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    Intervention de Christiane Monchaty

    Par Christiane Monchaty, Directeur médiathèque départementale de Seine-et-Marne

    Que le jury du prix des « Belles Oubliées ait fait porter son choix sur la nouvelle de Vercors es Mots, que je lui ai présenté au nom de la médiathèque départementale de Seine-et-Marne, représente pour mon équipe et moi-même une distinction qui nous honore et nous réjouit particulièrement et cela à plusieurs titres.

    Tout d'abord, parce que nous avons vraiment le sentiment qu'il s'agit là d'un texte important puisqu'il pose clairement le problème de l'engagement - ou du non-engagement - de l'artiste dans un contexte historique qui est celui du massacre perpétré à Oradour-sur-Glane (il y a exactement 50 ans, le 10 juin 1944) et qu'il nous conduit à nous interroger et à réfléchir sur la place des créateurs dans la société, problématique toujours d'actualité. Les Mots est un texte court et grave que je ne résumerai ni ne commenterai ici, mais que j'invite chacun d'entre vous à lire et à méditer. Et j'espère que la très belle réédition de ce livre que l'on doit à Actes Sud et pour laquelle Rita Barisse-Vercors a bien voulu donner une introduction et des repères biographiques et bibliographiques, sera l'occasion de le faire découvrir à un public nombreux.

    Pour la bibliothécaire seine-et-marnaise que je suis, ce prix, que je reçois au-jourd'hui avec gratitude, revêt vraiment un sens particulier pour d'autres raisons aussi. Tout d'abord, parce que c'est dans notre département que Vercors choisit de se fixer : il y vivait déjà durant la période où il fonda et anima les éditions de Minuit clandestines et il y a passé la plus grande partie de sa vie. En 1986, préfaçant un ouvrage de présentation de la Seine-et-Marne, Vercors écrivait: Je me sens deux fois plus briard que parisien. »

    D'autre part, c'est en tant que bibliothécaire que je voudrais rappeler l'intervention de Jacqueline Gascuel lors de notre congrès de 1993 ; elle signalait en effet, évoquant l'histoire de l'association, qu'à la première réunion de l'ABF après la Libération, précisément le 18 novembre 1944, il y a donc près de 50 ans, Vercors était présent et qu'il y fit avec Pierre Seghers une communication sur l'édition clandestine pendant l'Occupation.

    Voilà bien des coïncidences géographiques ou de calendrier qui n'en sont peut-être pas mais que je tenais à évoquer brièvement.

    En dernier lieu, permettez-moi un petit clin d'oeil à tous mes amis bédépistes : ce prix je voudrais le partager avec eux comme une reconnaissance du travail que nous menons, parfois dans l'ombre, pour le développement de la lecture publique dans nos départements respectifs, ce qui n'exclut pas, vous le constatez, la constitution et la conservation de fonds de qualité.

    Pour toutes ces raisons, Mesdames et Messieurs les membres du jury et les partenaires de cette opération, recevez mes remerciements les plus sincères.