Index des revues

• perrot, Jean
  Du jeu, des enfants, des livres, Par Savina., Evelyne p.71.
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  Coup de Beck contre la bibliothèque ?, p.71-72.

Le jeu, refuge, besoin de compensation face aux contraintes éducatives imposées par la société, est aussi une expérience par procuration qui conduit l'enfant à la maturité. Ainsi le livre de jeunesse s'inscrit dans le processus de construction de la personnalité.

Jean Perrot analyse successivement tous les modèles de comportement que l'enfant va découvrir dans ses livres : la bêtise qui est un appel à la compréhension des adultes, la cruauté, les gros mots et les jeux sensuels qui transgressent les interdits, l'émerveillement de la surprise incarné le plus souvent par le cadeau, le «don» dans un contexte de fête...

Le livre-jeu induit chez l'enfant le geste créateur. En le manipulant, en jetant les dés, il est impliqué dans la création de son propre univers ludique. C'est un domaine d'avant-garde où Bruno Munari a été précurseur créant un espace intermédiaire entre le jouet et le signe.

Dans cet ouvrage dense, Jean Perrot nous invite aussi à un parcours à travers l'illustration et le temps, variations sur le thème des images d'enfance de Benjamin Rabier à Maurice Sendak, d'un esthétisme occidental à celui très différent des albums japonais.

Problèmes d'écriture, de registre de langue, étude du roman d'aventures et de son avatar le roman de déambulation, complètent cet itinéraire émaillé d'exemples qui mettent en valeur la connaissance approfondie de 1 ' auteur en matière de littérature de jeunesse, dont il faut d'ailleurs constater l'exceptionnelle richesse. Les adultes ne s'y trompent pas qui découvrent avec leurs enfants dans l'album un espace de fantaisie et de plaisir artistique. Voilà une rencontre qui devrait contribuer à briser l'isolement de la littérature de jeunesse.