Index des revues

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    Groupe d'Aquitaine : Réunions


    REUNION DU 11 JUIN 1966

    Le 11 juin, les membres du Groupe d'Aquitaine qui n'avaient pu se rendre à Dijon au Congrès de l'A.B.F. en ont écouté le vivant écho rapporté par Mlle Boussel, bibliothécaire de la Bibliothèque centrale de prêt de la Dordogne et Mlle Erlevint, bibliothécaire de la Bibliothèque municipale de Limoges qui y avaient assisté.

    La conclusion de ce compte rendu est le souhait que la publicité en faveur des bibliothèques soit organisée par la Direction des Bibliothèques et que ne se renouvelle pas l'insuccès qui a marqué, en ce qui concerne les bibliothèques, la Semaine nationale de la lecture, où l'improvisation et l'intervention d'éléments ignorant tout de la question, ont gâché une idée lionne au départ, qui a le mérite d'exister, mais qui doit être améliorée à l'avenir.

    Mlle Erlevint présenta l'exposition qu'elle a organisée récemment, sur le thème : « Les travaux et les jours des bibliothécaires », bel album d'images graphiques et parlées sur la « vie quotidienne à la Bibliothèque de Limoges »: En même temps qu'un choix d'ouvrages montrait « Les bibliothécaires tels qu'ils ont été vus dans les livres et dans la littérature », une série de panneaux soulignait pour le public « A quoi les bibliothécaires passent leur temps ». Se tenir au courant par la consultation de catalogues divers, opérer une sélection au moyen de bibliographies critiques et spécialisées, établir des commandes avec des fiches spécialement adaptées et groupées par éditeurs, réaliser les opérations de réception, collationnement, estampillage, inscription et cotation, catalogage, avec tous ses aspects, toutes opérations dont les instruments étaient montrés au public. Service de prêt, plus connu du public, mais aussi atelier de reliure vu en plein travail. Enfin, Service de renseignements aux lecteurs. Documentation pour les instituteurs et les lecteurs adultes. Documentation photographique à consulter dans des pochettes de plastique, collection de diapositives, etc.

    Tous ces panneaux, auxquels s'ajoutaient les photographies des divers établissements de la Bibliothèque de Limoges «au cours des âges», furent examinés avec beaucoup d'intérêt par les participants à la réunion qui apprécièrent aussi les anecdotes du vieil et courtois érudit qui offre des bonbons à nos jeunes collègues limousines, ou celles plus sérieuses, des questions très détaillées de documentation qui sont posées à un établissement si bien outillé. La diversité des contacts que la Bibliothèque entretient dans la ville, dépôts dans les entreprises, conseils aux responsables des bibliothèques des lycées et des écoles, prêts au personnel hospitalier par dépôt à l'hôpital, prêts par dépôts à la Prison, est un très bon exemple de ce rayonnement qu'une importante bibliothèque municipale peut exercer lorsqu'elle est animée par une équipe bien soudée qui sait unir la compétence et l'enthousiasme.

    Au début de la réunion, Mlle Paul, de la Bibliothèque de la Faculté de Droit de Bordeaux, avait rendu compte, avec précision, des Journées qui ont réuni, les 4 et 5 juin, à Narbonne, des bibliothécaires du Midi, pour examiner différents moyens de coopération entre Bibliothèques.

    REUNION DU 25 SEPTEMBRE 1966

    Le 25 septembre 1960, le Groupe d'Aquitaine a voulu manifester son caractère de groupe régional en sortant de Bordeaux et même du département de la Gironde, pour aller tenir une réunion d'étude à La Rochelle.

    Le charme du site de La Rochelle et de son port, éclairés par le soleil de l'arrière-saison, était rendu plus sensible par l'accueil, plein de gentillesse et de somptuosité de Mlle de Saint-Affrique, qui avait tiré des richesses de sa Réserve de belles reliures anciennes et de prestigieux témoins de l'édition moderne illustrée, spécialement présentés en une exposition dont les membres du Groupe ont vivement apprécié d'avoir le privilège.

    Mais la réunion a, surtout, permis à la trentaine de présents, venus de cinq départements, de recevoir une information précise sur le mouvement actuel de la Lecture publique dans les Deux-Charentes.

    La Bibliothèque d'Angoulême, d'abord, longtemps en quête d'un logement, toujours remis en question, fut présentée par sa bibliothécaire, Mlle Foucault. Malgré les difficultés, le mouvement s'est établi et ne cesse de s'étendre. Les crédits, demandés avec une patiente habileté, ont nettement augmenté (dix fois en dix ans), mais la quantité et la qualité des services ont augmenté tout autant. Le public, d'abord limité à un noyau, sans même le contingent d'érudits et de bibliophiles que l'on trouve ailleurs, s'élargit dans toutes les dimensions.

    Les milieux aisés, qui achètent moins de livres qu'ils n'aiment en lire, ont découvert la Bibliothèque. Les éléments ouvriers sont moins faciles à atteindre. Il faudrait les rejoindre dans les creux qui entourent le piton central de la ville, avec un bibliobus urbain, qui permettrait de les rencontrer chez eux.

    Les jeunes constituent une clientèle avide qui augmente sans cesse. Les étudiants, inscrits dans les Facultés voisines, ou élèves des nombreux établissements secondaires, viennent chercher des instruments de travail ; aussi le service de prêt extérieur est-il particulièrement développé : 39 840 volumes prêtés en 1965, qui s'ajoutent aux 22 800 volumes communiqués sur place.

    A tout cela, il faut ajouter les liaisons avec les Bibliothèques du Centre de documentation pédagogique et du lycée de jeunes filles, avec qui s'établit une étroite collaboration, telle que celle que le Groupe d'Aquitaine cherche à réaliser dans son aire géographique.

    A toutes ces tâches, nous le savons, Mlle Foucault réussit à joindre la formation de stagiaires, formation dont plusieurs membres du Groupe se souviennent avec reconnaissance.

    La Rochelle, ensuite. Mlle de Saint-Affrique devait diriger, après la réunion, la visite de sa bibliothèque. C'est elle qui en commenta l'histoire, les richesses, le caractère propre.

    Le Fonds ancien, aux ressources variées, particulièrement riche en histoire naturelle, manuscrits consacrés pour la plupart à la mer, cartes et gravures sur la vie locale, est bien à sa place dans le décor élégant de l'ancien palais épiscopal. Mais le fonds moderne, sans négliger la bibliophilie, comme nous en avons été les témoins, doit s'accroître dans tous les sens, pour répondre aux demandes du public, dans cette ville où 25 % des habitants ont moins de 14 ans.

    La bibliothèque d'étude siège au premier étage. La salle, de lecture publique est en bas. L'idéal est de faire monter l'escalier aux usagers de la seconde salle, et l'on sait les y amener. Les enfants ont leur service propre et en profitent en grand nombre. Deux annexes sont ouvertes hors ville, dont l'une consacrée aux enfants. Un bibliobus urbain les dessert. Si les étudiants et les lycéens forment la catégorie la plus nombreuse, il y a, parmi les lecteurs notamment dans l'annexe extérieure, plus de 10 % de lecteurs ouvriers et employés et quelques-uns, même, grâce à l'accueil reçu, ont pu vaincre l'hésitation qui les arrêtait au bas de la bibliothèque d'étude.

    Quelques chiffres situent ce succès : en 1965, 61 000 volumes ont été prêtés par le Service d'étude, 50 000 par la bibliothèque pour enfants, 17 000 par l'annexe située en faubourg ouvrier.

    Des conclusions se dégagent de ces exposés. A travers deux expériences différentes, par des conditions de local, d'ancienneté des fonds, de situations économiques et sociales particulières à deux villes ayant leur caractère propre, ce sont, grâce à deux animatrices compétentes et dévouées, habiles et généreuses, des résultats analogues, de succès intense auprès des jeunes, de public atteint dans des couches de plus en plus larges, de services rendus à de nombreux étudiants, même dans ces villes où ne siègent pas de facultés ; et la démonstration qui en a été présentée à cette réunion a vivement frappé les assistants qui, en la comparant à leurs expériences particulières, en ont tiré d'intéressants enseignements, en même temps que les contacts établis à l'occasion de cette rencontre, se maintiendront et se développeront certainement à l'avenir.

    M. Barbet qui a fondé, il y a quelque quinze ans, sous le patronage de l'Association des maires du Confolentais, « La lecture en Charente », service de lecture publique itinérant avec un bibliobus, n'ayant pu participer à la réunion, nous avait envoyé une note dont nous présentons l'essentiel.

    De 31 376 volumes en 1955, après cinq ans de fonctionnement, le fonds est passé, en 1965, à un ensemble de 86 281 volumes, dont 25 314 pour les enfants. En 1950, le Service desservait 60 communes du seul arrondissement de Confolens. En 1965, il en desservait 322 dans tout le département. En plus du Service de prêt, soit aux lecteurs directement, depuis la Bibliothèque, soit surtout aux dépositaires, « La lecture en Charente » contrôle un groupement d'achats de livres destiné aux bibliothèques scolaires, et réunit ainsi les commandes des écoles de tout le département - cela permet de faire bénéficier de remises importantes (25 % au moins) chacune des bibliothèques scolaires - bénéfice appréciable quand on sait que l'ensemble des sommes dépensées par les communes pour ces achats s'élève à 2 millions d'anciens francs par an. Cela a permis en même temps un développement de ces bibliothèques scolaires, dont un grand nombre a pu s'équiper beaucoup mieux, et peut attendre avec patience les tournées du bibliobus, qui représentent cinq passages dans l'année.

    Il faut noter, parmi les prêts, une augmentation plus grande des demandes de livres pour enfants que de celles des livres pour adultes, un chiffre croissant de prêts d'ouvrages aux étudiants inscrits dans les Facultés. Quant au public, il se décompose en clientèle rurale, qui est saisonnière, avec les périodes de grande lecture pendant l'hiver, surtout pour les hommes, en clientèle permanente, dans les Centres où sont installés des industries et des commerces, qui fournissent des lecteurs en augmentation régulière, en associations culturelles pour les adolescents, qui réclament le prêt de documents pour le théâtre, de livres, de diapositives pour les causeries, etc.

    Ces quelques renseignements permettent de constater sur quelles bases vient de se fonder la nouvelle Bibliothèque centrale de prêt de la Charente, qui a absorbé «La lecture en Charente». Et ces bases permettront le développement plus facile de la nouvelle B.C.P., dont nous espérons que les responsables participeront, à l'avenir, aux activités de notre Groupe.