Journée d'étude
Les jeunes et la violence : quel rôle pour les bibliothèques ?

Organisateur : Bibliothèque nationale de France - Centre National de la Littérature pour la Jeunesse / Enssib

Date et horaire : 15/10/2020 09:00 - 16:30

Adresse : Enssib | 17-21 bd du 11 novembre 1918 | 69100 Villeurbanne

 
Entrée libre sur inscription. Nombre de places limité du fait des mesures sanitaires.

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Jeunes et violence
Présentation de l’évènement

La violence de la société ne s’arrête pas aux portes de la bibliothèque. En tant qu’institution – parfois la seule sur son territoire –, la bibliothèque peut devenir un lieu de tensions… ou d’apaisement, à travers ses espaces, ses collections et ses actions de médiation. Professionnels du livre et de la médiation, sociologues et créateurs viendront partager leurs expériences et s’interrogeront sur ce que la bibliothèque peut offrir comme espace de questionnement, d’expression, et d’évasion pour les jeunes confrontés à la violence.
Cette journée viendra poursuivre la réflexion engagée par La Revue des livres pour enfants dans le dossier consacré aux « nouveaux contours de la violence ».

 

Programme

 

  • 9h | Accueil
  • 9h15 | Ouverture
  • 9h30 | Introduction, Dimitri Sandler, philosophe
  • 10h15 | Violence vs valeurs de la bibliothèque : quelle posture pour les professionnels ?
    En tant qu’institution – parfois la seule sur son territoire – la bibliothèque est parfois victime d’incivilités et de violence. La culture « légitime » peut être perçue comme une violence symbolique, et pour certains publics jeunes, la réponse peut être : « ce n’est pas pour nous, alors on casse ». Cette violence, marquée par des rapports de domination et des effets de bandes, vient heurter frontalement les valeurs de la bibliothèque, qui se veut ouverte à tous, mais qui est aussi un espace de normes et de règles dont tous les publics ne maîtrisent pas les codes. Comment dépasser les incompréhensions, comment trouver son rôle, comment réfléchir en équipe ? Les bibliothèques « troisième lieu », très ouvertes sur la cité, trouvent-elles là leurs limites ?
    Table ronde animée par Agnès Bergonzi, BnF/CNLJ avec :
    - Raphaële Gilbert, directrice de la médiathèque de Choisy-Le-Roi
    - Marion Moulin, médiathèque de Choisy-Le-Roi
  • 11h30 | Pause
  • 11h45 | Comment l'institution peut-elle parvenir à mieux comprendre et à surmonter les phénomènes qualifiés de "violents"?, Christophe Evans, Bibliothèque publique d'information
  • 12h30 | Déjeuner libre
  • 14h | La bibliothèque dans son territoire : des partenariats pour mieux connaître les publics et partager des solutions
    « Au sein d'un quartier, trois groupes (habitants gagnant leur vie ailleurs, intervenants extérieurs et habitants investissant le quartier) se disputent le contrôle des institutions, de l’espace public et du territoire. Ce sont trois types d’intérêt qui se projettent différemment sur l’espace du quartier et ses institutions », écrivait Denis Merklen dans Pourquoi brûle-t-on des bibliothèques ? (Presses de l’Enssib, coll. « Papiers », 2013). Quels partenariats la bibliothèque peut-elle/doit-elle tisser sur son territoire pour mieux connaître ses publics ? (Éducation nationale, éducateurs de rue, acteurs sociaux, vigiles, justice des mineurs, police, etc.). Comment parler le même langage avec ses partenaires issus d’autres cultures professionnelles ?
    Discussion animée par Corinne Matheron, directrice de Shaman Etudes et professeure associée à l'université Sorbonne Nouvelle Paris 3, avec :
    - Marina Pollas, coordinatrice de projets Justice/Culture, Agence régionale du livre Provence-Alpes-Côte d’Azur
  • 15h15 | Pause
  • 15h30 | La littérature, « exact contraire de la violence »
    Dans le dossier de La Revue des livres pour enfants, Philippe Lacadée définit la littérature comme « l’exact contraire de la violence ». Face à cette violence, les bibliothécaires ne doivent pas réagir comme des acteurs sociaux mais comme des acteurs culturels, avec leurs collections multiples qui permettent de comprendre (la violence dont on est victime, la violence dans le monde), de mettre de la distance, de s’évader. La violence littéraire fait souvent office de frontière d’âge (entre enfant et adolescent, entre adolescent et adulte). Elle constitue un sujet de questionnement, entre inquiétudes des parents/médiateurs et responsabilité des professionnels qui font des choix de politique documentaire : les jeunes lecteurs doivent-ils être accompagnés ou protégés ?
    Table ronde animée par Agnès Bergonzi, avec :
    - Guillaume Guéraud, romancier
    - Chrystelle Tridon, responsable de la bibliothèque Louise Michel, Paris
  • 16h30 | Clôture de la journée