L'idée qui a présidé à la naissance de ce travail est excellente. En effet, s'il est relativement facile - sauf pour quelques institutions locales ou très spécialisées - de connaître l'ensemble des publications des institutions internationales telles que les Nations Unies ou leurs agences spécialisées, pour les institutions européennes, il existe peu de catalogues et aucune bibliographie. Cette Europe d'ailleurs, à la difficile naissance de laquelle on nous convie, cette Europe se cherche encore : du Bénélux, qui englobe trois Etats, à l'O.E.C.E., qui en comprend dix-huit, tous les intermédiaires sont représentés. En fin de compte, les institutions européennes sont encore peu nombreuses. Si l'on en exclut l'O.T.A.N., que M. Roussier y a incluse par une extension hardie, puisque le Canada et les Etats-Unis sont signataires (mais nous nous félicitons sur le plan bibliographique de cet excursus), et les organismes à mandat limité, comme l'Assemblée «ad hoc », ce sont, dans l'ordre chronologique : le Bénélux, l'O.E.C.E., le Conseil de coopération douanière, l'Organisation du traité de Bruxelles, le Conseil de l'Europe et la Communauté européenne du charbon et de l'acier.
Ces organismes publient très diversement. Certains, de par la nature même de leurs travaux, ont une liste réduite : l'Organisation du traité de Bruxelles par exemple (neuf publications). Les gros producteurs de documents sont le Conseil de l'Europe (quatre-vingt-trois publications) et l'O.E.C.E. (quatre-vingt-quinze publications citées, encore pour les rapports techniques s'agit-il d'un choix). Abondance de publications ne veut pas toujours dire présentation parfaite. Il n'est que de feuilleter la bibliographie de M. Roussier pour constater (pp. 17-18) qu'aucun des quatre rapports annuels de l'O.E.C.E. ne porte le même titre, et que le format a déjà changé : inconvénients mineurs pour la diffusion, majeurs pour le bibliothécaire ; ceci pour ne rien dire des rapports des missions techniques de la même institution, ou des bulletins statistiques, dont la complexité est sans égale...
Pour chaque organisation, M. Roussier donne un aperçu de la structure, l'adresse, la liste des publications avec, le cas échéant, une analyse sommaire, mais complète, de leur contenu. C'est dire tout l'intérêt de cette bibliographie, qui est loin d'être un simple catalogue de titres. Mais ce qu'il appartient au spécialiste de dire, c'est la somme de travail que représente cete modeste brochure : aucun documentaliste ne peut ignorer que ces publications ne se trouvent rassemblées nulle part ; que les institutions européennes - comme toutes les Administrations - sont souvent les premières à ignorer ce que publient leurs divers bureaux ; et que l'établissement d'une bibliographie dans ces conditions représente un tour de force, qui aurait rebuté tout autre chercheur que l'infatigable M. Roussier.
Nous regrettons personnellement que l'auteur n'ait pas songé à munir sa brochure d'un index des noms des divers organismes cités, tant dans leur forme courante que dans leur forme officielle, et ce dans les diverses langues de travail des institutions. C'est surtout aux lecteurs étrangers que nous pensons en formulant cette remarque. Nul doute en effet que cette bibliographie, unique en ce domaine, ne se diffuse très largement dans toutes les bibliothèques et les centres de documentation qui, dans le monde entier, s'intéressent aux relations internationales.