« Je suis resté sept matinées à Point d'Eau. Les photos de Maiyvonne Arnaud ont jeté le pont entre nous. « Que vous inspirent-elles » Ils ont joué le jeu. Ils se sont assis les uns après les autres, parfois à plusieurs. J'ai écouté, noté. Certains ont écrit. Nous avons partagé un temps chargé d'émotions, d'humour et de questions existentielles. [...] Ecrire, c'est laisser une trace, marquerson passage : pour les auteurs de ces textes, la plupart sans abri, cette dimension de l'écriture prend tout sonsêns.»:..
«... Inventer une histoire, écrire une nouvelle... Certains ont trouvé ça dérisoire, d'autres se sont enthousiasmés d'emblée, d'autres encore ont regardé, un peu distants, puis se sont intéressés et ont participé. Curieux, en effet, pour des personnes sans domicile (temporairement ou depuis longtemps) de se voir proposer de créer une nouvelle alors qu'ils étaient venus à la Boutique Solidarité pour prendre une douche ou boire un café. Ce n'était cependant pas par hasard que cet atelier se réalisait à Point d'Eau. Nous pensions depuis longtemps déjà qu'il peut être précieux pour des personnes en grande précarité de ne pas être réduites à cette seule précarité. [...] Cet atelier aura permis à certains d'ouvrir, ou de rouvrir/les portes de leur imaginaire, cet imaginaire qui permet de s'échapper du quotidien, pour peut-être mieux y revenir, envisageant d'autres possibles. »