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    Amédée Britsch : 15 avril 1878 - 2 février 1960

    Par M.-T Dougnac

    Le 2 février 1960, l'A.B.F. perdait, en la personne de M. Britsch, un de ses plus anciens membres, bibliothécaire de carrière, dont l'activité professionnelle s'était manifestée au sein même de notre Association, qu'il présida de 1935 à 1937.

    Amédée Britsch, de souche alsacienne, fils d'officier, était né à Blois, le 15 avril 1878. Il fit ses études au Prytanée militaire de La Flèche, puis au Lycée Henri IV, et obtint ses diplômes universitaires - licence ès lettres, diplôme d'études supérieures d'Histoire et Géographie à la Faculté des lettres de Clermont-Ferrand, et à la Sorbonne. Reçu premier au certificat d'aptitude aux fonctions de bibliothécaire universitaire en 1903, attaché à la Bibliothèque de la Sorbonne au mois de novembre de la même année, il y était nommé bibliothécaire en 1908, après un séjour d'un an à Athènes comme secrétaire-bibliothécaire de l'Ecole française. Il devait y poursuivre sa carrière jusqu'en 1927, date de sa nomination de bibliothécaire en chef à la Faculté de droit de Paris, où l'atteignait, en décembre 1940, l'âge de la retraite.

    En marge d'un métier qu'il exerça toujours avec autant de conscience que de compétence, M. Britsch consacra ses loisirs à l'histoire et à la littérature. Erudit, fin lettré, passionné de recherche, il publia plusieurs ouvrages historiques dont il sut parer la solide documentation de tous les agréments d'un style élégant, spirituel, infiniment séduisant. Savante sans lourdeur, présentée avec ce bonheur d'expression qu'on retrouvait dans tous ses écrits, et jusqu'au moindre de ses billets, la thèse de doctorat qu'il soutint en 1926, La Jeunesse de Philippe-Egalité, obtint la mention très honorable, et un prix de l'Académie française de 5 000 francs.

    Mais, ayant satisfait à ses devoirs de fonctionnaire, et à ses goûts d'historien, c'est à son foyer que notre collègue donnait le meilleur de son temps. Aux côtés de Mme Britsch, attentive et dévouée, il éleva six enfants qu'il sut pourvoir, avec une parfaite éducation, des moyens d'accéder aux carrières de leur choix.

    Mais, ayant satisfait à ses devoirs de fonctionnaire, et à ses goûts d'historien, c'est à son foyer que notre collègue donnait le meilleur de son temps. Aux côtés de Mme Britsch, attentive et dévouée, il éleva six enfants qu'il sut pourvoir, avec une parfaite éducation, des moyens d'accéder aux carrières de leur choix.

    La famille, source de joie, devait l'être aussi, hélas, de chagrin. Déjà durement touché par la guerre de 1914, où trois de ses frères étaient tombés, M. Britsch allait être frappé, en 1944, dans ses plus chères affections. Emportée dans la tourmente, sa fille cadette, toute jeune encore, trouvait une mort tragique à Buda-Pesth où l'avait entraînée une cruelle destinée.

    Ce malheur allait assombrir la vi3illesse de M. Britsch, malgré les consolations que les années lui apportaient, avec l'établissement de ses enfants, et la naissance de huit petits-enfants.

    C'est entouré de l'affection des siens qu'à 82 ans, s'éteignait notre collègue.

    Ceux d'entre nous qui l'ont connu revoient sa silhouette droite et mince, élégante, le regard un peu lointain de ses yeux clairs, sa barbe soignée, ses mains fines, tel qu'ils l'ont souvent rencontré dans les jardins du Luxembourg, accompagné, autrefois, de l'un ou l'autre de ses enfants, puis de ses petits-enfants...

    Et ses amis gardent le souvenir d'un homme distingué, courtois, cultivé, dont ils appréciaient le jugement sûr, les idées généreuses, l'humour sans malveillance.

    Ouvrages principaux : Histoire de la dernière mission Brazza. (Paris, Davy, 1905, in-8°) ; La jeune Athènes, une démocratie en Orient (Paris, Pion, 1910, in-16) ; Le Maréchal Lyautey (Paris, La renaissance du livre, 1921, in-8°) ; Lettres de L. P.J. d'Orléans, duc de Chartres, à N. P. Forth (1778-1785) publiées avec une introduction et des notes, (Paris, Société d'histoire diplomatique, 1926, in-8°) ; La Maison d'Orléans à la fin de l'Ancien Régime (dont la première partie : "Jeunesse de Philippe-Egilité" a seule paru) (Paris, Payot, 1923, in-8°), Prix de l'Académie française de cinq mille francs (1927).

    Collaborations : à la Revue des études historiques ; au Correspondant ; à la Revue hebdomadaire ; à la Revue bleue ; aux Annales révolutionnaires ; à la Revue universelle ; à l'Opinion ; à la Revue d'histoire diplomatique.