Anne Paris

Tout juste diplômée par l’Enssib en tant que conservatrice des bibliothèques, Anne Paris a réalisé son stage d’approfondissement à Montréal, avec pour mission d’initier des collaborations valorisant l’édition numérique d’un recueil byzantin, l’Anthologie palatine.

Anne Paris : valoriser l’édition numérique à l’Université de Montréal

1/ Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? 
Je m’appelle Anne Paris et suis élève conservatrice de la promotion Benoite Groult (DCB 27). J’ai effectué mon stage d’approfondissement à l’Université de Montréal ou UdeM, où j’ai été accueillie par la bibliothèque de Lettres et Sciences humaines et la Chaire de recherche du Canada sur les écritures numériques.

2/ Pouvez-vous nous présenter l’une de vos missions de stage ?  
Ma mission s’est inscrite dans le cadre d’un projet développé par la Chaire de recherche du Canada sur les écritures numériques :  l’édition collaborative de l’Anthologie palatine (recueil byzantin d’épigrammes grecques) sur une plate-forme web. Il s’agissait d’initier une collaboration entre la Direction des bibliothèques de l’UdeM (avec la bibliothèque de LSHS) et la Chaire de recherche en vue de déterminer les outils et les méthodes de travail pour développer l’accessibilité et la valorisation de la production numérique issue de l’édition numérique de l’Anthologie palatine. La richesse des métadonnées produites justifie leur inscription dans le développement des données ouvertes liées qui met fin aux ressources en silo et décloisonne les sujets et les domaines de recherche. La volonté sous-jacente était plus largement et à moyen terme, de susciter une politique institutionnelle en faveur des Humanités numériques. 

3/ Avez-vous été étonnée par des pratiques ou perspectives professionnelles différentes des habitudes françaises ?
De façon générale, j’ai plutôt été frappée par les similitudes sur bon nombre de problématiques actuelles, entre autres celle des services à la recherche (que proposer, comment mettre en œuvre, comment répondre au mieux aux besoins des chercheurs ?) ou des services aux usagers (par exemple les programmes de formation aux compétences informationnelles d’une conception très proche : ateliers, rendez-vous individuels…). 

4/ Si vous avez visité une bibliothèque ou un centre de documentation, qu'en avez-vous retenu de particulièrement surprenant, innovant ou enthousiasmant ? 
J’ai vu deux services aux usagers que je ne connaissais pas encore et que je ne crois pas être en usage en France. Un libre-service et un service de saison. Concernant le libre-service, la BAnQ (Bibliothèque et Archives nationales du Québec) met à disposition dans plusieurs de ses espaces, des distributeurs de tablettes et ordinateurs portables pour un prêt direct avec une carte de lecteur ou lectrice. Quant au service de saison, la bibliothèque de LSHS de l’UdeM a acheté des lampes de luminothérapie qu’elle laisse à disposition des étudiants et étudiantes dans les salles de travail, pendant plusieurs mois. Je vous laisse deviner à quelle période de l’année…  
Enfin, la visite du Département des livres rares et collections spéciales de la bibliothèque de LSHS m’a fait vivre un moment d’émotion particulière. Il possède un exemplaire de 1631 des Sermons de Saint Augustin. Cet ouvrage d’apparence modeste porte une inscription manuscrite indiquant qu’il est destiné à la mission canadienne des jésuites à Québec de 1632. Il est ainsi l’un des premiers livres arrivés en Nouvelle-France - parmi ceux dont on ait gardé la trace.

5/ Que vous aura apporté ce stage à l'étranger ?
Ce stage a pleinement participé à ma formation puisqu’il m’a permis de faire l’expérience d’un projet de service à la recherche et de confronter les connaissances théoriques à la réalité du terrain tout en observant le fonctionnement d’un département d’enseignement et de recherche.  

6/ Quant à votre séjour à Montréal, avez-vous appris des expressions particulièrement savoureuses, goûté un plat traditionnel ou fait une expérience de l'exotisme qu'il peut y avoir même dans les pays qui nous sont les plus proches ?
Je me suis régalée de sirop d’érable dont les usages culinaires sont bien plus divers qu’on ne pense, j’ai appris à bruncher le dimanche, à souper à 17h30, à distinguer le breuvage (sans alcool) de la boisson. J’ai assez vite compris qu’il y a des files d’attente dont il faut scrupuleusement respecter l’ordre quand on attend le bus ou quand on entre dans une salle de cinéma (en revanche, on n’est pas obligé de tenir la porte, mon nez s’en souvient). J’ai appris aussi que ce ne sont pas les Québécois qui ont un accent mais les Français…

 

Propos recueillis par Gustavo Insaurralde le 20 juillet 2019