Index des revues

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    France bibliothèques (Direction)

    - Cahiers des Bibliothèques de France, III, Les bibliothèques universitaires, 1955. Paris, Bibliothèque nationale, 1957, in-8, 263 p.

    Depuis 1952 la Direction des Bibliothèques de France a édité à l'occasion des Journées d'études, des CAHIERS dans lesquels sont développés les points de vue qui font l'objet des discussions.

    Le volume III que nous avons sous les yeux traite de problèmes fondamentaux pour l'avenir de nos bibliothèques universitaires. Dans son intro-duction si vivante et compréhensive M. l'Inspecteur Lelièvre expose le point de vue de l'usager appartenant à diverse disciplines : Le, philologue par exemple a besoin de dictionnaires et de textes souvent fort anciens, le. géologue, ne peut travailler sans matériel de cartes encombrant, le cher-cheur quitte difficilement son laboratoire, le chimiste ainsi que le physi-cien ne peuvent se passer des publications les plus récentes. Bibliothécaires et usagers travaillent sur des plans différents et le bibliothécaire a le devoir d'exposer aux non-initiés les difficultés qu'il rencontre dans l'accomplissement de sa tâche. Une politique générale d'acquisition est d'autre part indispensable pour assurer le développement équilibré d'une grande bibliothèque d'étude.

    Trois éminents représentants de l'enseignement supérieur ont bien voulu assister aux débats et exposer les points de vue des usagers : M. Charles Edmond Perrin, Professeur à la Faculté des Lettres de Paris. M. Callot, Doyen honoraire de la Faculté de Médecine de Strasbourg et M. Wyart, Professeur à la Faculté des Sciences de, Paris et Directeur du Centre de documentation du C.N.R.S.

    Parmi les exposés il y en a deux qui intéressent toutes les bibliothèques médicales de France. M. J. Callot, après avoir donné une description détaillée de la situation à Strasbourg, nous parle de la réalisation du catalogue central qui recense le fonds des livres et des périodiques des bibliothèques éparpillées dans 24 locaux différents et qui représente un véritable centre de documentation pour les professeurs, les chercheurs et les étudiants. Strasbourg envisage de plus la création, dans l'enceinte de la Faculté de Médecine, d'une bibliothèque centrale médicale. Les heures d'ouverture d'une telle bibliothèque devraient correspondre aux horaires très particuliers des étudiants et des professeurs des Facultés de Médecine.

    Le deuxième exposé rédigé par le Dr Hahn, Conservateur de la Biblio-thèque de la Faculté de Médecine de, Paris, a pour titre « Les Bibliothèques des universités et la recherche médicale », et envisage essentiellement l'adaptation de la bibliothèque universitaire médicale à son rôle de centre de documentation. Les réponses données aux deux questionnaires adressés à 26 bibliothèques scientifiques et universitaires de Paris et de province ont permis au Dr Hahn de, constater que toutes les bibliothèques s'asso- • ciaient aux voeux exprimés à la « Journée internationale des bibliothécaires et documentalistes médicaux » (Bruxelles, 10 sept. 1955) tendant à la cons-titution de sections médicales au sein des associations nationales de, biblio-thécaires, à l'initiation des étudiants aux méthodes de la bibliographie et de la documentation médicale, et à la collaboration étroite que l'on désire voir s'instituer avec le, corps médical. Le Dr Hahn décrit avec précision les usagers des bibliothèques médicales et donne une liste pitto-resque de demandes de documentation reçues par la bibliothèque de la Faculté de médecine de Paris. Sont énumérées ensuite les heureuses réali-sations de Montpellier, de Clermont-Ferrand, d'Alger, de Marseille, de Stras-bourg, etc... et les centres médicaux spécialisés en France sont passés en revue. Le rapport se termine par des suggestions sur la réorganisation des bibliothèques universitaires médicales : organisation et statut, personnel, ressources, accueil des usagers, catalogues, collections, coordination, centre annexe de documentation.

    Dans son exposé intitulé « Quelques réflexions sur la bibliographie scientifique et technique », M. le Professeur Wyart recherche les causes des difficultés que l'on doit surmonter dans ce domaine. Le, chercheur, devenu spécialiste d'une technique ou d'un appareil, doit en même temps se faire plus « universel », en ce sens qu'il explore un horizon plus vaste. Mais la principale raison qui rend de plus eh plus complexe la bibliographie scientifique tient à l'accroissement considérable du nombre des chercheurs et, par suite, du nombre des publications. (Dix fois celui d'avant la dernière guerre.) Ceci pour les pays « occidentaux », sans tenir compte de l'U.R.S.S. et de la Chine (2.100 revues soviétiques scientifiques et techniques sur 12.250 périodiques au total sont presque complètement ignorés chez nous).

    Une description de l'activité du Centre de documentation du C.N.R.S. donne une idée de l'importance de cet organismes. Mais 25 % des demandes qui lui sont adressées ne peuvent être satisfaites que grâce à l'aide fourni par les grandes bibliothèques scientifiques et M. Wyart remercie les biblio-thécaires de leur esprit de compréhension vis-à-vis des chercheurs et de leur libéralité en ce qui concerne le prêt des périodiques.

    La question des « Bibliothèques d'instituts et de laboratoires et leurs relations avec les bibliothèques universitaires » est traité par Mlle Ruyssen, Conservateur au service technique de la Direction des bibliothèques de France. Comme en Allemagne, en Belgique, en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas (1) , les bibliothécaires ont renouvelé en France depuis quelques années leurs efforts en vue d'éclaircir les rapports délicats entre les différentes catégories de bibliothèques universitaires. A) Rapports de toutes les bibliothèques universitaires sur les situations locales ; B) Rapport de M. Pitangue pour les « Journées d'étude de décembre 1949 ; C) Enquête menée auprès des bibliothèques universitaires à la fin de l'année 1954.

    Les échanges de vue les plus importants se rapportent à la nature et à l'importance des bibliothèques d'instituts et de laboratoires, à la coordi-nation des achats, aux catalogues des bibliothèques d'instituts et leurs rapports avec les catalogues collectifs, aux dépôts de collections de la Bibliothèque universitaire dans les instituts, à la sécurité et à la conser-vation, au contrôle par la bibliothèque universitaire et au prêt.

    Depuis cinq ans de grands progrès ont été réalisés, mais en réalité chaque bibliothécaire est obligé d'envisager des solutions pratiques, liées aux conditions matérielles et aux circonstances locales. Mlle Ruyssen est de l'avis qu'une politique générale des bibliothèques dans les universités ne saurait se concevoir sans la participation active de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, mais les bibliothécaires se doivent d'apporter à l'élaboration d'un programme d'ensemble une contribution importante.

    1. Voir A. Kessen : les rapports entre la bibliothèque centrale universitaire et les bibliothèques d'Instituts. Journées d'etudes organisées par la Bibl. de l'Univ. de Liège, 24-27 octobre 1949. retour au texte