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    Monnaie unique et acquisitions

    Par Maud Espérou

    Il existe des bibliothécaires qui suivent avec attention en début d'année les cours des monnaies étrangères. Un point ou deux de variation dans la valeur du franc, et patatras le budget est à revoir. Les acquisitions françaises de l'année en pâtiront forcément. On convaincra les lecteurs d'aller lire en français ailleurs, et on fera des grâce aux enseignants-chercheurs pour qu'ils offrent à la bibliothèque leurs publications qui auraient été achetées dans un temps meilleur.

    Il n'y a pas si longtemps, quand le mark s'envolait, on épluchait soigneusement la liste des périodiques allemands pour choisir de suspendre un abonnement de préférence à un autre ; le nombre de titres des ouvrages était revu à la baisse. Et ce petit jeu se répétait avec toutes les monnaies étrangères ; les plus beaux plans de développement de collections achoppaient sur des réalités bien triviales. Enfin l'euro est arrivé ; demain on saura où on en est avec les publications allemandes, néerlandaises, belges... et nos soucis vont disparaitre.

    Oui, mais la Grande-Bretagne est toujours en dehors de la monnaie unique. Il va falloir convaincre nos collègues britanniques de jouer la carte européenne pour que les publications de Cambridge University Press et les autres ne nous fassent pas de misères. Mais ce sacré dollar nous fait faire encore beaucoup de cheveux blancs, car la quantité et la qualité de nos acquisitions dépendent de son taux. Nos périodiques scientifiques connaissent le même sort que de vulgaires barils de pétrole. Il nous reste à prier nos financiers d'être assez habiles pour atteindre et maintenir la parité entre l'euro et le dollar.