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    Réunions du trimestre


    COMMUNICATIONS A L'ECOLE DES CHARTES

    Le 20 juin à 21 heures à l'Ecole des Chartes, sous la présidence de M. Louis-Marie MICHON, président de la Section Bibliophilie et histoire du livre, a eu lieu une séance consacrée à différents problèmes. Selon une formule un peu nouvelle, cette soirée fut composée de quatre courts exposés : nous souhaitons voir renouveler cette expérience qui permet à un plus grand nombre de nos collègues de prendre la parole sur des sujets dont le développement limité représente une moindre préparation et dont la variété offre en même temps de l'intérêt pour les auditeurs. L'A.B.F. se montre ainsi prête à accueillir dans des réunions qui pourraient être plus fréquentes tous ceux qui souhaitent exposer l'état de leurs travaux ou de leurs recherches personnelles.

    Mlle Michèle HÉBERT fit d'abord une communication sur les rapports entre les xylographies et la gravure d'illustration à la fin du xve siècle.

    La récente exposition, consacrée par le Département des Estampes à la gravure en France au xvie siècle a montré en manière d'introduction une série de gravures sur bois, enluminées, collées le plus souvent à l'intérieur d'un coffret.

    La majorité de ces images sont étroitement apparentées aux figures des livres d'heures que Pigouchet imprima pour Vostre.

    On sait que cet imprimeur parisien a substitué aux gravures d'un style assez archaïque qu'il utilisait tout d'abord, une illustration beaucoup plus élaborée où les personnages appartiennent à un type bien déterminé, où l'emploi des tailles d'ombres ménage avec habileté les différents plans.

    On peut caractériser cette seconde manière, du nom d'une grande xylographie de style identique conservé au Département des Estampes : La Passion du Christ ; les différents épisodes de la Passion sont représentés ici dans l'enceinte de Jérusalem. Certains d'entre eux se retrouvent, à quelques détails près, dans les heures citées plus haut.

    Mlle HÉBERT ajoute que l'illustration de ces heures de Pigouchet est d'une conception très différente de celle des Grandes heures de Vérard dont le décor est beaucoup plus graphique et plus proche des livres xylographiques, sans qu'il faille d'ailleurs tirer de cette constatation un jugement de valeur.

    L'intérêt, croit-elle, de cette confrontation entre xylographies et gravures d'illustration est de constater qu'il y a chez les unes et chez les autres utilisation d'un même dessin, à des échelles très différentes.

    Si on ajoute que les illustrations de ce type ont fourni des modèles utilisés dans les arts mineurs : vitrail, tapisserie, reliure, etc., on saisira l'intérêt qu'il y aurait à réunir et isoler, au milieu des gravures diverses qui décorent le livre dans les premières années de l'imprimerie, ce groupe homogène, de style français, dont les séries iconographiques se distinguent aisément des apports étrangers qui lui sont parfois juxtaposés.

    L'exposé de M. Roger PIERROT était consacré à certains contrats d'édition du xixe siècle. Ces contrats, quand ils sont conservés, peuvent fournir de précieux renseignements sur la condition des écrivains à une période donnée. Prenant l'exemple d'Honoré de Balzac, M. PIERROT donna un aperçu des droits touchés par un écrivain romantique. Quatre contrats de Balzac sont analysés : échelonnés dans le temps, ils constituent des étapes dans la carrière et le succès du romancier. On peut en dégager quelques idées générales : faiblesse des tirages des romans vers 1830 (750 à 1.200 exemplaires) ; circulation fiducière très restreinte multipliant les billets à ordre négociable à terme ; droits d'auteur rarement payés comptant.

    Mme BASANOFF Fit ensuite une communication sur les livres russes possédés par Diderot. En 1773, en effet, Diderot, de retour de Saint- Pétersbourg où il était resté cinq mois, rapporta dans ses bagages un lot de livres russes qu'il vendit en 1775 à la Bibliothèque du Roi. L'état de ses livres, dressé par le philosophe, distingue sept catégories : grammaire, belles-lettres, politique, gouvernement civil et militaire, religion, géographie, manuscrits. Cette petite bibliothèque de 60 titres contient de ce qui a paru d'important en Russie entre 1739 et 1773. La majorité des titres russes sont traduits et transcrits de la main même de Diderot qui a également rédigé pour quelques pièces du théâtre de Soumarakov des traductions interlinéaires. Ces ouvrages ont été récemment transférés à la Réserve des Imprimés de la Bibliothèque Nationale.

    On entendit encore M. Henri-Jean MARTIN qui fit d'intéressantes remarques sur le commerce des livres au XVIIe siècle.

    SORTIE DOMINICALE A SOISSONS ET LAON

    C'est vers le Nord-Est cette fois que s'est effectuée la sortie dominicale annuelle que l'A.B.F. organisait pour la cinquième fois le dimanche 23 juin. L'autocar conduisit d'abord les participants à Soissons où ils furent accueillis par M. Roger SIMONNET qui fit successivement les honneurs du bibliobus de. l'Aisne et de la bibliothèque municipale, particulièrement vivante avec sa section enfantine, une des plus anciennes de France ; M. DEPOUILLY, conservateur du Musée, avait bien voulu se joindre à lui pour faire admirer la cathédrale, les ruines imposantes de Saint-Jean des Vignes, enfin quelques-unes des salles du Musée en cours de réorganisation.

    Un sympathique déjeuner réunit ensuite les visiteurs parisiens et leurs hôtes soissonnais ; puis, le temps passant, le car reprit la route de Laon où il parvint avec un sensible retard sur l'horaire prévu. Mme MARTINET, conseillère municipale, et M. LEFÈVRE, bibliothécaire de la ville, avaient pourtant attendu les membres de l'A.B.F. pour les guider dans une passionnante promenade à travers les monuments et les sites de cette acropole qui fut pour beaucoup une révélation. Enfin M. LEFÈVRE les reçut à la Bibliothèque où il avait préparé en leur honneur une exposition d'un très remarquable ensemble de manuscrits à peintures et de documents concernant l'histoire de Laon.

    VISITES D'EXPOSITIONS A LA. BIBLIOTHEQUE NATIONALE

    Le lundi 24 juin, à 17 heures, M. Roger PIERROT, bibliothécaire à la Bibliothèque nationale, présenta à un groupe important de nos membres dans la Galerie Mazarine l'exposition Alfred de Musset, dont il était l'un des principaux organisateurs. Evoquant par les manuscrits, les premières éditions et l'iconographie, la vie et l'oeuvre de celui qui reste l'un de nos plus grands poètes, cette exposition est à placer parmi les plus intéressantes de celles que la Bibliothèque nationale a organisées en ces dernières années.

    Le mercredi 26, M. Jean BABELON, conservateur en chef, voulut bien faire les honneurs du Cabinet des Médailles qui présentait une exposition exceptionnelle consacrée à vingt-cinq siècles d'art monétaire, sous le titre plus limité « effigies et portraits ». M. BABELON présentant par la médaille les principaux personnages de l'histoire, sut à la fois les faire revivre et montrer les prolongements esthétiques, sociologiques et économiques d'une telle évocation.

    VISITE DU CENTRE INTERNATIONAL DE L'ENFANCE

    Le jeudi 27 juin, un autocar attendait à 17 h. 20 les membres de l'A.B.F. place de l'Etoile pour les conduire au Bois de Boulogne dans la charmante propriété qui face face au champ de courses de Longchamp, abrite le Centre international de l'enfance. Dans la nouvelle salle de conférence, un exposé d'ensemble du Dr Etienne BERTHET sur l'organisation et les activités du Centre (enseignement post-universitaire, enquêtes médicales et sociales, documentation, etc...) servit de prélude à la visite de la bibliothèque et du centre de documentation. C'est Mlle Eveline GARNIER et ses collaboratrices qui nous en firent les honneurs et qui expliquèrent le fonctionnement d'un organisme qui compte 4.200 ouvrages et reçoit 900 périodiques, qui fait établir et diffuse des analyses d'articles sur la base de 1.800 à 2.000 références mensuelles et qui rédige des bibliographies spécialisées.