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    Groupe d'Aquitaine : Chronique


    Du fin fond de la Préhistoire aux machines électroniques les plus modernes, les membres du Groupe d'Aquitaine ont eu une activité très variée pendant le dernier trimestre de 1965.

    Dès le 4 novembre, le Groupe a visité, en nocturne, l'exposition « Cent ans de Préhistoire en Périgord », organisée à Bordeaux par le Conservateur du Musée d'Aquitaine.

    Guidés par la présentation, pleine de compétence et d'agrément, de M. Rousseau, adjoint au conservateur du Musée, les membres du Groupe ont pu découvrir les activités magiques ou artistiques de leurs lointains ancêtres, s'initier à certaines des techniques de recherches dans ce domaine et admirer, en reproduction, les très belles fresques de certaines grottes dont l'accès a dû être désormais interdit.

    Le 18 novembre 1965, les membres du Groupe d'Aquitaine ont été reçus dans les ateliers de l'Agence I.B.M. de Bordeaux pour y examiner des machines électroniques déjà en usage dans certaines bibliothèques ou susceptibles d'y être introduites dans l'avenir. Sous la conduite du Directeur de l'Agence, ils ont d'abord vu fonctionner une perforatrice qui établit les cartes d'après une fiche programme, puis une trieuse qui permettrait de retrouver presque instantanément la carte d'un livre ou d'un lecteur au milieu d'une masse d'emprunts, ensuite une interclasseuse, plus complexe, enfin, un ordinateur dont on leur a expliqué diverses utilisations. La nécessité de voir de près les machines avait limité le nombre des visiteurs et amené l'organisation d'une deuxième visite qui a eu lieu le 9 décembre.

    Le Livre de Poche a-t-il sa place dans les bibliothèques publiques ? A cette question, que leurs précédentes recherches les avaient amenés à poser, les membres du Groupe d'Aquitaine de l'A.B.F. ont essayé d'obtenir une réponse dans leur réunion du samedi 27 novembre. Après que M. Douan, président du Groupe, eut défini le phénomène et indiqué les limites du débat qui tournait seulement autour du « Livre de poche scientifique », M. William Mollat, libraire à Bordeaux, dans une présentation très documentée, qui n'oubliait aucun genre et permettait d'entrevoir les prolongements de la question jusque dans les pays étrangers, mit tous les assistants dans l'ambiance de cette technique nouvelle, qui bouleverse l'édition. Ancienne, par certaines de ses intentions, entre autres une diffusion à bas prix de textes littéraires, elle a été renouvelée par les principes de conditionnement de l'objet, le livre, et du sujet, le lecteur, qui sont une des nécessités du commerce à gros débit Par les méthodes de distribution, qui rejoignent le libre-service, accès direct aux présentoirs, extrême variété des sujets traités où les textes littéraires sont mélangés à tous les moyens d'information dont les jeunes sont friands, elle contribue à satisfaire un besoin du livre comme d'un produit de consommation courante.

    Mais, dans cette diffusion massive, le Livre de Poche Scientifique peut-il apporter, aux étudiants en particulier, une nourriture saine ? M. le professeur Flottes, de la Faculté des Lettres, bien qu'appelé par une autre réunion, avait bien voulu apporter au Groupe quelques réflexions tirées de son expérience, et qui nuançaient les appréciations que mérite une production si mélangée.

    A propos des ouvrages scientifiques, où la vulgarisation rejoint souvent, selon les collections, de véritables cours magistraux, M. le professeur Charru, de la Faculté des Sciences, sut distinguer, en un exposé très vivant, où le sens pédagogique et la précision s'accompagnaient souvent d'humour, comment certains ouvrages, en présentant la « science sans formules », en rendent plus accessibles aux profanes les aspects les plus actuels et constituent pour les étudiants une détente enrichissante, mais, indication très utile aux bibliothécaires, comment les lecteurs de ces ouvrages doivent comprendre qu'ils ne sauraient remplacer l'acquisition des éléments essentiels de base que ces ouvrages ne contiennent pas.

    Un échange de vues suivit, que rendait plus facile une expositions de Livres de Poche obligeamment prêtés par M. Mollat. Des réactions diverses furent analysées : celles des élèves des lycées, candidates aux grandes écoles, furent évoquées par Mme Duchamp, bibliothécaire du lycée Camille-Jullian à Bordeaux, tandis que celles des clients des bibliothèques municipales furent notamment présentées par Mlle de Saint-Affrique, qui avait fait le voyage de La Rochelle pour participer à cette réunion. L'examen des utilisations possibles de ce type d'ouvrages permit enfin de rappeler quelques expériences consignées dans le Bulletin des Bibliothèques de France, en particulier celle, toute récente, de la Bibliothèque municipale de Bayeux.