Description : Nous parlons de commun de la connaissance dès lors qu'il y a une activité collective pour créer, maintenir et offrir des savoirs en partage. L'émergence du numérique a facilité et encouragé ses usages de création et de diffusion au point d'offrir une opportunité extraordinaire pour construire une société du savoir partagé à l'échelle du monde. Wikipedia l'encyclopédie collaborative sous licence libre en est ssans nul doute l'exemple le plus emblématique. Mais en parrallèle les activités d'enclosures des biens informationnels n'ont céssé de prendre de l'ampleur. Par "enclosure" nous entendons toute une série de stratégies visant à limiter la circulation et le partage de l'information et du savoir. Ces barrières prennent des formes multiples. Ici, un renforcement de la propriété intellectuelle allant jusqu'à mettre en danger la notion fragile de domaine public, là des verrous numériques du type DRM qui contraignent nos usages, ou encore des barrières payantes d'accès qui tendent à privatiser ces biens communs du savoir. Ce mouvement d'enclosure n'est le fait seul d'entités privées ou commerciales. Les institutions publiques peuvent également contribuer à la fragilisation des communs de la connaissance. C'est le cas lorsqu'une bibliothèque ajoute des restrictions à des productions numérisées d'oeuvres du domaine public qu'elles diffusent. C'est encore le cas lorsqu'un musée interdit en son enceinte les prises de vues photographiques à usage privé de ces mêmes oeuvres du domaine public. Le numérique ne remet pas en question les fondements de nos missions. Plus que jamais, les bibliothèques demeurent des institutions facilitatrices et garantes de l'accès pour tous aux savoirs, de leur préservation, de leur circulation et de leur appropriation. Elles n'ont jamais eu vocation à être des verrouilleurs d'accès. Ce dossier présente des exemples de territoires et de bibliothèque qui ont activement décidé de jouer un rôle important dans la promotion, la protection et le développement de biens communs. Ils incarnent un engagement encore trop rare pour une politique publique d'accès libre et ouvert aux savoirs et à la culture.