Adrien Malavasi

Etudiant en 2ème année de master Publication Numérique, Adrien Malavasi est parti à Montréal, Canada pour un semestre d’échange universitaire à l’École de Bibliothéconomie et des Sciences de l’Information (EBSI). À cette occasion, il a accepté de répondre à quelques-unes de nos questions.

Adrien Malavasi : France-Québec, entre équivalences et différences dans le monde du livre et de la lecture

Dans l’université où vous faites votre programme d’échange, pouvez-vous nous décrire en quelques mots le cours qui vous a le plus intéressé/étonné ?

L'un des cours qui m'intéresse le plus dans mon programme est un cours nommé "La lecture, le livre et l'édition" qui pousse à réfléchir sur l'acte de lire, les divers supports de lectures et les relations qu'on entretient avec, mais également comment faire une médiation efficace auprès de lecteurs. Je trouve ce cours très bien fait dans sa forme qui réussit à rendre intéressant un cours en ligne et je trouve qu'il aborde des sujets qui sont souvent trop peu abordés en France, notamment sur les formes originales du livre comme les livres numériques ou le livre-jeu.

 

Dans votre cursus, pouvez-vous nous décrire un concept qui vous paraît vraiment différent de la France ?

Un élément que je trouve très intéressant est l'approche beaucoup plus forte des universités canadiennes avec l'international. En plus des nombreux étudiants en échange, de nombreuses conférences ou cours internationaux sont proposés et la ville permet également d'assister à des choses très intéressantes.

En ce qui concerne les conférences, l'EBSI en organise de très intéressantes sous le nom de Conférence-Midi. Celles-ci sont très intéressantes parce qu'elles permettent de voir un nouvel angle de vue sur le livre, le numérique et les bibliothèques.

Sinon, de manière plus anecdotique, être dans un autre pays permet de s'informer sur ce qui s'y passe plus aisément. Par exemple j'ai pu accéder à une visioconférence d’Edward Snowden qui s'est passé dans une autre université de Montréal (McGill University) et le week-end prochain je vais pouvoir visiter le Salon du livre de Montréal.

 

Si vous avez visité une bibliothèque, pouvez-vous nous raconter une chose que vous avez trouvée particulièrement intéressante ?

L'une des choses que j'ai trouvé la plus intéressante n'était pas dans une bibliothèque mais dans un organisme à but non lucratif travaillant de concert avec les bibliothèques et qui s'appelle BiblioPresto. Cet organisme gère le prêt numérique pour les bibliothèques québécoises et cette visite m'a permis d'en apprendre plus sur son fonctionnement et voir les rapports et les différences avec le Prêt Numérique en Bibliothèque (PNB) en France.

En ce qui concerne le prêt numérique de BiblioPresto, le fait intéressant est justement qu'il y a très peu de différence avec PNB en France. C'est d'ailleurs le logiciel developpé pour BiblioPresto qui a été réutilisé pour le PNB. La différence vient alors des réactions face à ce logiciel. Alors qu'en France les débats entre les différents acteurs du monde du livre (bibliothèque, libraire, éditeurs) peinent à s'entendre et à appliquer un prêt numérique qui contente tout le monde, au Québec, le prêt numérique s'est beaucoup mieux installé et est un franc succès. A tel point, d'ailleurs, que les éditeurs français prêtent des versions numériques de nouveautés au Québec alors que cela pose encore problème en France. Bien sûr, de nombreux autres problèmes entrent dans la balance comme le mouvement des "bibliothécaires contre les DRM" qui luttent contre la façon qu'a le PNB d'imposer ce système pour brider la lecture, ou d'autres données. Mais cela permet d'observer que le prêt numérique est un enjeu que l'on ne peut pas forcement copier/coller d'un pays à un autre et que de nombreuses réflexions doivent encore être menées en France.

Université de Montréal (UdeM), photo par A. Malavasi

Université de Montréal