Les textes sont peu précis ; on peut retenir toutefois que les sous-bibliothécaires font partie du personnel technique (cadre B de la fonction publique) et sont chargés de seconder le chef de service.
ils sont normalement chargés des tâches suivantes :
les sous-bibliothécaires ont souvent la responsabilité d'une partie des services de la bibliothèque ; par exemple : la section enfantine ou la discothèque, le fonds d'études, le fonds ancien ; une annexe ou un bibliobus ; le service public en section de prêt, la salle des périodiques, etc.
Dans ce cas, le sous-bibliothécaire joue un rôle important dans le choix des acquisitions.
Mais cette responsabilité s'exerce sous le contrôle et avec l'aide d'un bibliothécaire (cadre A - personnel de conception et de gestion). Il en est d'ailleurs de même des tâches techniques et en particulier de l'indexation et du catalogage.
• L'importance numérique du personnel a été définie par le groupe de travail sur les bibliothèques municipales qui a estimé que les dépenses en personnel devaient être indexées sur les dépenses d'acquisitions d'une bibliothèque et a proposé de répartir ainsi les dépenses « directes » de la bibliothèque : Acquisition et reliure 32 % ; Personnel 68 %.
• Parmi le personnel il devrait y avoir 1/3 de « professionnels » (Bibliothécaires et sous-bibliothécaires) et environ 2 sous-bibliothécaires pour un bibliothécaire. Ce qui donne pour 9 à 10 personnes les emplois suivants : 1 bibliothécaire ; 2 ou 3 sous-bibliothécaires ; 6 à 7 autres catégories (employés, gardiens, sténo-dactylo).
Ce chiffre de 10 personnes convient à une ville de 20.000 habitants.
Lorsque la ville est plus importante, une certaine rationalisation des tâches (ex. : service central d'acquisitions et de catalogage) et le moins grand nombre de livres à acquérir par habitant (une même encyclopédie, un même abonnement sert à plus de monde) permet de diminuer parallèlement le budget « acquisitions » et le budget personnel. Pour 50.000 habitants, les normes proposent : 3 ou 4 bibliothécaires ; 5 ou 6 sous-bibliothécaires ; 15 autres agents.
Ces normes sont à la mesure des besoins et nous ne pouvons pas accepter que certaines villes recrutent du personnel de moins en moins qualifié et donc moins payé. Il faut obtenir que ces normes soient respectées et qu'elles le soient en priorité en ce qui concerne le personnel professionnel (bibliothécaires et sous-bibliothécaires).
car ces normes sont rarement appliquées. Il faut recenser et exprimer notre désaccord avec toutes les solutions de fortune : le recours au bénévolat ; l'emploi d'auxiliaires ou de vacataires ; l'insuffisance des effectifs entraînant l'abandon de certaines tâches, la diminution des heures d'ouverture, la sous-utilisation des équipements (à moins qu'il n'y ait aussi sous-équipement !) ; l'insuffisance de qualification (beaucoup d'employés mais un seul sous-bibliothécaire et pas de bibliothécaire) ; la surqualification : titulaire d'une maîtrise occupant un poste d'employé... et exerçant les fonctions de sous-bibliothécaire.
Le recrutement se fait de trois façons : (statut du personnel communal, arrêté du 24.1.1966 modifié par les arrêtés du 25.3.1974 et du 16.7.1974).
1/6 des emplois est pourvu au choix par promotion interne des employés, des commis, des agents principaux, comptant au moins dix ans d'ancienneté. Pour ceux-là, il n'est prévu aucune formation sauf peut-être les stages de huit jours de « mise à niveau » organisés par le C.F.P.C. Faute de formation, ils resteront des sous-bibliothécaires de deuxième zone...
Le manque de qualification est particulièrement grave lorsqu'il s'agit de commis ou agents principaux qui viennent d'un autre service municipal : il y a parfois un véritable détournement des possibilités de promotion interne au bénéfice des autres services municipaux. Il faudrait exiger avant toute promotion dans ce cadre, au moins trois années de travail à la bibliothèque.
Par ailleurs, il y a des possibilités de promotion comme employé principal.
La moitié des postes restants sont réservés à la promotion interne par voie de concours (3 ans d'ancienneté). Ce concours interne comporte des épreuves identiques à celles du C.A.F.B. et des épreuves de culture générale qui n'y figurent pas : dissertation française, analyse d'un rapport, histoire et technique du livre, administration.
Or, il n'existe aucune préparation à ce concours... tant qu'il demeure un concours local où peut intervenir le jugement du chef de service, les choses se passent tant bien que mal et le jury peut fermer les yeux sur certaines ignorances...
Lorsque des licenciés sont employés de bibliothèque, ils sont sûrs d'obtenir les postes réservés à la promotion interne, étant donné le poids dans l'examen des épreuves qui les favorisent.
Mais ne s'agit-il pas dans ces conditions d'une caricature de promotion ? En effet, une véritable promotion est liée à l'existence d'une formation professionnelle adaptée : mise à niveau des connaissances générales, entraînement à l'expression écrite et orale, travaux pratiques d'analyse, etc...
Le C.F.P.C. devrait passer à l'échelon national ou régional des contrats avec l'E.N.S.B., les centres régionaux de formation professionnelle et l'Université pour que cette formation soit assurée, d'une façon analogue à la formation des rédacteurs (cadre B) qui se fait en deux ans - à raison d'une demi-journée de cours par semaine, et est organisée par les délégations régionales du C.F.P.C.
L'autre moitié des postes restants (soit 5 postes sur 12) est pourvue par concours externe sur épreuves ou sur titres (le plus souvent dans la pratique sur titres). Le C.A.F.B. et le baccalauréat permettent d'accéder à ces postes.
Le C.A.F.B. est ainsi le seul titre reconnu par le statut. Est-il la meilleure formation pour un sous-bibliothécaire ? Deux critiques peuvent lui être faites :
Il devient trop difficile pour les simples bacheliers ; en 1976 l'on comptait parmi les candidats aux trois options de lecture publique (bibliothèque publique, jeunesse, discothèque) entre 50 et 60 % de titulaires d'une licence ou d'une maîtrise, 10 % d'étudiants en cours de licence et seulement 33 % de bacheliers.
Un grand nombre de ces derniers échouent soit à l'admission soit aux épreuves du tronc commun en janvier, soit même ne sont pas acceptés dans les centres de formation professionnelle qui pratiquent une sélection à l'entrée.
Le C.A.F.B. est trop rapide et trop spécialisé (voire parcellisé!). Il serait préférable d'avoir un C.A.F.B. Lecture publique - se passant en juin, avec seulement quelques épreuves à option (les spécialisations actuelles et l'audio-visuel) et des épreuves communes (bibliothéconomie, catalogage, administration). Les candidats trouveraient ainsi plus facilement des emplois, quittes à se spécialiser et à se perfectionner par la suite, en fonction des responsabilités qui leur seraient confiées. Ils devraient également pouvoir suivre des formations leur permettant de passer bibliothécaire de 2e catégorie (voir Carrefour n° 3).
On peut actuellement demander trois choses :
Préoccupés par le blocage des possibilités de promotion des sous-bibliothécaires, nous demandons que ces trois solutions soient étudiées et retenues, afin que les sous-bibliothécaires aient les mêmes possibilités de promotion que les cadres d'Etat d'une part, que les autres employés du cadre municipal d'autre part.