Index des revues

  • Index des revues

Madeleine Chabrier (25 mai 1895 - 11 juin 1973)

1974
    ⇓  Autres articles dans la même rubrique  ⇓

    Madeleine Chabrier (25 mai 1895 - 11 juin 1973)

    Par J. P.

    Madeleine Chabrier était la fille de Joseph Chabrier qui, après l'Ecole normale, devint docteur en médecine et termina sa carrière comme professeur de philosophie au Lycée Henri IV, à l'époque d'Alain et de Louis Lavelle. Ceux qui ont connu la famille Chabrier à cette époque, vers les années 1927-1928, étaient frappés par l'affection du vieux maître pour sa fille Madeleine qui, de son côté, aidait son père à surmonter avec stoïcisme de rudes souffrances. Ce dévouement à ses proches devait rester une des dominantes de sa vie.

    Licenciée d'anglais (1919), titulaire du certificat d'aptitude aux fonctions de biblio-thécaire dans les bibliothèques universitaires (1924) et ancienne élève de l'Ecole du Louvre (1927), Madeleine Chabrier partageait dès 1924 ses activités entre ses occu-pations professionnelles et ses obligations familiales. D'abord collaboratrice de Mme Brière Misme pour l'établissement du catalogue des périodiques de la Bibliothèque d'art et d'archéologie Jacques Doucet, puis stagiaire au Muséum (1923-1928) sous la direction de M. Bultingaire qui rédigeait alors l'Inventaire des périodiques scientifiques, Madeleine Chabrier est entrée à la Bibliothèque nationale en 1928. Elle fit bientôt partie de l'équipe du Catalogue général des Imprimés et lui apporta une très importante contribution pendant une quinzaine d'années, particulièrement pour le volume Shakespeare et on recourut à elle pour plusieurs expositions, celle de Goethe en 1932, celle de La France sous l'occupation (1945) et quelques autres.

    A la fin de 1944, elle fut chargée, sur sa demande, de diverses enquêtes et rapports administratifs ; c'est alors qu'elle rédigea une brève et vivante synthèse des activités de la Bibliothèque nationale de 1940 à 1944 pour The Journal of documentation (ASLIB, déc. 1945) et elle donna des cours de catalogage (« auteurs ») à la Bibliothèque nationale jusqu'en 1946, puis à l'Union française des organismes de documentation (UFOD) en 1947-1948. En mai 1945, elle devint conservateur-adjoint du Département des périodiques et de 1947 jusqu'à sa retraite, en décembre 1960, elle eut à diriger le Service photographique avec le titre de conservateur. Elle s'y consacra pleinement, multipliant en particulier les liaisons avec l'étranger. Elle poursuivait en même temps des travaux personnels et publia en collaboration avec le professeur Dujarric de la Rivière un ouvrage sur Lavoisier (*). Mais le travail technique et administratif du Service photographique, absorbant, fatigant, contribua à altérer sa santé. Comme son père quarante ans plus tôt, elle eut à supporter toute sorte de souffrances qu'elle dominait, elle aussi, avec énergie. Elle dirigeait encore, plusieurs années après sa retraite, les Editions filmées d'art et d'histoire, importante collection de diapositives choisies et commentées par d'excellents spécialistes ; c'était le retour aux études de jeunesse, c'était aussi l'occasion de présenter une documentation de qualité aux stagiaires du Centre inter-national d'études pédagogiques de Sèvres, où elle faisait des exposés, à la demande de Mme Hatinguais.

    Officier de la Légion d'honneur, commandeur dans l'Ordre des Palmes académiques, Madeleine Chabrier a terminé sa vie en juin 1973, dans la discrétion d'une maison de retraite.

    (*). Dujarric de la Rivière (René) et Chabrier (Madeleine). La Vie et l'oeuvre de l'oeuvre de Lavoisier. Paris, Albin Michel, 1959. retour au texte