Les nouveaux supports de l'information
Par Jeanne-Marie DUREAU, Ecole nationale supérieure des bibliothèques
L'évolution des supports de l'information, d'une façon générale, va vers une plus grande maniabilité et densité de stockage. Mais jusqu'à ce jour, cette évolution avait donné naissance à des supports de plus en plus fragiles: papiers industriels, films couleurs, bandes magnétiques n'offrent guère d'espérance de vie.
Au contraire, les derniers venus, disques à lecture optique: vidéo-disque, DON, CD ROM, compact-disc sont si inaltérables qu'ils représentent, outre leur intérêt propre, un support de repli sur lequel reporter leurs fragiles prédécesseurs.
1/ Les nouveaux disques: compact-disc, DON, CD-ROM
ePoints communs de ces trois nouveaux supports:
- très grande capacité,
- inaltérabilité: pas d'usure à la consultation,
- recherche automatisée,
- télétransmission - fonctionnement possible en réseaux.
* Différences entre eux:
- la représentation de l'information qu'ils portent est soit de nature numérique reproduisant l'information codée en données numériques, 0 et 1, digitalisée, soit de nature analogique: code la reproduisant sous forme d'un signal non numérique qui en suit les variations,
- la diffusion se fait soit par pressage
- la diffusion se fait soit par pressage (qui permet une large diffusion, mais sans mise à jour possible), soit par copie d'un original (mise à jour possible, mais diffusion limitée),
- l'usage électif spécialisant chacun vers les images (vidéodisque), les sons (compact-disc), les textes (DON), l'édition des bases de données (CDROM).
e Produits hybrides:
Les distinctions initiales sont claires, mais la création de produits hybrides enchevêtrent ces différents supports: exemples:
- le vidéodisque inscriptible,
- Le LV-ROM: laser vision read only memory, vidéodisque porteur de 54000 images et 324 megaoctets de données numérisées,
- le CVD: compact vidéodisque: images et son analogiques plus données numériques sur un disque de la taille d'un compact.
eAutres mémoires non disques:
Carte laser, carte holographique, bandes et cassettes optiques.

Les disques, nouveaux supports de stockage
2/ Les vidéodisques Support des images transcrites en vidéo.
e Types
Il est nécessaire d'en parler au pluriel car plusieurs systèmes sont en présence et d'autres se profilent (laserfilm).
- différence des standards vidéo: NTSC/PAL-SECAM et certains procédés n'existent qu'en un seul de ces standards,
- différence des modes de lecture: capacitative (capacité électrique, inverse de la résistance) ou optique par rayon laser (- frottement ou pas),
- différence des modes de défilement des images:
- à vitesse linéaire constante: un grand nombre d'images défilent mais sans arrêt sur image ni interactivité possible,
- à vitesse angulaire constante: moitié moins d'images mais interactivité possible.
e Niveaux d'interactivité:
Il est usuel de distinguer 3 niveaux:
- niveau 0: marche, lecture, arrêt, correspond au visionnement d'un film sans action du spectateur. matériel: moniteur TV + vidéolecteur.
- niveau 1: marche, arrêt, avant, arrière, arrêt sur image, plus accès automatique à une image de 1 chapitre par voie manuelle, permettant 1 choix au spectateur, matériel: moniteur TV + vidéolecteur + télécommande.
- niveau 2: un microprocesseur programmable intégré au vidéolecteur permet une programmation limitée, matériel: moniteur TV + vidéolecteur + microprocesseur (appareil type Phi-lips 835).
- niveau 3: le vidéolecteur fonctionne comme périphérique d'un microordinateur et le dialogue est alors possible.
e Fonctionnement en réseau:
2 formules:
- vidéolecteur + moniteur consultés en local, alors qu'en même temps des données associées aux images sont, elles, disponibles en vidéotex. Autrement dit, base image en local et base données associées en réseau vidéotex,
- si réseau cablé, banque d'images et banque de données associées consultables toutes deux en réseau.

Les vidéodisques

Le laservison
3/ Le Laservision Système le plus intéressant actuellement pour les bibliothèques
Intérêts:
- banque de 54000 images,
- recherche documentaire possible de façon simple: soit catalogue papier et télécommande, soit local avec microordinateur associé, soit images en local et données associées sur serveur + Minitel.
e Structure du disque:
2 faces collées:
- chaque face porte 600 pistes au minimum, pistes de 1,67 u totalisant 31 km de piste,
- chaque piste porte des cuvettes de même profondeur (0,11 u) et largeur (0,4 u), mais de longueur variable et d'espacement variable.
*Fabrication:
- Ces variations correspondent aux fréquences et aux cycles d'un signal (composé à partir du signal audio et du signal vidéo combinés, puis écrêté).
- Ces variations sont produites par un rayon laser (modulé par le dit signal audio-vidéo combiné et écrêté). Le laser modifie en fonction d'elles la surface photosensible d'un disque de verre qui sert de matrice. De là on tire le "père" et procède comme pour les microsillons (mais en ambiance stérile par pressage.
e Lecture:
Ces variations lues au laser reproduisent le signal de départ, l'image et le son.
* Usages:
- multiples: commerce, industrie, tourisme, enseignement assisté, simulation, etc.
- en bibliothèque et archives : stockage et interrogation de banque d'images (réalisation: voir feuille ci-après).
0 Conclusion:
Permet un accès et un feuilletage de milliers d'images impossibles auparavant. Peut changer le rapport millénaire traditionnel texte/image.