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    Une superproduction à l'américaine

    Le système MELVYL à l'université de Californie

    Par Barbara E. Haner , Bibliothèque des sciences physiques, université de Californie, Riverside

    Le système MELVYL@ qui a débuté en 1981 a été, aux États-Unis, l'un des premiers grands systèmes uni- versitaires informatisés accessibles en ligne par le public (OPAC). Il a évolué vers un système d'information informa- tisé de bibliothèque puissant, complexe, centralisé mais facile à utili- ser et a accru les ressources d'informa- tion offertes à la communauté de l'uni- versité de Californie (UC). Il est accessible dans les bibliothèques des neuf campus de cette université par n'importe quel terminal ou micro-ordi- nateur connecté aux ordinateurs de l'UC, eux-mêmes reliés au système MEL- VYL@, ainsi qu'à tous les utilisateurs d'INTERNET par le nœud d'inter- connexion MELVYL® .ucop.educ.

    Conçu comme catalogue collectif pour l'université de Californie, MELVYL@est constitué, actuellement, de la base de données du catalogue de la biblio- thèque, d'une base de données des pé- riodiques et d'une base de données de citations d'articles de périodiques, toutes utilisant les mêmes commandes de base en mode recherche. De plus MELVYL®sert d'interface invisible à d'autres catalogues de bibliothèques à la fois aux États-Unis et dans le monde, à des banques de données et à des sources d'information par le biais de la commande « USE ». Une fois entré dans ces systèmes extérieurs, on doit utiliser le langage de recherche approprié à chacun. Heureusement, les locutions comme LOGOFF, QUIT, BYE ou END sont devenues les commandes univer- selles pour mettre fin à une interroga- tion en Amérique du Nord.

    La banque de données du catalogue de la bibliothèque se divise en deux, le ca- talogue complet (CATALOG) et la base de données (TEN YEARS) des docu- ments publiés ces dix dernières années. Ils recensent les livres, les cartes, la mu- sique et autres documents des neuf campus de l'UC, de la California State Library (CSL), de la California Academy of Sciences (CAS), et du Centre des bibliothèques de recherche (CRL). Les statistiques sur les collections du cata- logue MELVYLO sont publiées régulière- ment. La base des périodiques (PERIO- DICALS) contient plus de 796 000 titres propres à l'UC ainsi que des listes d'au- tres universités californiennes, (Stan- ford, université de la Californie du Sud, les dix-neuf campus de l'université d'État de Californie). La base de don- nées des articles de périodiques (ARTI- CLES) possède actuellement sept index bibliographiques.

    Évolution du système MELVYL®

    En 1971, le département des Finances de Californie publiait un rapport qui en- courageait les bibliothèques de l'UC à accroître leur coopération de façon à éviter de multiplier les acquisitions. Ce- ci a abouti à la création d'un bureau de planification des bibliothèques pour l'université entière. Ces efforts ont été couronnés par la publication de The University of California Libraries : A Plan for Development, 1978-1988 par le bureau du directeur général de la Pla- nification des bibliothèques pour l'en- semble de l'université (1) . Le prototype de MELVYL®, apparu en août 1981 avec une base de données statique de 730 000 notices, est devenu un catalo- gue connecté en ligne pour servir le système de l'UC en août 1983. Cela a été le point de départ d'un principe ma- jeur que l'on peut résumer en quatre mots, « une université, une biblio- thèque » avec l'idée directrice d'un ca- talogue collectif en ligne pour un accès public.

    MELVYLO a pu voir le jour au début des années 1980 grâce à l'utilisation d'une technologie de l'information efficace. En 1981, en effet, développer des réseaux in- formatisés impliquait l'utilisation d'une infrastructure de gros ordinateurs cen- traux serveurs en temps partagé et d'un protocole de communication de transmis- sion par paquets de données sur plu- sieurs voies simultanément pour le cas où une voie serait encombrée ou défaillante. La Division of Library Automation choisit le système de protocole TCP/IP, ARPANET, le prédécesseur de l'actuel INTERNET (dé- veloppé par le Defense Advanced Re- search Projects du Department of Defense américain). TCP/IP était indépendant des circuits commerciaux, flexible, robuste et éprouvé. De plus, il autorisait des connexions entre différents types de ré- seaux car les campus commençaient à dé- velopper leurs propres réseaux locaux. Il présentait un inconvénient majeur : c'est que le DLA devrait écrire sa propre ver- sion de TCP/IP (2) .

    Le système s'est développé et est passé de moins de 100 terminaux accédant à une base de données unique d'un mil- lion de notices au maximum à plus de 240 000 recherches par semaine actuel- lement. Les périodes de pointe journa- lières se situent entre 14 et 16 heures car il arrive souvent que plus de 12 000 notices soient affichées en même temps et il peut y avoir plus de 500 utilisateurs dans un intervalle de deux minutes. Ces interrogations simultanées reflètent la croissance des réseaux de campus, la multiplication des micro-ordinateurs personnels et l'interconnexion avec IN- TERNET. La croissance du système est cyclique. Chaque année le catalogue et la taille des bases de données croissent et subissent des surcharges. Les pointes principales se situent en automne lors- que tous les campus travaillent en même temps. Les périodes les plus basses se situent au printemps.

    Dès le milieu des années 1980, les bases de données accessibles par le système MELVYL®ont commencé à se diversifier. Tout d'abord y a été rajoutée la liste des périodiques de la bibliothèque uni- versitaire de Californie (CALLS) (3) , puis en 1987 la base de données MEDLINE de la National Library of Medecine, bri- sant ainsi les barrières entre la docu- mentation de type monographique et la littérature extraite des périodiques. Ce répertoire a servi de base test à la créa- tion de répertoires de bases de données citant des articles. Ainsi, en 1990 est ra- joutée la base de données des Current contents de l'Institute for Scientific In- formation, et plus récemment trois bases de données destinées à l'informa- tion des entreprises donnant accès à des articles de périodiques et de quo- tidiens généraux ainsi qu'une base de données spécialisée sur l'informatique. Les dernières bases de données à y être rajoutées sont PSYCINFO de l'American Psychological Association et INSPEC produite par Vlnstitute of Electrical En- gineers qui indexe des documents dans les domaines de la physique, de l'ingé- nierie électrique, de l'informatique et des technologies de l'information de- puis 1969 jusqu'à aujourd'hui.

    L'interface d'interrogation publique

    L'interface de MELVYL®n'est pas restée figée mais a évolué avec le temps sous l'effet combiné des utilisateurs, des bibliothécaires et du DLA. Il ne cesse d'y avoir des expériences en cours, des révisions, et des améliorations. En tant que l'un des premiers catalogues acces- sibles en ligne, MELVYL® a été un objet privilégié d'étude du Council of Library Ressource pour comprendre comment le public de la bibliothèque utilisait les catalogues accessibles en ligne. L'étude a prouvé de façon absolue que le mode de recherche principal était la re- cherche par sujet (4) .

    Un des principaux défis a été de pren- dre en compte l'idée communément partagée selon laquelle le catalogue en ligne recense toutes les collections de l'UC. Afin que cette idée se réalise au moins en partie, une conversion rétros- pective massive du catalogue a été en- treprise. Au fur et à mesure que le sys- tème MELVYL®ne cessait d'augmenter en taille, un des rôles des biblio- thécaires affectés au renseignement a été alors de former les utilisateurs à de nouvelles stratégies d'interrogation pour réduire les temps de réponse et mieux tirer parti des richesses des col- lections. Ceci a été accompli au moyen de formations universitaires à la biblio- graphie, de séminaires d'information, de guides du lecteur et de sessions spé- cialisées individuelles.

    Depuis l'origine, les propositions du plan de développement pour mettre en place le système d'accès biblio- graphique de l'université admettent que la « nature interactive des systèmes ac- cessibles en ligne permet de mieux gui- der le lecteur afin qu'il trouve et localise les documents qu'il cherche (5) L'inter- face doit être accueillante et répondre à une suite de critères prédéfinis. Ils en- globent les principes suivants :

    • l'utilisateur doit rester maître de sa re- cherche ;
    • le système doit être facile à appren- dre, le but étant de rendre l'utilisateur capable d'effectuer une recherche effi- cacement en un quart d'heure ;
    • le fonctionnement du système doit être facile à comprendre, l'utilisateur doit pouvoir comprendre pourquoi ses actions produisent une certaine ré- ponse ;
    • le système doit pouvoir s'adapter à l'utilisateur. Il doit lui être possible de limiter sa recherche à un campus par- ticulier, à une langue ou un intervalle de dates en utilisant où, et, sauf (at, and, and not). Ils peuvent aussi choisir entre plusieurs formats d'affichage ;
    • les réponses du système doivent être complètes mais simples à comprendre, éviter le jargon bibliothéconomique et le vocabulaire informatique ;
    • les réponses du système doivent être logiques et prévisibles, ce qui permet de réduire le temps de formation. Cha- que nouvelle base de données est pré- sentée avec les mêmes commandes auxquelles s'ajoutent certaines commandes particulières à cette base ;
    • le système doit protéger la vie privée de l'utilisateur (6) .

    Les commandes principales utilisées dans MELVYL@ sont FIND, DISPLAY, et HELP. La recherche est possible par au- teur, titre, sujet, collection, titres de pé- riodique et elle peut être effectuée par mot-clé, expressions exactes et re- cherche booléenne. Les formats d'affi- chage varient depuis la simple ligne jus- qu'à la notice en format MARC. Dans le répertoire de données des articles, on peut obtenir les résumés. De plus, les collections de périodiques de l'UC ont été combinées aux titres de périodiques de façon qu'en tapant « où » (aï) et en précisant un campus, apparaissent les états de collection. Un nouveau format par « étiquettes » a été introduit en 1992 permettant au public de télédécharger les résultats de recherche des bases de données du système MELVYL@ afin de les reformater sur un micro-ordinateur personnel (PC) équipé de logiciels do- cumentaires de gestion de bases de données de type commercial. Cette pos- sibilité de disposer du format par éti- quettes combinée à la capacité de télé- chargement sur le disque du PC, ainsi que la possibilité d'envoyer le résultat d'une recherche par messagerie dans une boîte à lettres INTERNET s'est tra- duite par une utilisation intensive du système par les usagers, depuis leurs bureaux personnels ou des lieux éloi- gnés. Il est maintenant possible de créer un profil de recherche selon ses intérêts personnels qui est relancé quotidienne- ment sur la base. Aujourd'hui, la possi- bilité de sauvegarder les résultats d'une recherche et de la combiner avec un autre paramètre a fait disparaître la dis- tinction qui existait entre le système MELVYL® et une recherche sur une base de données commerciale, mettant véri- tablement la « recherche bibliogra- phique » à la disposition de l'utilisateur dans son bureau.

    Le système MELVYL@ et les catalogues locaux des campus

    Il était difficile de prévoir la demande de l'usager quand n'était envisagé qu'un catalogue collectif. La conception initiale de MELVYL® a été remarquable, mais les premières années trois pro- blêmes, sans liens entre eux sont appa- rus : espace de stockage et espace de travail insuffisants, chargement des no- tices lent et temps de réponse inadapté. On a établi des plans pour privilégier les chargements. En 1985 cependant le chargement des notices a été pratique- ment interrompu. Pour résoudre le pro- blème il a fallu renouveler le matériel, réécrire les programmes en limitant les recherches qui demandaient des res- sources importantes et redistribuer la base de données sur les unités de dis- ques. Ceci correspondait aussi à une époque où les campus, estimant qu'ils n'avaient pas été suffisamment consul- tés, contestaient le programme d'infor- matisation de la bibliothèque de l'UC.

    Les campus avaient également besoin de nouveaux systèmes ou de nouvelles versions de leurs anciens systèmes pour la communication, le bulletinage des périodiques, les acquisitions, et la plu- part des systèmes commerciaux sur le marché étaient conçus comme des sys- tèmes intégrés avec des catalogues ac- cessibles en ligne par les utilisateurs. Le matériel et le système d'exploitation du DLA étaient également obsolètes vers le milieu des années 1980. Un comité de révision de l'informatisation de la bibliothèque, LARC (Library Automa- tion Review Committee) composé de re- présentants de l'université et de l'admi- nistration des campus fut créé pour ré- viser le rôle de DLA et des bibliothèques de campus. Il recommandait que les campus poursuivissent l'informatisation locale de leur bibliothèque tandis que le DLA devait maintenir le catalogue collectif, assurer un réseau de télé- communication adapté et développer une interface standard qui permettrait aux utilisateurs d'effectuer des re- cherches sur leurs systèmes locaux (7) .

    Par conséquent, l'unité de l'UC avait été remise en cause par la création d'une série de systèmes locaux de campus connectés en ligne avec des avantages supplémentaires, tels que l'état de la communication à un moment donné et la recherche par numéros d'inventaire. (Cette dernière est une fonctionnalité précieuse puisque tous les catalogues traditionnels sur fiches des biblio- thèques de l'UC ont été arrêtés.) De tels « systèmes intégrés locaux, ont eu un ef- fet déstabilisateur car quelques-uns les jugaient complémentaires, d'autres compétitifs, et tous unanimement oné- reux au moment où, une fois encore, le système de l'UC devait affronter des restrictions budgétaires ».

    Le département de l'Informatisation de la bibliothèque a été transféré du dé- partement des Affaires universitaires au département administratif et attaché aux services administratifs et aux sys- tèmes d'information. Dans ce nouveau département, le DLA a pu profiter de l'installation d'un réseau interuniversi- taire à objectifs multiples renforçant le réseau des télécommunications de l'UC par des lignes numériques à grande vi- tesse fonctionnant à 1,544 méga-octet par seconde. C'est arrivé aussi au mo- ment où le réseau des télécommunica- tions a été transféré dans un nouvel en- droit où la gestion de l'espace, les ca- pacités de stockage et les ordinateurs fonctionnaient sous le système d'exploi- tation VMS (8) , comprenant un micropro- cesseur IBM 3090 et des unités de dis- ques d'environ 50 giga-octets de stockage opérationnels dès 1988.

    Complétant la directive rendant le DLA responsable de l'interface commune à toutes les bases de données de l'ensem- ble du système, une subvention de la National Library of Medecine a été ac- cordée au DLA pendant trois ans afin de charger l'équivalent de cinq années de la base de données MEDLINE dans le catalogue MELVYL®. Ce projet a été lancé à l'initiative des bibliothécaires des campus et un groupe de travail a été créé pour conseiller, réviser et tester le prototype. Il s'agissait de fournir à l'ensemble de l'université un accès à la base de données par le biais d'une in- terface facile à utiliser. Ce qui impli- quait en réalité de définir et de créer des logiciels capables d'appliquer une interface commune MELVYL®aux bandes et à tout autre système d'infor- mation existant.

    Le succès de l'intégration de MEDLINE dans MELVYL@a permis un dialogue constructif entre les campus et le DLA. L'avènement d'un mode expérimental de fonctionnement qui permette au per- sonnel des bibliothèques de tester des nouveautés et de les commenter avant qu'elles fassent partie du système MEL- VYL®est positive. L'utilisation du Groupe des usagers (User Services Group) comme comité de consultation a aidé le DLA à améliorer ses relations avec les campus et à les faire travailler sur des projets novateurs. Le DLA Bulle- tin qui paraît quatre fois par an et les publications telles que le « Mynd of MEL- VYL® » ont contribué à établir un lien de communication bénéfique à tous.

    Notices du catalogue

    Lors de la création de MELVYL®, des dé- bats enflammés ont entouré la création de notices dans la base de données. Proviendraient-elles d'OCLC ou de RLIN? Est-ce que les utilisateurs de- vaient avoir un accès par sujets ? étaient des questions âprement discutées. La source du catalogue était un point chaud dans les années 1970, mais n'est plus du tout un sujet de discussion de- puis que le DLA accepte les notices de n'importe quelle source utilisée par une unité de catalogage participante, sous condition que les notices obéissent à certaines normes minimales. Le DLA convertit toutes les notices en format normalisé et les refond avec toutes les autres notices de la base de données.

    Cette possibilité d'intégration et de conversion au format MELVYL@a permis aux bibliothécaires des publications of- ficielles d'utiliser d'autres sources pour récupérer des notices et d'intégrer ra- pidement de nouvelles collections. Le système charge les notices catalographi- ques à intervalles réguliers.

    Bases de données et CD-ROM

    Tout en implantant leur propre catalo- gue local, les bibliothèques de campus ont rajouté aussi de nouvelles res- sources d'information telles que les bases de données de CD-ROM. Celles-ci sont montées sur les réseaux locaux des campus et élargissent le champ des res- sources locales. Rajouter une base de données sur MELVYL®exige à la fois un consensus et beaucoup de programma- tion puisque les paramètres de re- cherche et les index sont normalisés pour s'adapter aux commandes de MEL- VYL®. Ceci prend du temps et coûte de l'argent. Le prix de revient moyen d'une base de données en texte intégral ven- due pour être utilisée en réseau se situe entre 64 et 79 000 dollars. On peut comparer ceci au prix bien moindre des abonnements à des bases de données réservées à l'usage exclusif d'une uni- versité. On a tendance aussi à suppri- mer les abonnements à l'index imprimé lorsqu'une base de données est offerte en réseau, et par conséquent, en cas de changement de technologie, ou lorsque le système MELVYL®est en panne ou surchargé, on perd à tout jamais un ou- til de référence normalisé.

    Afin de maintenir financièrement le sys- tème MELVYL®, on ampute toujours plus des pans entiers du budget d'ac- quisition consacré aux livres. Le Shared Purchased Fund de l'UC est un fonds commun réservé à l'achat de grandes collections uniques qu'un campus ne peut justifier pour lui seul. Dans le pas- sé, ce fonds soutenait la traduction de titres de journaux, la dernière cam- pagne de reproduction de périodiques exceptionnels mais chers, et d'actes de congrès. Ce fonds couvrait la commande exhaustive de congrès au- près d'éditeurs choisis dans le réper- toire des congrès publiés, Directory of Published Proceedings (Interdok). Ils étaient stockés ensuite dans la Southern Regional Library Facility d'où ils pou- vaient être empruntés par le public par prêt entre bibliothèques. Chaque cam- pus continuait à acquérir beaucoup d'actes de congrès, mais seulement à condition qu'ils viennent compléter di- rectement des activités de recherche des facultés du campus. Enfin, tous les fonds d'acquisition partagée pour main- tenir INSPEC ont fini par être supprimés.

    MELVYL® est utilisé, ces temps-ci, comme un moyen de développement des collec- tions, mais cela implique un engagement de partage des moyens, une réponse ra- pide aux suggestions de suppression, et du temps pour se concerter, ce qui n'est pas toujours possible.

    L'accroissement de l'utilisation du prêt entre bibliothèques est une autre consé- quence de l'utilisation des bases de données. Ceci est encore particulière- ment vrai pour les congrès dont les tra- vaux sont souvent à la pointe du pro- grès et de l'information mais peuvent ne pas être encore publiés dans la presse périodique. Les demandes de prêt entre bibliothèques ont également augmenté parce que l'accès à l'informa- tion est arrivé au moment où les biblio- thèques supprimaient leurs abonne- ments à des périodiques peu utilisés. Cette réduction des abonnements de périodiques en bibliothèque est la conséquence de l'affaiblissement du dollar, de la réduction des budgets de bibliothèques de campus, et de prix d'abonnement croissants de la part des éditeurs commerciaux étrangers.

    Les banques de données en texte intégral

    Des banques de données en texte inté- gral existent depuis longtemps, mais, afin de voir comment elles sont utili- sées, on a chargé sur MELVYL@en 1991 la Computer Database produite par In- formation Access Company et on pro- jette d'en charger d'autres. Le système est aussi utilisé comme l'un des nom- breux sites, aux États-Unis, sur lequel les éditions scientifiques Elsevier char- gent 42 périodiques spécialisés en sciences des matériaux édités par Else- vier et Pergamon Press sous forme d'images de pages numérisées, ou de texte intégral numérisé à la source en codage ASCII et d'information biblio- graphique. Ce projet expérimental de distribution de journaux électroniques, connu sous le nom de TULIP (The Uni- versity Licensed Program), représente 103 000 pages et une capacité de stockage de 11 giga-octets (8). On peut utiliser le texte codé en caractères ASCII pour la recherche et décharger les images de texte. Les pages numérisées sous forme d'images sont liées aux no- tices correspondantes de deux bases de données de dépouillement sur le sys- tème MELVYL@ (Current Contents et INS- PEC). Lorsque l'utilisateur obtient une notice liée à un document numérisé sous forme d'image, il voit s'afficher un message disant image disponible >. Une commande de MELVYL®permet d'afficher l'image sur l'écran si l'inter- face graphique du poste de travail le permet. La possibilité de travailler en texte intégral est commandée par l'in- terface graphique X-Windows et cha- que bibliothèque a dû s'équiper d'une station de travail fonctionnant avec X- Windows. Le projet TULIP est l'occasion de voir comment les usagers utilisent l'information de type électronique et quels supports matériels sont néces- saires pour de telles applications.

    Avenir du système MELVYL@

    Le projet TULIP est le début d'une nou- velle ère pour accéder effectivement aux documents primaires, tels que le texte d'articles de périodiques et de livres, et non plus par la seule indication de l'exis- tence d'une collection imprimée dans les bibliothèques de l'UC. On envisage pour l'avenir les bases de données images, qui permettent d'accéder aux collections des musées de campus, aux herbiers, aux archives, aux collections photographi- ques, et ressources similaires.

    En 1992 a été implanté le protocole Z39.50 de récupération de l'information d'un ordinateur à l'autre, permettant de communiquer avec profit avec les au- tres universités. Ce protocole offre une interface utilisateur adaptée au nombre croissant de ressources sur INTERNET permettant à MELVYL®de se lier à d'au- tres systèmes informatisés de campus. On utilise déjà ce protocole pour accéder aux douze bases de données maintenues par le service CITADEL du Research Library Group ainsi que le service FIRST SEARCH d'OCLC. Aujourd'hui, le système a encore des terminaux télétypes qui affichent des caractères, mais dans l'avenir, il pourrait y avoir une interface graphique multimé- dia avec des images, du son, de la vidéo, des bases de données, et des logiciels in- formatiques.

    Le système MELVYL®n'est plus auto- nome. Il n'est qu'un élément d'un jeu complexe de ressources en réseau, de systèmes nationaux et internationaux de types variés. Il informe ses utilisa- teurs sur ces autres systèmes, mais sert aussi de source d'information aux au- tres systèmes de façon à éviter la du- plication des efforts et à partager les ressources.

    En conclusion, Clifford Lynch, directeur de la Division of Library Automation, résume les perspectives d'avenir : » Je peux prévoir le développement du sys- tème MELVYL® pour les deux ou trois ans qui viennent, mais je me tromperai sans doute au-delà. Il est plus vraisem- blable que les prévisions d'aujourd'hui seront insuffisamment innovantes... Dans le contexte changeant des tech- nologies de l'information, on est frappé par l'arrivée constante de l'inattendu (9) . »

    Remerciements

    Cet article a tiré nombre de ses idées du DLA Bulletin disponible sous forme d'abonnement gratuit et publié par la Division of Library Automa- tion, University of California, 300 La- keside Drive, Oakland CA 94612- 3550. Peter Briscoe, directeur du dé- veloppement des collections à l'université de Californie, Riverside, y a également contribué par des dis- cussions. Ce texte n'aurait pu voir le jour sans la traduction d'Anne Curt de la bibliothèque Sainte-Geneviève, avec qui j'ai pu apprécier les ri- chesses des bibliothèques pari- siennes au cours de discussions ani- mées.

    Vignette de l'image.Illustration
    Le système MELVYL de l'université de Californie

    1. University of California, Office of the executive Director of University wide Library Planning. The University of California libraries : a plan for De- velopment, 1978-1988. (Berkeley : University of California, 1977). retour au texte

    2. Lynch, Clifford A. "The MELVYL System: looking back, looking forward." DLABulletin 12:1 (Spring 1992), pp. 3-5. retour au texte

    3. Lynch, Clifford A. op. p. 32. retour au texte

    4. Ritch, Alan. "A process, not an event : a librarian view of the MELVYL catalog's first decade." DLA Bulletin 12:1 (Spring 1992), pp. 8-11. retour au texte

    5. Katharina Klemper and Mike Berger. University of California prototype on-line catalog : prelimina- ry specifications for the patron interface. (Berke- ley : Division of Library Automation, university of California, 1980). retour au texte

    6. Berger, Michael. "The patron meets the MELVYL catalog : a short history of the MELVYL/patron in- terface." DLA Bulletin 12:1 (Spring 1992), pp. 6-7, 24. retour au texte

    7. Moore, Mary J. "Also present at the creation" DLA Bulletin 12:1 (Spring 1992), pp. 12-23. retour au texte

    8. Lynch, Clifford A. "1992-1993 : review and pros- pects" DLA Bulletin 12:3 (Fall 1992), pp. 1, 29. retour au texte

    9. Op. cit., note 2. retour au texte