Dix ans après une première enquête qui s'était révélée fructueuse, la Bibliothèque de la Chambre de Commerce de Marseille désirant connaître les besoins nouveaux de son public, a effectué un nouveau sondage du 10 au 28 février 1964.
Les organisateurs remercient M. Carrère, directeur régional de l'I.N.S.E.E. - sur ses conseils, le questionnaire fut rédigé de manière à permettre une exploitation mécanographique - ainsi que M. Humbert et ses collaborateurs de l'I.M.S.A.C. Grâce à leur aimable concours, le dépouillement put être effectué en un temps très bref.
Le service attendait de cette enquête des réponses à trois problèmes principaux : Qui sont les lecteurs de la bibliothèque ? Pourquoi y viennentils ? Les ressources du service sont-elles bien connues et correspondent-elles à leurs besoins ?
Le nombre total des réponses s'éleva à 427. Le chiffre correspondant en 1954 était de 220. L'effectif des lecteurs a donc augmenté plus rapidement que la population marseillaise. Si l'on tient compte du fait que les bibliothèques universitaires ont été considérablement agrandies durant ce laps de temps, offrant dix fois plus de place, il faut en conclure que la bibliothèque de la Chambre de Commerce rencontre un succès croissant.
Les lecteurs masculins sont les plus nombreux. Les étudiants forment la majorité (près de 63 %), alors que la proportion des commerçants et des industriels reste faible (3,5 %) et celle des ouvriers est nulle. Il est vrai que la documentation technique que possède le service n'est pas encore suffisamment étoffée pour attirer beaucoup d'industriels ou de techniciens.
Pour travailler : 57 % pour préparer un examen ; 27 % pour des besoins professionnels.
Le droit et les sciences économiques sont les matières les plus étudiées (53 % des réponses), viennent ensuite l'histoire et la géographie (16 %), le commerce et l'industrie (11,5 %), les sciences appliquées (6 %) et... le Journal officiel (6 %).
L'enquête a montré notamment l'utilité du développement de la documentation technique. Quelques ouvrages fondamentaux acquis depuis un an, quelques abonnements souscrits à des revues considérées comme indispensables ont trouvé rapidement une clientèle assidue et croissante en particulier parmi la population active.
En ce qui concerne la fréquence des séances de travail, 80 % des lecteurs viennent plus d'une fois par semaine.
L'installation, il y a une dizaine d'années, d'une salle annexe - au 2e étage - portant ainsi à 70 places la capacité de la bibliothèque, l'ouverture au public de la salle de lecture jusqu'à 20 heures, quatre soirs par semaine (ouverture demandée lors de l'enquête de 1954) et l'existence d'un service de prêt à domicile ont notablement facilité l'usage des collections.
Malgré un effort certain d'information, la bibliothèque reste insuffisamment connue à Marseille. Un dépliant ou une publication plus complète qui fournirait également des renseignements sur le Musée et les Archives, pourraient atteindre de nouveaux lecteurs.
Il est à noter que 203 personnes (47 %) se sont prononcées en faveur de l'ouverture de la salle de lecture entre midi et 14 heures. Des lecteurs (98) ont en outre exprimé des suggestions, comme ils y avaient été invités.
Les chiffres de cette enquête révèlent l'énorme proportion des jeunes, l'accroissement global de l'effectif des usagers, l'assiduité et la continuité dont fait preuve la majorité des lecteurs. Ils prouvent l'utilité de la bibliothèque qui contribue, pour sa part, à la formation du personnel et des cadres de l'économie marseillaise, tâches qui doivent figurer au premier plan des préoccupations de la Chambre de Commerce.
(A leur rapport que nous venons de résumer, MM. F. Reynaud et A. Pellegrini ont joint le texte du questionnaire de leur enquête.)