Séminaire

Séminaire du Centre Gabriel Naudé

Organisateur : Enssib, salle 100 | Centre Gabriel Naudé

Date et horaire : 13/03/2025 17:00 - 19:00

Adresse : Enssib | 17-21 bd du 11 novembre 1918 | 69100 Villeurbanne


Participation gratuite sur inscription. Organisé en présentiel et en visio-conférence.

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visuel semaianire CGN
Présentation de l’évènement

Le séminaire du Centre Gabriel Naudé se propose d’inviter un jeudi par mois un chercheur ou une chercheuse à présenter ses travaux en cours ou tout juste achevées en histoire du livre et de l’imprimé, du Moyen Âge à nos jours. Toutes les échelles, du micro au macro, toutes les approches, de l’histoire économique et sociale à l’histoire culturelle, de l’histoire politique à l’histoire religieuse, en passant par l’archéologie du livre et la bibliographie matérielle peuvent être mobilisées par les intervenants et intervenantes.
 

Séance du 13 mars 2025 | Stecy Mattonai : "Faire d'une pierre deux coups: le phénomène des pseudonymes dans les ouvrages contrefaits d’apologétique chrétienne fin XVIIe - début XVIIIe"
Le monde du livre est un terrain fertile pour les mystères et les subterfuges.
L’usage des pseudonymes, notamment du prénom « Pierre », dans les contrefaçons d’apologétique chrétienne, témoigne d’une stratégie subtile et complexe, destinée à influencer la perception et la réception des œuvres. Ces pratiques, où se mêlent dissimulation et créativité, brouillent les pistes et transforment la lecture en un jeu d’interprétation. Les contrefacteurs de l’époque redoublent d’ingéniosité pour contourner la censure, protéger leur anonymat ou manipuler les attentes des lecteurs. Mais pourquoi le prénom « Pierre » revient-il si souvent ? Peut-être en raison de sa forte connotation religieuse liée à l’apôtre Pierre, ou de sa simplicité, qui le rend universel et accessible. Il sert aussi souvent d’ancrage humoristique, renforcé par des adresses fictives pleines d’ironie. À travers ces pseudonymes, sérieux, subversion et facétie s’entrelacent, dessinant une typologie fascinante des usages littéraires. Ces pratiques, loin d’être anodines, reflètent une véritable stratégie éditoriale et intellectuelle. Le pseudonyme devient un outil central, permettant à chaque texte de jouer avec les limites de l’anonymat et de l’influence. Dans ce contexte, chaque mot porte une charge symbolique et chaque nom, qu’il soit sérieux ou facétieux, ajoute une dimension énigmatique. Ce phénomène éclaire une époque où publier n’était jamais neutre, et où la moindre signature pouvait dissimuler une intention cachée ou un défi lancé aux censeurs

 

Stecy Mattonai est doctorante en histoire du livre à l’université Lyon 2 et au Centre Gabriel Naudé, Enssib .