Index des revues

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    Réunion à l'École des Chartes


    - Le 30 novembre, Mlle Michèle Hébert, Conservateur au Département des Imprimés de la Bibliothèque nationale, nous a présenté une intéressante communication, avec projections, sur les gravures d'illustration et les peintures murales à la fin du moyen-âge.

    « Au XVe siècle comme au XIIIe il n'est pas une œuvre artistique qui ne s'explique par un livre... pour expliquer une œuvre d'art du XVe... il faut trouver le livre que l'artiste a eu sous les yeux. » Ces paroles d'Emile MAle dans la préface de « l'Art religieux à la fin du Moyen âge » s'appliquent aussi valablement aux peintures murales dont, au début du xvIe siècle les artisans locaux décorèrent les églises campagnardes, dépourvues le plus souvent de tout autre décoration.

    Que le livre imprimé ait, comme autrefois le manuscrit, fourni à la peinture des thèmes d'inspiration, on ne saurait s'en étonner, mais limitation s'étend ici à la forme elle-même et on rencontre des fresques, reproduisant sans grand art, mais avec une indiscutable fidélité, des illustration agrandies.

    Grâce au Corpus des peintures murales constitué au Musée du Trocadéro, il conviendrait de confronter chacun des principaux thèmes iconographiques répandus au XVe siècle dans les gravures et dans les fresques. L'exposé fait à l'A.B.F. le 30 novembre 1955 s'est borné à l'examen de deux d'entre eux, - très caractéristiques de l'époque : la danse macabre et le dit des trois morts et des trois vifs.

    Ces deux thèmes, dont les origines littéraires (poèmes ou sermons) sont voisines, et dont le second donna lieu à des représentations liturgiques, sont étroitement associés dans la peinture et dans les livres.

    La figuration la plus célèbre de la danse macabre, peinte en 1425 au cimetière des Innocents, a malheureusement disparu au XVIIe siècle ; parmi les fresques qui ont subsisté, celles de La Ferté-Loupière (Yonne) et de Meslay-le-Grenet (Eure-et-Loir) doivent être respectivement rapprochés des danses macabres imprimées par Guy Marchant (1486, 1490, 1491) et par Cousteau et MÉNART (1492) dont les illustrations, pourtant différentes, ont été longtemps confondues.

    L'identité des personnages et des attitudes de cette « théorie funéraire » où toutes les classes sociales et toutes les professions sont mêlées est évidente. Elle l'est à un degré beaucoup moindre dans le dit des trois morts et des trois vifs accompagnant la danse macabre.

    On mesure en abordant une étude de ce genre à quel point fait défaut un corpus des gravures d'incunables dont l'établissement, parallèlement à celui des manuscrits et des peintures murales permettrait des rapprochements fructueux. Si l'on songe qu'au XVe siècle non seulement les peintres mais encore les verriers, les tapissiers, les émailleurs, copient les gravures, on réalisera l'intérêt d'un tel répertoire qu'Emile Male appelait déjà de ses vœux.

    - Le 8 décembre, M. Jacques Yvon, Bibliothécaire au Cabinet des Médailles, a fait un compte rendu de la mission qu'il a accomplie au printemps de 1955 à la recherche des monnaies de l'époque des Croisades. Cette mission le conduisit dans plusieurs pays de l'Europe méridonale et du Proche-Orient : Grèce, Turquie, Syrie, Liban, Jordanie.

    La communication, à laquelle se mêlaient d'intéressantes impressions personnelles sur les pays traversés, fut accompagnée de la projection d'une série remarquable de photographies en couleurs, exécutées par le conférencier.