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    Compte rendu de la journée

    Par Monique LAMBERT, Présidente de la Section des Bibliothèques spécialisées.

    C Pourquoi avoir choisi ce thème?

    La collaboration entre bibliothécaires et chercheurs est indispensable pour faire avancer la recherche. Bibliothécaires et chercheurs ne sont pas des antagonistes, mais bien au contraire des partenaires appelés à travailler ensemble.

    Cette collaboration nécessaire ne peut exister que si, au départ, s'instaure une attitude positive de compréhension et d'estime mutuelles.

    Or, parfois encore, bibliothécaires et chercheurs semblent évoluer dans deux mondes différents, appartenir à deux univers juxtaposés qui s'ignorent et, au mieux, s'observent avec méfiance. Cette incompréhension réciproque et stérile repose, quand elle existe, sur une manière de concevoir l'autre, sur un malentendu initial, et finalement sur des défauts que chacun des partenaires attribue a priori au camp adverse :

    image négative du bibliothécaire, gardien jaloux de ses collections, replié sur lui-même, peu ouvert aux contacts avec le public, mal à l'aise face au lecteur, voyant dans tout chercheur un intrus et un gêneur chercheur défiant, manquant de confiance dans le bibliothécaire, n'osant pas s'adresser à lui dans la mesure où ce dernier ne fait pas le premier pas pour établir le contact, méconnaissant la compétence du bibliothécaire et l'aide qu'il peut lui apporter dans ses travaux de recherche, n'ayant pas de considération pour cet interlocuteur qu'il ne juge pas comme valable.

    Mais reconnaître ainsi ses torts réciproques n'est-il pas déjà faire un pas vers l'autre, et oeuvrer au nécessaire rapprochement des deux camps? En fait, c'est la recherche dans son ensemble qui pâtit finalement de cette situation conflictuelle basée sur des préjugés en grande partie révolus.

    Dans la pratique bibliothécaires et chercheurs se voient certes, mais pas assez la plupart du temps, alors qu'ils peuvent et doivent instaurer un fructueux dialogue.

    Quelles critiques ces deux partenaires naturels de la recherche ont-ils à s'adresser ? Quels sont leurs motifs de satisfaction ? Que peuvent-ils espérer les uns des autres ? Comment améliorer leurs rapports pour le pi us grand profit de la recherche ?

    LA BIBLIOTHEQUE NATIONALE ET LA RECHERCHE

    Alix CHEVALLIER, Secrétaire général de la Bibliothèque nationale, constate que 123 milliards de francs sont consacrés chaque année à la recherche en France. La virgule placée, dans l'intitulé du thème de cette journée, entre bibliothécaires et chercheurs n'est sûrement pas innocente. Elle revêt au contraire une importance toute particulière, car sa présence même implique des relations de voisinage.

    A la Bibliothèque nationale les chercheurs ne sont nullement considérés comme un vol de sauterelles s'abattant sur les collections, et les dévorant voracement. L'image de marque du bibliothécaire est dépoussiérée et sa formation améliorée ; il est ouvert aux techniques modernes de communication. La B.N. a pris le «virage» en s'équipant d'un parc de terminaux, et en contribuant à l'élaboration de plusieurs banques de données.

    Les liens unissant le vaste ensemble documentaire interdisciplinaire que constitue la B.N., au monde de la recherche sont nombreux. L'établissement collabore à 18 programmes de recherche actuellement en cours de réalisation : 12 avec le CNRS, 6 avec la Mission Recherche du Ministère de la Culture ; tous ces programmes aboutissant à des publications. Des études techniques nombreuses sont également menées en liaison avec des laboratoires de recherche, notamment du C.N.R.S.

    LE POINT DE VUE DU BIBLIOTHECAIRE

    Monique LAMBERT, Présidente de la Section des Bibliothèques Spécialisées, Conservateur de la Bibliothèque du Musée national des Arts et Traditions populaires, se demande pourquoi le dialogue n'arrive pas à s'instaurer dans tous les cas entre les deux partenaires naturels de la recherche que sont le bibliothécaire et le chercheur. La réponse, semble-t-il, fait appel à un inconscient collectif et à des poncifs.

    L'image de marque du bibliothécaire est presque toujours négative auprès du grand public (littérature, bandes dessinées, films,...). La profession de bibliothécaire est mal connue, et trop souvent assimilée à des notions de bénévolat et de goût pour les livres. Or, c'est un métier qui ne s'improvise pas, mais s'apprend et confère à l'intéressé - à l'issue d'études universitaires complétées par une formation technique - des connaissances professionnelles indispensables (histoire du livre et de l'édition, techniques bibliothéconomiques, bibliographies, etc.) et une compétence spécifique. Le chercheur comme l'universtaire doivent voir dans le bibliothécaire un interlocuteur valable, apte à appréhender les problèmes de la recherche et susceptible d'aider à les résoudre.

    Cependant aimer le contact avec le livre ne suffit pas pour faire un bon bibliothécaire. Encore faut-il qu'il aime aussi, à part égale, le contact avec le public. La qualité de 1 ' accueil reçu dans la bibliothèque constitue un élément primordial pour favoriser le dialogue avec le chercheur, qui doit s'y sentir à l'aise. Mal accueilli la première fois, mal renseigné, le chercheur en déduira que la bibliothèque ne possède rien de ce qu'il cherche ; et s'il est en province il court à Paris, ou bien s'il est à Paris il court à Londres, consulter des ouvrages qui se trouvent dans la bibliothèque de son université ou de sa ville de résidence, ou qu'il peut obtenir par son intermédiaire.

    Le bibliothécaire doit se montrer disponible, courtois, d'humeur égale, ne jamais faire preuve d'impatience même si la question posée lui paraît inutile ; et s'il est obligé d'opposer un refus justifié à une demande (par exemple de photocopie d'ouvrages de la Réserve), il se donnera la peine d'expliquer au chercheur pourquoi il est contraint de lui dire non. Les services offerts par la bibliothèque doivent être nombreux, diversifiés et efficaces, de telle sorte que le chercheur reparte satisfait, chargé d'une moisson de documents, sans avoir la désagréable impression d'avoir perdu son temps et usé ses forces toute une journée sans que sa recherche ait progressé.

    Par sa formation et ses compétences spécifiques, le bibliothécaire constitue le pivot de la recherche, fournissant la méthodologie, indiquant les bibliographies et catalogues collectifs à consulter, expliquant le «mode d'emploi» de sa bibliothèque, orientant le chercheur éventuellement sur la manière de présenter les références bibliographiques ou de formuler sa question dans l'interrogation des banques de données, etc.

    Mais le chercheur, de son côté, doit absolument apprendre à se servir de l'outil «bibliothèque». Trop souvent les thésards, les jeunes chercheurs, et même les moins jeunes, ne savent pas utiliser les instruments de travail offerts par la bibliothèque, sont déroutés par les abréviations et symboles de la notice bibliographique, ignorent les catalogues des grandes bibliothèques. Des cours d'initiation à la bibliothéconomie ont été proposés par des B.U., mais ils sont en général peu suivis car non obligatoires.

    Le chercheur doit aussi comprendre et admettre certaines contraintes justifiées (par exemple limitation de l'abus de la photocopie ; restriction apportée au prêt personnel de certains documents ; précisions-d'année, tomaison, numéro, demandées pour la communication de périodiques...). Il doit apprendre à devenir un bon usager de la bibliothèque, et à respecter le livre.

    La progression de la recherche passe donc par un nécessaire et fructueux dialogue bibliothécaire-chercheur, chercheur-bibliothécaire. Ce dialogue doit être positif et s'appuyer sur une compréhension mutuelle, sur des rapports de confiance et d'estime réciproques. De sa convivialité dépendent à la fois la qualité et la rapidité de la recherche.

    Enfin la collaboration entre bibliothécaires et chercheurs est plus que jamais vitale pour lutter contre la grande misère actuelle des bibliothèques françaises de recherche. Une bonne bibliothèque, avec un fonds bien constitué qui continue de s'accroître harmonieusement, facilite la recherche et son développement aussi bien dans le domaine des sciences exactes que dans celui des sciences humaines. La diminution des crédits alors que le prix moyen du livre - surtout scientifique et technique - ne cesse d'augmenter, les suppressions de postes alors que l'inflation documentaire est galopante et que le nombre d'étudiants croît sans cesse, font que nos bibliothèques universitaires et spécialisées ne peuvent plus, faute de moyens, assumer pleinement leur rôle sur le plan national et international. Chercheurs et bibliothécaires doivent unir leurs efforts auprès de leurs autorités de tutelle pour sauvegarder, pendant qu'il en est encore temps, le patrimoine culturel de haut niveau qui a longtemps fait la fierté de la France.

    QU'ATTEND LE CHERCHEUR DU BIBLIOTHECAIRE ?

    Pierre JOLLIS, professeur à l'Université de Paris VII- Faculté de médecine Xavier Bichat, s'efforce de donner une définition du chercheur : étudiants, étudiants-chercheurs, enseignants-chercheurs, chercheurs CNRS ou INSERM. Le chercheur veut tout, sur tout, tout de suite.

    Les relations doivent être directes et simples entre chercheur et bibliothécaire. La modestie sied au chercheur ; le bibliothécaire sait des choses qu'il ne connaît pas, et inversement. Le bibliothécaire doit savoir aller au devant du chercheur.

    Selon l'article 25 de la loi de 1984 le directeur de la B.U., ou d'une Section de la bibliothèque, doit être l'invité perma-ment des conseils universitaires chaque fois que l'on y parle de documentation. En contrepartie le chercheur doit être impliqué dans la politique documentaire : choix des abonnements de périodiques, achats d'ouvrages, désabonnements. Le bibliothécaire doit être informé des recherches en cours ; un enseignement, en effet, ne peut évoluer qu'en faisant évoluer parallèlement la documentation.

    La formation des chercheurs est quasiment inexistante. Il serait souhaitable de commencer à apprendre les rudiments des techniques de recherche dès le secondaire. Le lycéen devrait connaître le maniement de la bibliothèque, et savoir accéder à la documentation. Or, l'enseignement des techniques documentaires n'est pas encore réalisé au niveau des premiers cycles universitaires, sauf exception. Le corps scientifique des bibliothèques s'implique cependant de plus en plus dans cet enseignement, soit directement auprès des étudiants (mais la charge est très lourde), soit en aidant les enseignants-chercheurs dans l'action qu'ils mènent eux-mêmes auprès des étudiants et des enseignants-chercheurs plus jeunes. Les bibliothécaires sont donc bien aussi des enseignants-chercheurs.

    Le chercheur attend du bibliothécaire qu'il l'accueille et réponde à sa demande d'information. Il souhaite que la jeune génération ne soit pas aussi démunie que la sienne et sache exploiter les ressources des bibliothèques pour faire progresser la recherche.

    HEURS ET MALHEURS D'UN CHERCHEUR ORDINAIRE

    Jean HEBRARD, chargé de recherche à l'Institut national de la recherche pédagogique, historien du livre et de la lecture, estime que le dialogue entre conservateurs et chercheurs repose en réalité sur un ensemble d'images et de fantasmes.

    Pour lui, l'essentiel de son travail est fait à son domicile, avec des livres qui sont les siens et qu'il peut s'approprier. La Maison des Sciences de l'Homme et la Sor-bonne lui servent de bibliothèques d'appui, grâce au prêt d'ouvrages.

    Il ne vient pas pour lire, à la Bibliothèque Nationale ou dans telle autre bibliothèque, mais pour emmagasiner le maximum de provisions dans le minimum de temps selon un programme très minutieusement préparé à l'avance. Il souhaite lors de cette «campagne» trouver ce qu'il est venu chercher, tout en reconnaissant qu'apprendre à connaître une bibliothèque se fait par l'intermédiaire d'échecs et d'erreurs.

    Il importe aussi de fréquenter de temps en temps les fonds anciens des B.M. pour voir le livre dans son environnement, dans son lieu de conservation : consulter un livret de la Bibliothèque bleue sur place, à la B.M. de Troyes, sera des plus enrichissants.

    Un livre à la main permet souvent d'entamer une conversation fructueuse entre bibliothécaire et chercheur, l'un apprenant à l'autre et vice-versa.

    Dans l'itinéraire très personnel de ce chercheur extrêmement averti, il est souhaité que les bibliothécaires soient moins efficaces pour que le chercheur puisse trouver par hasard, autre chose que ce qu'il cherche.

    LE BIBLIOTHECAIRE COMME CHERCHEUR

    Albert LABARRE, Président de la Section de la Bibliothèque nationale, Conservateur en chef du Service de la Conservation et de la Restauration, remarque qu'il n'a été question jusqu'à présent que des chercheurs institutionnels. Or, il existe également des chercheurs privés.

    Convient-il au bibliothécaire d'être aussi un chercheur ? Les bibliothécaires ont fait des études universitaires ; ils ne sont pas forcément des ratés de l'enseignement ; il publient, ce qui rend le dialogue plus ouvert avec les chercheurs.

    Les travaux de recherche font, en effet, partie intégrante du travail professionnel du bibliothécaire : catalogage courant, catalogues d'incunables dont près de la moitié ne possèdent pas de colophons et nécessitent de minutieuses identifications, préparation d'expositions, rédaction de catalogues qui constituent d'excellents instruments de travail, élaboration de bibliographies.

    Mais, outre ce domaine privilégié, le bibliothécaire publie aussi très souvent des articles, parfois des ouvrages, portant la plupart du temps sur l'histoire du livre ; les psautiers jansénistes en français, la reliure des livres de prix anciens, les privilèges d'éditeurs aux XVIe et XVIIe siècles par exemple, pour ne citer que des articles récemment parus dans laRevue de la Bibliothèque Nationale.

    La recherche n'est pas l'apanage de la B.N., mais de toutes les bibliothèques. Il convient cependant de noter une évolution du bibliothécaire-chercheur : certains préfèrent, en effet, abandonner leur métier pour aller au CNRS ou dans l'enseignement supérieur.

    EXPERIENCES D'UNE BIBLIOTHEQUE SPECIALISEE

    Hélène KAPLAN, Conservateur du Service slave de la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine, relate l'expérience d'une bibliothèque spécialisée déjà ancienne qui dit servir de lieu de référence pour le chercheur et être, à tout instant, susceptible de couvrir des domaines de recherche nombreux et divers. Toute l'histoire du XXe siècle entre dans la bibliothèque, et ses fonds s'élargissent au fur et à mesure. Le bibliothécaire doit donc trouver des critères de choix pour guider ses achats parmi la multitude de documents révélateurs de l'histoire qui se fait, et qui ne fera l'objet d'étude que plus tard.

    Les chercheurs veulent des sources hors censure, des récits de vie authentiques ou des oeuvres littéraires de niveau moyen, des sources orales récentes difficiles à se procurer, la photocopie d'un article paru dans un périodique publié en Sibérie et conservé au Japon, un ouvrage sur la réforme agraire russe conservé à l'Université de Harvard,...

    Le bibliothécaire d'une bibliothèque très spécialisée de ce type travaille à la fois pour le chercheur d'aujourd'hui, qui est lui, tributaire du bibliothécaire d'hier, et pour le bibliothécaire de demain.

    TABLE RONDE SUR LA COLLABORATION ENTRE CHERCHEURS ET BIBLIOTHECAIRES

    Animée par Claudine HERZLICH, directeur de recherche au CNRS, cette table ronde réunissait par couples trois bibliothécaires et trois utilisateurs dans trois domaines bien différents :

    La Bibliothèque artisanale, celle de la Comédie-Française avec son conservateur, Noëlle GUIBERT, et Micheline BOUDET, sociétaire honoraire du Français et auteur de plusieurs biographies de comédiens.

    Il s'agit d'une bibliothèque d'auteurs regroupant aussi bien des archives nombreuses (registres quotidiens depuis 1680, manuscrits de souffleurs et de titres inscrits au répertoire, correspondances, dossiers au nom de chaque collaborateur du spectacle depuis le XVIIe siècle) que des gravures, des photos, des disques, des vidéocassettes, des films, des souvenirs d'acteurs,... Le Français est aussi un musée qui conserve quantité de décors, de maquettes de spectacles, de costumes, d'accessoires, de peintures, de sculptures en marbre, de mobilier scénique souvent d'époque, etc.

    Les comédiens français sont les utilisateurs privilégiés de cette bibliothèque qui est la leur, mais qui est également ouverte aux chercheurs. La recherche se fait par titres de pièces et noms d'acteurs. Pour Micheline BOUDET les rapports sont familiaux, et la bibliothèque la met en prise avec un théâtre qui vit.

    La bibliothèque entièrement informatisée, celle de mathématiques d'Orsay en la personne de son conservateur, Geneviève SUREAU, et d'un chercheur en mathématiques, Patrice ASSOUAD, directeur de recherche au CNRS.

    La bibliothèque est le laboratoire des mathématiciens. Les ouvrages y sont achetés en trois ou quatre exemplaires pour faciliter le prêt consenti aux chercheurs, qui se montrent fort disciplinés. La littérature grise, très appréciée, est obtenue en collaboration avec eux.

    Pour le département de mathématiques, la bibliothèque doit être la plaque tournante de l'information. La collaboration est très étroite entre chercheurs et bibliothécaires dans tous les domaines : choix des nouveaux abonnements de périodiques, acquisitions d'ouvrages, échanges établis en grande partie grâce aux relations personnelles des chercheurs, élaboration du thesaurus de la bibliothèque.

    Le chercheur attend de la bibliothèque de trouver rapidement l'ouvrage recherché, d'avoir une idée rapide sur la bibliographie d'une question grâce aux bases de données ; il tient beaucoup au hasard du parcours des rayonnages, classés par ordre alphabétique d'auteurs.

    Selon Patrice Assouad, il s'agit d'un système exemplaire où les chercheurs ont su prendre, en liaison avec le responsable de la bibliothèque, des responsabilités dans le fonctionnement même de leur outil de travail.

    La Formation du chercheur. Maud ESPEROU, Secrétaire de la Section des Bibliothèques Spécialisées, Conservateur de la Bibliothèque de la Maison des Sciences de l'Homme, estime que l'initiation bibliographique doit nécessairement être enseignée aux étudiants : formation regroupée par thèmes, visite de la bibliothèque, connaissance des grands catalogues de la B.N. ainsi que des principaux titres de périodiques et de collections couvrant la discipline, utilisation des bases de données, normes indispensables pour la présentation des références bibliographiques... Elle participe d'ailleurs aux travaux d'un groupe d'étude pour la généralisation de cet enseignement.

    Pour Georges BENREKASSA, professeur de littérature française à l'Université de Paris VII, spécialiste du XVIIIe siècle, le directeur de recherche a des responsabilités importantes à assumer dans la formation de ses étudiants, à la foi futurs lecteurs et futurs chercheurs, et ceci dès le premier cycle. Il doit leur apprendre ce qu'est un livre ou un document pour les historiens, leur donner des notions d'histoire de l'édition, leur enseigner la didactique de la discipline, leur faire connaître les principaux instruments bibliographiques. L'enseignement de la bibliographie à proprement parler ne viendra qu'après, pour les étudiants déjàplus avancés. Ainsi formé le chercheur pourra alors, tout naturellement, fournir «un état présent des études sur..».

    Comme P. JOLLIS, G. BENREKASSA pense que l'initiation à la recherche devrait commencer dès l'enseignement secondaire, à partir de la classe de 3e ou de seconde.

    Il appartenait à Alban Daumas, vice-Président de l'ABF, de donner une conclusion au débat. On trouvera reproduit ci-dessous le texte de son intervention .