Index des revues

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    Congrès annuel de l'American Library Association

    23-29 Juin 1979

    Par Charles S. Fineman, Bibliothécaire chargé de la bibliographie latine et germanique University of California Santa Cruz (California) USA

    C'est à Dallas (Texas). l'« Athènes du Sud-Ouest américain », que s'est tenu cette année le 98e congrès de la plus importante des associations de bibliothécaires américains : l'ALA

    Mais ce n'était pas le seul congrès proposé aux bibliothécaires nord-américains pendant ce même mois de juin. L'Association des bibliothèques médicales se réunissait à Honolulu du 2 au 7 et l'Association des bibliothèques spécialisées au même endroit du 9 au 14 juin. Sans compter le congrès à Ottawa des bibliothécaires canadiens, du 14 au 20 juin, suivi d'un congrès dans le Texas.

    A Dallas, plus de 10 000 bibliothécaires et exposants se trouvèrent réunis pendant 6 jours de chaleur accablante, on peut dire que durant cette période les questions les plus brûlantes et les plus actuelles de l'association et de la profession furent amplement débattues et discutées. Donner une vue d'ensemble de cette vaste série de réunions ne peut se faire dans les limites de cet article, que nos collègues français imaginent déjà la taille du programme officiel : un volume de 234 pages en format 28/22 cm contenant des renseignements généraux, un abrégé de l'ordre du jour des plus importantes réunions, de la publicité, etc.

    A titre d'exemple, voici le programme qui s'offrait au congressiste affairé le lundi 25 juin: 245 réunions générales ou spécialisées qui avaient lieu au Centre des congrès de Dallas où dans les salles de réunions des hôtels, certaines se tenaient au cours des petits déjeuners, déjeuners ou dîners, transformés ainsi en séances de travail. Le lecteur anglophone désirant des détails sur toutes ces réunions peut consulter deux longs articles parus dans les revues suivantes : American libraries, July-August 1979, p. 406-424 et Library journal, August 1979, p. 1517-1536.

    Nous nous bornerons à donner une idée des principaux problèmes concernant les bibliothèques et leur personnel qui furent abordés.

    Automatisation

    L'automatisation de nombreux services de bibliothèques est devenu une banalité, ou presque, si bien que l'on est maintenant à envisager la (ou les) politique (s) qui en intègrent tous les moyens mécaniques dans un réseau vraiment national qui serve les lecteurs dans tous les secteurs de la société.

    Les progrès les plus frappants sont dans les domaines du cataloguage et des bases de données bibliographiques, notamment les services de l'OCLC (Ohio college library center) et le RLIN (Research libraries information network, ancien BALLOTS, réseau mis au point au début pour les besoins de l'université Stanford, puis considérablement élargi jusqu'à devenir La Banque de données bibliographique pour des universités comme Yale, Columbia, etc. ). nommons aussi le WLN (Washington library network), qui a pris son plein essor dans le nord-ouest du pays.

    Or ces trois « super-puissances » sont en concurrence, il s'agit de définir vers quel but on avance afin d'harmoniser les efforts qui sont fournis, il faut le rappeler, presque tous par l'industrie privée, car sur le plan national les organisme d'Etat se sont révélés récepteurs, plutôt qu'initiateurs d'idées.

    Et l'informatique avance toujours... Les interrogations des banques et bases de données se multiplient (Banques de citations pour la médecine, les sciences sociales, etc...), d'où le besoin, pour les bibliothécaires de s'initier sans cesse aux nouvelles méthodes et de se tenir au courant des dernières réalisations de l'industrie des ordinateurs. Les réunions de Dallas invitèrent à un échange de vues et d'expériences entre utilisateurs, fournisseurs et théoriciens des réseaux automatisés.

    Catalogage

    Dans ce domaine, plus traditionnel, les problèmes ne s'avèrent pas moins urgents : les bibliothécaires redoutent tous l'entrée en vigueur le Ier janvier 1981, des nouvelles règles de catalogage anglo-américaine. Précisons que c'est à partir de cette date-là que la Bibliothèque du Congrès (LC) de Washington appliquera les nouvelles règles et diffusera ses notices ainsi établies.

    Les milliers de bibliothèques américaines qui utilisent ces notices seront obligées de décider à leur tour si ces normes (dont certaines sont influencées par des modèles dits européens ») peuvent être facilement incorporées dans leur propre catalogue (ce qui est peu probable) ou si par contre elles déroutent tellement le lecteur qu'il deviendra préférable de maintenir les anciennes méthodes, quitte à aboutir à des catalogues qui présenteront un aspect un peu « archéologique ».

    Le Congrès de la Maison Blanche sur l'Information et les bibliothèques

    Ce Congrès qui se tiendra à Washington du 15 au 19 novembre.fait naître de grandes espérances.Il a donné lieu à des travaux préparatoires depuis 1975. A Dallas, douze séances de travail lui ont été consacrées. Les thèmes du Congrès sont les suivants : Comment satisfaire les besoins des utilisateurs des services d'information, comment promouvoir la coopération internationale dans ce domaine, accorder la priorité à l'éducation permanente et améliorer les associations et les professions qui s'occupent de cette question. On attend de ce congrès un « ordre du jour» national en faveur de l'information, où le rôle capital des bibliothèques dans ce domaine soit mis en valeur.

    Le Centre national des périodiques

    L'idée d'un Centre national des périodiques prend corps, assez lentement (le modèle étant, bien sûr, la remarquable British library lending division à Boston Spa). Mais les éditeurs américains s'y opposent, ainsi que de nombreuses bibliothèques municipales qui ne voient pas l'utilité d'un immense dépôt de revues créé afin de servir « l'élite » des lecteurs.

    Questions sociales

    L'ALA doit-elle s'intéresser à des questions sociales comme celle du vote de l'amendement de la Constitution qui accorderait aux femmes des droits égaux ? Certains mouvements féministes de bibliothécaires recommandent de boycotter tout Etat qui n'aurait pas approuvé le dit amendement. très controversé.

    Avenir de l'ALA

    Le nouveau président de l'ALA : M. Thomas Galvin, conclut que le Congrès de Dallas représente un congrès de transition, car l'année prochaine les résultats du congrès de Washington seront connus et une politique nationale en matière d'information aura peut-être été définie pour les années 80.

    D'autre part, les membres de l'ALA apprendront le montant nouveau de leur cotisation annuelle, qui pourrait augmenter de 42,8 pour cent, portant à 210 francs français la cotisation simple annuelle, à laquelle il faudra ajouter encore une cotisation pour être membre de certaines branches spécialisées, tables rondes, etc. Le rôle directeur que peut jouer une association comme l'ALA est remis en question, il pourrait évoluer. L'ALA est devenue, au dire de certains, une association trop vaste pour répondre efficacement à une profession et à un public de plus en plus exigeant. Le congrès de Chicago (20-26 janvier 1980) et de New York (« La grosse pomme » : 29 juin-5 juillet 1980), qu'on prépare déjà, seront les lieux privilégiés de futurs débats, expositions et séances de travail intense, que le bibliothécaire américain « à la page » attend, sinon avec impatience, du moins avec la certitude qu'il pourra y prendre part activement à la vie de sa profession.

    Chiffre qui représente environ 30% des membres de l'ALA.