, l'Assemblée générale se déroula au Palais de la Méditerranée. Roger Pierrot ouvrit la séance et exprima tout le plaisir qu'il avait à accueillir les hôtes de l'Association: Mlle Coops (F.I.A.B.), M. Cassini (Associazione italiana biblioteche), M. Geh (Verein Deutscher Bibliothekare), M. de Wuilleret (Association des bibliothécaires suisses), puis il donna la parole à M. Bounin, Conseiller municipal chargé des affaires culturelles et à M. Dischamps, Président du Conseil de l'Université de Nice. Il présenta ensuite le rapport moral (Bulletin d'informations de l'A.B.F. n° 78, p. 29) en insistant particulièrement sur la nécessité de constituer un secrétariat permanent solide. Jean-Marie Daudrix abonda dans son sens en exposant le rapport financier de l'année 1972 et en proposant le rapport prévisionnel de 1973. Rapports moral et financier furent votés quasi à l'unanimité (une abstention pour le rapport moral, deux abstentions pour le rapport financier). Brigitte Picheral donna ensuite quelques informations sur l'organisation générale du colloque, puis l'Assemblée se sépara pour donner place à la première réunion du Conseil national.
N'ayant pu arriver à rassembler le Conseil avant le Congrès en raison de sa mise en place tardive par les sections et les groupes, le bureau avait demandé à ceux qui, n'étant pas à Nice, ne pouvaient participer à cette première réunion, de déléguer leurs pouvoirs à un autre membre présent. 17 personnes cependant étaient là; 11 avaient délégué leurs pouvoirs. Deux groupes régionaux n'avaient pas encore désigné officiellement leurs représentants. Sous la présidence de Mlle Altmayer, le Conseil procéda, non sans peine, à l'élection du bureau. Auparavant, Roger Pierrot insista sur la nécessité de mettre sur pied une équipe cohérente et Brigitte Picheral exposa la variété et le nombre des tâches incombant au secrétariat central de l'Association. Il fut alors décidé d'envoyer à chaque membre du Conseil un rapport à ce sujet avant la réunion suivante afin d'essayer de répartir le travail. Les candidatures n'étant guère nombreuses, certains membres du bureau acceptèrent, non sans réserves, de se représenter et les résultats furent les suivants :
Obtinrent également des voix à un poste de Vice-Président : Mme Jacqueline Gascuel (14 voix), Jean-Claude Garreta (1 voix). - La prochaine réunion fut fixée au 28 mai 1973.
Après un déjeuner rapide au restaurant universitaire se sont tenues les réunions des sections nationales, au cours desquelles, entre autres choses, devaient être définies les positions à prendre aux tables-rondes du 3 mai avec les éditeurs. En fin d'après-midi, une rencontre générale des congressistes permit de faire une synthèse du travail effectué dans les sections, tant sur le plan des thèmes à débattre que sur le plan pratique (répartition des participants et noms des rapporteurs). Et la journée se termina à l'Hôtel Plaza par le repas en commun traditionnel. Nos hôtes étrangers y prirent la parole, ainsi que M. Bounin, au nom de la Municipalité de Nice.
Le 2 mai était le jour de l'inauguration du Festival du livre et dès le début de la matinée, les 300 congressistes de l'A.B.F. étaient réunis au Palais du Festival où, sous la conduite des organisateurs, ils devaient rencontrer les éditeurs dans leurs différents stands. En fait, et bien que tous aient été prévenus, un petit nombre d'entre eux seulement étaient au rendez-vous à l'heure fixée. Nos collègues ont cependant trouvé peu à peu et au fil de la matinée des interlocuteurs et beaucoup sont revenus les jours suivants pour des rencontres plus personnelles. En fin de matinée, le Congrès fut reçu à la Villa Masséna par la Municipalité et l'après-midi fut consacré à l'excursion traditionnelle. Cette année, avaient été organisées des visites du Musée Picasso à Antibes et de la Fondation Maeght à Saint Paul de Vence où se trouvait une exposition Mirò. Le soir, les participants, toujours dans le cadre du Festival, pouvaient, soit aller assister à la représentation de l'Ecole des Femmes au théâtre de Nice, soit aller visiter le vieux Nice.
Le 3 mai devait être la journée principale du Congrès. L'inauguration du Festival étant faite et les éditeurs arrivés, les rencontres, organisées sous forme de groupes de travail le matin et d'une réunion générale l'après-midi, se sont déroulées comme prévu. Les sept tables-rondes furent, dans l'ensemble, très animées. Une soixantaine d'éditeurs étaient inscrits dont tous ne vinrent pas. Cependant, grâce à une coordination étroite avec les organisateurs du Festival et à l'exception d'un ou deux groupes de travail moins favorisés, les bibliothécaires purent avoir en face d'eux des interlocuteurs en nombre suffisant et fort intéressés par les questions soulevées. On s'en aperçut l'après-midi dans la « chaude » atmosphère de la rencontre générale à l'hôtel Plaza. M. Dennery, Directeur des bibliothèques et de la lecture publique, introduisit la réunion, puis donna la parole à M. Dupouey, Directeur du Cercle de la librairie, qui fit un intéressant exposé sur l'édition en 1973 (Bibliographie de la France, N° 22 du 30.5.73, Chronique p. 632 à 635). Et les sept rapporteurs vinrent ensuite lire au micro les conclusions des discussions du matin (Bibliographie de la France, N° 25 du 20.6.73, Chronique p. 774 à 786). De tous les rapports ressortait le même sentiment: celui d'une découverte mutuelle ; et le même désir : celui de la création d'une commission mixte bibliothécaires-éditeurs, pouvant permettre de prolonger les travaux du colloque. Après que M. Dupouey ait répondu à certains problèmes posés par ces rapports, Roger Pierrot conclut de quelques mots la réunion dans une euphorie assez générale. Et c'est dans les jardins des Arènes de Cimiez que, dans la détente et la fraîcheur, se termina le Congrès. Traditionnellement, en effet, la Municipalité de Nice offre une garden-party à Cimiez pour le Festival du livre et l'A.B.F. y était invitée cette année, en même temps du reste que les participants au Congrès de l'Alliance française dont les travaux devaient commencer le lendemain.
A la suite du Congrès, comme nous l'avons dit plus haut, les rapports des groupes de travail lus à la séance générale du 3 mai ont été publiés dans la Bibliographie de la France. Un compte rendu plus complet paraîtra dans la collection Documents de l'A.B.F. La commission mixte bibliothécaires-éditeurs demandée par l'ensemble des participants, devrait se constituer prochainement et de façon très souple. Enfin, nous publions ci-dessous la lettre adressée à notre Président par M. J. Médecin, Député- Maire de Nice et Président du Festival.