Crise et opportunités dans la formation des territoriaux
inet
28/10/2022

L'Enssib fête ses 30 ans en 2022, l'occasion de revenir sur 30 dates et temps forts.

 

La rentrée des élèves conservateurs de janvier 2015 fut particulière : alors que depuis 1993, l’Enssib nouvellement créée formait les conservateurs d’État et les territoriaux, seuls les premiers sont arrivés à l’École cette année-là. La raison en est que le groupe de travail ad hoc de l’Institut national des études territoriales (INET) avait conclu le 12 mars 2014 à la nécessité de ne plus déléguer à l’Enssib la formation des conservateurs territoriaux dès la promotion suivante. Cette position fut entérinée lors du CA du Centre national de la Fonction publique territoriale le 6 avril et la décision signifiée à l’Enssib lors de son Conseil d’administration du 10 avril.

Malgré l’adoption antérieure de plusieurs dispositions complémentaires à la formation donnée par l’Enssib, l’INET invoqua le traitement insuffisant « des questions liées au management, à la gestion des ressources et à l’appréhension des politiques publiques territoriales ». Depuis son installation à Strasbourg en 1997, pour accueillir sa première promotion d’élèves administrateurs, l’INET visait en effet à regrouper progressivement les cadres territoriaux supérieurs afin de leur donner une culture managériale commune. Cette approche est rappelée dans l’article donné en 2017 au Bulletin des bibliothèques de France : « …l’Institut prépare les élèves conservateurs et conservatrices de bibliothèques à relever les défis de la lecture publique sur les territoires, aux côtés de leurs collègues administrateurs et ingénieurs » (n° 13-14, « Métiers en Révolution »).

 

La distinction des formations, qui anima alors la communauté professionnelle, a eu plusieurs conséquences : la structure budgétaire de l’École en fut profondément modifiée ; dans son rapport de 2015, le Haut Conseil de l'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur (Hceres) notait « l’effort de l’Enssib pour quitter une position de repli et pour apparaître comme lieu de référence, tant en matière de formation que de recherche », il encourageait l’établissement à se positionner dans son environnement « en se centrant sur la manière dont l’innovation pédagogique et l’articulation formation/recherche y contribuent. »

 

La lecture publique et la question territoriale sont donc toujours présentes dans les activités de l’Enssib : elles font l’objet d’une unité d’enseignement désormais obligatoire pour les élèves conservateurs et conservatrices de l’État ; celles et ceux-ci rencontrent régulièrement leurs homologues formées à l’INET, qui bénéficient par convention de l’ensemble des ressources documentaires de l’Enssib ; un tiers des stagiaires en formation tout au long de la vie sont territoriaux, en partie avec le concours du Ministère de la Culture ; une grande majorité des questions professionnelles adressées au service Questions ? Réponses ! concerne la lecture publique, le service puise à l’occasion dans le vivier des mémoires produits par les élèves conservateurs dont plusieurs sont régulièrement présentés dans la journée co-organisée chaque année avec la Bpi sur l’actualité de la recherche dans les bibliothèques…
Sur le plan personnel, les directions des deux établissements se concertent tant en mode bilatéral que dans le Réseau des écoles de service public (RESP) ; de nombreux professionnels territoriaux contribuent aux éditions de l’Enssib (collection « La boîte à outils », Bulletin des bibliothèques de France) et, enfin, l’Enssib inclut régulièrement dans son équipe des fonctionnaires issu.es de la fonction publique territoriale !

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