Index des revues

  • Index des revues

    Congrès des Associations Etrangères

    Par Etienne Geiss
    Par M. Ch de Navacelle
    Par Dr G Nicole-Genty

    Le Congrès des Bibliothèques allemandes

    Hambourg, 12-16 juin 1973

    La Deutsche Bibliotheks Konferenz (Conférence des Bibliothèques allemandes) a pris l'initiative de réunir ce Congrès dont la précédente session s'était tenue en 1959. Nous rappelons que la Deutsche Bibliotheks Konferenz comprend : deux associations de bibliothèques (l'Arbeitsgemeinschaft der Spezialbibliotheken et le Deutscher Bücherei-verband) ; trois associations professionnelles : Verein der Bibliothekare an öffentlichen Büchereien, Verein deutscher Bibliothekare, Verein der Diplom-Bibliothekare an Wissen-schaftlichen Bibliotheken, et une association régionale : le Verband der Bibliotheken des Landes Nordrhein-Westfalen.

    Le Congrès de 1973 a revêtu une importance jamais égalée par la remise, le 14 juin, dans le grand amphithéâtre du Palais des Congrès, du Bibliotheksplan à M. Von Dohnanyi, Ministre fédéral fur Bildung und Wissenschaft et à M. Thape, président de la Kultusminis-terkonferenz. Les 1 500 congressistes assistaient à cette séance solennelle dans une salle de 3 000 places, libre seulement le troisième jour du Congrès.

    Après avoir remis le Bibliotheksplan, le président de la Deutsche Bibliothekskonferenz, M. Süberkrüb, en donna la description. De nombreux plans d'équipement l'avaient précédé, mais toujours à l'échelon d'un Land. En 1971 vit le jour l'idée du premier plan d'ensemble pour la République fédérale.

    Le plan prévoit une coordination plus intense entre les bibliothèques et leur expan-sion en quatre points. Le premier prévoit que tout lecteur doit trouver, sur place, dans n'importe quelle bibliothèque de moyenne et grande importance, les principales publications indispensables pour l'étude ou la recherche. Le deuxième concerne les besoins en documentation spécialisée. Les points trois et quatre sont les plus ambitieux du plan et se situent à un niveau régional et fédéral : il s'agit de mettre à la disposition du pays la totalité de la production mondiale des publications.

    Trois bibliothèques seront dotées de ressources exceptionnelles en vue de remplir cette tâche : la Deutsche Bibliothek à Francfort, la Staatsbibliothek Preussischer Kultur-besitz à Berlin, et la Bayerische Staatsbibliothek à Munich.

    Ces quatre points se complétant, tout citoyen pourra bénéficier d'un réseau docu-mentaire couvrant les publications du monde entier, évaluées annuellement à plus d'un demi million de titres.

    Tels sont les objectifs d'un programme qui devraient être atteints dans une dizaine d'années. Les moyens mis en oeuvre sont à la hauteur du projet : 1,5 milliard de Marks. Cette somme servira à construire de nouvelles bibliothèques, à doter des bibliothèques existantes (dont 700 bibliothèques spécialisées) de possibilités accrues, et à créer des milliers d'emplois nouveaux.

    Un premier pas, dans la coordination, a été franchi par la création du Deutschen Bibliotheksverband qui unit les bibliothèques de lecture publique et les bibliothèques d'étude.

    L'après-midi du 14 juin était consacré à un échange de vue entre, d'une part, les représentants des Bibliothèques de lecture publique, des Bibliothèques d'étude, des Bibliothèques spécialisées, et d'autre part, les représentants du Ministère fédéral fur Bildung und Wissenschaft, de la Kultusministerkonferenz et des Stâdtetages, organisation fédérale représentant les grandes villes.

    Le débat fut très animé et les six délégués, après avoir tour à tour analysé le plan l'approuvèrent à l'unanimité, mais les porte-paroles des pouvoirs publics objectèrent l'ampleur des crédits exigés par d'aussi vastes perspectives.

    Les mardi, mercredi et vendredi étaient réservés aux travaux en commissions.

    Au cours de la seule journée du mardi, les participants devaient choisir l'une ou l'autre de 26 commissions différentes pour y discuter des problèmes internes des 7 associations citées plus haut, ou des problèmes généraux de bibliothéconomie tels que, l'utilisation des bibliothèques, leur construction, le catalogage collectif, la formation professionnelle des conservateurs dans les Bibliothèques universitaires, le traitement des incunables, des thèses, des périodiques, des isolés.

    Le mercredi, se tenaient plusieurs tables rondes fort intéressantes sur des thèmes précis comme par exemple : classification systématique dans les Bibliothèques univer-sitaires ou développement des systèmes audio-visuels, etc. Parallèlement avaient lieu des réunions destinées aux bibliothécaires de théologie, médecine, droit, musicologie, afin de leur permettre de traiter les problèmes spécifiques liés à leur profession.

    Le vendredi, les participants pouvaient opter entre onze conférences. Chacune abordait un thème précis tels l'avenir de la formation professionnelle, le développement de l'audio-visuel, l'acquisition de la documentation dans les bibliothèques industrielles, commer-ciales, administratives, et universitaires. C'est en séance commune que furent examinés les problèmes internationaux ; M. Liebaers, Président de la F.I.A.B. parla des réalisations et des projets de son organisation.

    En plus de ces nombreuses conférences et tables rondes, la possibilité était offerte aux bibliothécaires de visiter, pendant toute la durée du Congrès, chacun selon ses goûts, les bibliothèques de Hambourg. Outre la Staats-und Universitatsbibliothek et la Zentralbücherei Hamburger Oeffentliche Bücherhallen, 21 autres Bibliothèques et centres de documentation étaient ouvertes aux congressistes et un personnel accueillant et bien documenté se trouvait prêt à répondre à toutes les questions.

    Le dernier jour était consacré à la détente et le congrès « prit le large ». Une reposante croisière de douze heures sur l'Elbe et en mer du Nord nous permettait de visiter la coquette île de Helgoland. Il va s'en dire, qu'à bord les entretiens portaient souvent sur les intéressants débats des jours écoulés et sur le congrès en général, si magistralement préparé dans ses moindres détails.

    Congrès des Bibliothèques publiques de l'Association des bibliothécaires anglais

    17-20 septembre 1973

    Pour célébrer l'entrée de la Grande-Bretagne dans le marché commun, l'Association des bibliothécaires anglais avait invité un représentant de chacun des pays membres au Congrès annuel des bibliothèques publiques qui se tenait à Douglas (Ile de Man). La section des bibliothèques publiques de l'A.B.F. était représentée par Marie-Christine de Navacelle. Le congrès réunissait 800 participants environ. Les principaux thèmes abordés et très discutés ont été :

    • le management dans les bibliothèques ;
    • les services pour les lecteurs de « culture différente » (travailleurs étrangers...) ;
    • la bibliothèque comme centre d'informations ;
    • l'animation...

    Une très importante exposition de matériel et de livres permettait de constater la multiplicité des services susceptibles d'améliorer le fonctionnement des bibliothèques anglaises (livres équipés spécialement, microfilms, systèmes de prêts, livres pour « mal voyants »...). Ce congrès qui témoignait de la vitalité de l'Association des bibliothécaires anglais a été l'occasion de nombreux échanges.

    Assemblée annuelle de l'Association des bibliothécaires suisses

    Glaris, 22-24 septembre 1972

    L'assemblée annuelle de l'A.B.S. a ceci de bien particulier, c'est que les bibliothécaires sont heureux de s'y retrouver ensemble et même de parler de leurs problèmes professionnels. Comment pourrait-il en être autrement entre bibliothécaires ? Mais il n'y a pas d'exposés ou de communications sur les questions de bibliothéconomie. Aussi, les participants sont-ils très heureux de ne pas avoir à écouter des questions déjà discutées à de nombreuses reprises lors de réunions antérieures et, comme chacun sait que les échanges de vues dans les coulisses sont la partie !a plus intéressante des congrès, cette formule permet de s'y adonner entièrement.

    Cette année, toutefois, l'assemblée générale de l'A.B.S. revêtait un caractère parti-culièrement solennel, puisqu'elle célébrait le 75 e anniversaire de l'Association. Le lieu choisi pour cette réunion était la ville de Glaris, capitale d'un de ces cantons de la Suisse centrale qui gardent si fidèlement leurs traditions, et la cérémonie se déroulait en présence du Conseiller fédéral HP. Tschudi, descendant du grand humaniste Aegidius Tschudi, à la fois historien, géographe et homme d'Etat (1505-1572).

    Le rapport du président Dr F.G. Maier, mit en évidence la progression constante des membres de l'Association (155 membres collectifs et 656 membres individuels), mais aussi la progression non moins constante de ses soucis et difficultés face aux techniques nouvelles des bibliothécaires, aux problèmes du recrutement et de la formation adéquate de leur personnel. Ces questions ont pris une telle acuité que l'A.B.S. a confié leur étude à des commissions permanentes et à des groupes de travail, dont les rapports dénotent un labeur intense.

    Une brève allocution du Dr G. Nicole-Genty, au nom des associations de bibliothécaires d'Allemagne, d'Autriche, de France et d'Italie mit particulièrement en évidence le rôle joué par la Suisse dans les activités internationales concernant les bibliothèques (F.I.A.B., L.I.B.E.R.).

    Après un exposé du Dr M.A. Borgeaud, directeur de la Bibliothèque universitaire de Genève, qui évoqua avec beaucoup d'humour l'histoire de l'A.B.S. depuis 75 ans, le Conseiller fédéral HP. Tschudi félicita d'abord l'A.B.S. du travail fait pendant de nombreuses années. Puis, rappelant les soucis dont le rapport présidentiel s'était fait l'écho, il les situa dans l'évolution rapide et les transformations multiples qui affectent actuellement les domaines de la culture, de l'information, de l'éducation, et pria tout ceux qui oeuvrent pour préparer l'avenir dans le domaine des bibliothèques de ne pas perdre de vue l'ensemble, afin que ne soient pas étudiées et apportées des solutions partielles au problème général de la culture et de la recherche dans le pays. M. Tschudi demanda aux bibliothécaires d'intensifier la collaboration entre les bibliothèques et la coordination avec tous ceux qui s'occupent du développement de l'information et de la documentation.

    Après l'assemblée générale, les bibliothécaires se rendirent à un apéritif offert par la ville de Glaris, qui participa joyeusement à l'anniversaire de l'A.B.S., au son de toutes ses cloches. Une soirée très animée permit d'évoquer sur la scène, de façon très spirituelle, un certain nombre d'histoires et d'anecdotes sur les bibliothèques et les bibliothécaires - y compris les délégués étrangers présents.

    Le dimanche fut consacré à une excursion dans la vallée idyllique du Klöntal et à la visite de Nâfels et du palais Freuler sous la conduite de son conservateur.

    Allocution prononcée par Mme Nicole-Genty lors de l'assemblée annuelle de l'Association des bibliothécaires suisses, Glaris, 22-24 septembre 1972

    Monsieur le Conseiller fédéral,

    Mesdames,

    Messieurs,

    Au nom de vos hôtes étrangers, représentant les Associations de bibliothécaires d'Allemagne, d'Autriche, de France et d'Italie, je tiens à vous exprimer toute notre gratitude pour nous avoir conviés à participer à votre assemblée générale annuelle et au 75 e anniversaire de votre association.

    Je dois avouer que je ne me sens pas tellement à l'aise dans mon rôle de délégué étranger, puisque la Suisse est ma patrie d'adoption et qu'elle n'est pas pour moi un pays étranger. Mais ce sont justement les qualités qui m'ont fait aimer ce pays que j'ai retrouvées chez les bibliothécaires suisses.

    La méthode et la précision, d'abord. Oserait-on dire publiquement à nos biblio-thécaires français, par exemple, ce qu'on peut lire dans un rapport de votre président : « De nombreuses bibliothèques renvoient leur questionnaire avec un retard inadmis-sible... les réponses doivent parvenir dans les délais utiles sans lacune, ni erreur ». Mais n'est-ce pas justement la condition indispensable pour un bon travail ?

    Mais je voudrais surtout insister sur le rôle capital joué par les bibliothèques suisses sur le plan international, en particulier en ce qui concerne la L.I.B.E.R. et les activités de la F.I.A.B.

    La L.I.B.E.R., ou Ligue des bibliothèques européennes de recherche, appelée à réunir les efforts des grandes bibliothèques scientifiques de l'Europe, est née en Suisse et nous devons rendre hommage aux bibliothécaires suisses pour avoir conçu et réalisé ce projet qui permettra d'améliorer les services que doivent rendre nos bibliothèques scientifiques.

    Sur le plan de la F.I.A.B., je ne rappellerai pas le rôle joué par la Suisse, que vous connaissez bien, mais je voudrais au moins souligner l'importance d'une réunion toute récente, le Colloque international sur la construction des bibliothèques universitaires qui s'est tenu à Lausanne l'année dernière. Ce problème des constructions est crucial pour nous actuellement au moment où le fonctionnement de nos bibliothèques universitaires nouvelles dépend pour une grande part d'une conception rationnelle des locaux.

    Bien d'autres activités de votre association devraient être évoquées ici, mais je ne peux le faire en quelques minutes.

    Pour tout ce que les bibliothécaires suisses nous apportent par leur travail et leur ténacité, je tiens à leur dire un grand merci.

    Assemblée annuelle de l'Association des bibliothécaires suisses : Brigue 22-23 septembre 1973

    Le programme de la 72e Assemblée générale de l'Association des bibliothécaires suisses était illustré cette année d'une gravure montrant un groupe de touristes du XIXe siècle au sommet de l'Eggishorn, à près de 3 000 mètres d'altitude. Cette gravure n'était pas là pour le seul agrément de la présentation. Nos collègues helvétiques auraient dû en effet se retrouver sur ce même belvédère d'où l'on contemple le glacier d'Aletsch, le plus grand des Alpes, le dimanche 23 septembre, si le mauvais temps n'avait empêché l'excursion. C'est dire tout de même que la réunion était délibérément placée sous le signe de la montagne et de la nature. Dès le vendredi, le Comité rejoint par les invités étrangers, s'était réuni à Zermatt avec l'intention, en partie déçue, de voir de plus près le Cervin.

    L'assemblée générale proprement dite se tint le samedi après-midi dans la char-mante ville valaisane de Brigue et plus exactement dans son château aux trois tours bien connu de ceux qui passent le Simplon. Présidée par M. Franz Maier, directeur de la Bibliothèque nationale suisse, la réunion se déroula suivant le processus habituel avec rapports annuels, élections et remerciements. Elle se prolongea par un exposé précis et documenté de M.J.-P. Clavel sur les activités internationales dans le cadre de la F.I.A.B. et de L.I.B.E.R. Elle fut clôturée par la lecture d'un texte émouvant, présenté par un auteur local M. Edzard Schaper.

    Le lendemain dimanche, la montée à l'Eggishorn fut donc supprimée mais un pro-gramme de remplacement avait été prévu en cas de mauvais temps. Par un charmant train à voie étroite eut lieu la visite de plusieurs villages du Haut-Valais avec leurs églises baroques et surtout leurs rues entières de chalets de mélèze noir. Enfin un repas à 2 200 mètres dans les alpages, avec cor des Alpes et « raclette » au fromage, termina cette réunion. Les invités étrangers peuvent garder un excellent souvenir de l'hospitalité suisse et des relations amicales qui se nouent toujours au sein de l'A.B.S.