Juliette Abric

Responsable adjointe du Département musique à la Bibliothèque municipale de Lyon, Juliette Abric participe au projet Placed, un projet de recherche financé par l’Union Européenne et porté par plusieurs universités européennes, dont l’Enssib.

Juliette Abric : du projet PLACED au congrès IFLA 2019

1/ Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?
Bibliothécaire depuis 2011, j’ai tout d’abord travaillé au sein de bibliothèques universitaires (Université d’Artois et Université Lyon 1) avant de devenir responsable adjointe du département musique à la Bibliothèque municipale de Lyon il y a  deux ans, ce qui me permet d’allier ma passion et mon parcours musical à mon métier de bibliothécaire.

 
2/ Vous participez au Projet Placed. Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste ce projet ?  
J’ai intégré le Projet Placed il y a un an et demi lorsque nous avons commencé à constituer le groupe de travail à la Bibliothèque municipale de Lyon. Placed est un projet de recherche financé par l’Union Européenne rassemblant des chercheurs et des bibliothécaires suédois, danois et français. Quatre universités participent (l’Enssib, l’Université Lyon 1, l’Université Aarhus, l’Université Chalmers) et trois bibliothèques municipales sont partenaires (la BmL, Lungby à Göteborg et DOKK1 à Aarhus).
Avec le projet Placed, nous visons deux objectifs. Nous cherchons tout d’abord à interroger et faciliter le lien entre les événements culturels de notre bibliothèque et nos collections, tout en valorisant l’ensemble des savoirs existants autour de la thématique de l’événement. Cette partie du projet s’appelle EXPLORE. Ensuite, nous cherchons à valoriser les savoirs produits par le public qui assiste à ces événements, ou à créer de l’interaction avec le public avant, pendant et après un événement, c’est la partie PARTICIPATE du projet.

 
3/ Comment travaillez-vous sur ce type de projet ?
Pour le projet Placed, nous nous sommes interrogés sur l’ensemble des savoirs et contenus qui existent autour d’un événement, qu’ils soient déjà présents dans nos collections physiques (livres, cd, vidéos), dématérialisés (bibliothèque numérique patrimoniale Numelyo, ressources en ligne), ou créés par les professionnels (articles sur le webzine l’Influx, service de questions/réponses du Guichet du Savoir). Au fil des étapes de travail avec les équipes de Placed, nous avons pu tester un premier prototype développé sur tablette, qui permet de naviguer facilement dans l’ensemble des contenus en lien avec un événement culturel, et qui peut être posé sur une étagère au cœur des collections. Nous sommes actuellement en train de préparer une deuxième phase de test liée aux événements musicaux, où nous interrogeons cette fois-ci les espaces que nous investissons (pour diffuser l’information liée aux événements culturels, pour programmer les événements eux-mêmes, ou ceux occupés par nos collections) : cette phase devrait aboutir à une nouvelle étape de prototypage que nous pourrons tester in situ.

 
4/ Lors du Congrès IFLA 2019 à Athènes, vous avez pris part aux animations du stand AIFBD/Placed. Pouvez-vous nous en dire plus ?  
J’ai eu la chance de participer à l’IFLA 2019 à Athènes, en étant notamment présente sur le stand de l’AIFBD/Placed. Lors de ces permanences nous présentions le projet Placed aux congressistes : à l’aide d’un poster et du prototype sur tablette, nous expliquions notre démarche de recherche et l’étape que nous avions atteinte à ce moment-là. Ces échanges avec des bibliothécaires du monde entier, travaillant dans des contextes très variés, nous ont permis de recueillir de nombreuses informations sur la façon dont les professionnels communiquent sur leurs événements, et quels liens ils arrivent à faire entre leur programmation culturelle et leurs collections.

 
5/  Hormis le stand, vous avez assisté à des sessions et à des réunions pendant le congrès. Avez-vous noté des présentations particulières, lesquelles et en quoi ?
C’était la première fois que je participais à un congrès de l’IFLA : j’ai été marquée par la dimension de cet événement (3600 bibliothécaires !) et par la richesse des échanges professionnels. Les sessions et l’exposition de posters sont les moments qui m’ont particulièrement intéressée, puisqu’ils permettent d’échanger des pratiques professionnelles et de recueillir de nombreuses idées : utiliser un casque de réalité virtuelle pour replonger le visiteur dans l’époque de Jane Austen (Monash University, Melbourne), valoriser le patrimoine musical local (Bibliothèque Nationale de Serbie), ou mobiliser les bibliothèques autour de l’Agenda 2030 sont des projets que j’ai trouvé particulièrement intéressants.

 
6/ Avez-vous eu le temps de visiter Athènes ? Des conseils à donner pour les voyageurs qui nous lisent ?
L’IFLA avait lieu à Athènes cette année, c’est une ville qui regorge de vestiges antiques (l’incontournable Acropole et son musée sont d’une richesse incroyable) mais qui est aussi extrêmement vivante : ça sera sûrement l’une de mes prochaines destinations pour découvrir la scène punk et métal du quartier d’Exarcheia !

 

Propos recueillis par Gustavo Insaurralde, le 10 décembre 2019