Axelle Beurel

Axelle Beurel, étudiante en master PBD a bénéficié à la fin de sa formation d’un stage en Corée, co-financé par la Région Auvergne Rhône-Alpes, où elle a développé son sens de l’innovation en formalisant la politique documentaire du CDI par la mise en place d’un plan thématique adapté au public et aux collections diversifiées, la rédaction de documents stratégiques et une proposition de la mise en espace du CDI. Suivez son témoignage.

Axelle Beurel : formalisation de la politique documentaire d’un CDI, stage en Corée

Dans l’établissement dans lequel vous faites votre stage, pouvez-vous nous parler d’une des missions qui vous ont été confiées ?

L’une de mes missions était de formaliser la politique documentaire du CDI. Cela a été la mission centrale de mon stage car tout était à faire dans cette bibliothèque. En effet, la documentaliste en poste était seule et avait donc pris certaines habitudes. Souvent, la formalisation de la politique documentaire intervient lorsque plusieurs personnes travaillent dans un même lieu, puisqu’il faut que chacun effectue le travail de la même façon, de manière à présenter une collection cohérente au public. Lorsque l’on travaille seul, on n’a pas ce besoin de formalisation. Nous avons donc tout repris de zéro en commençant par le plan de classement. C’était une bonne période pour cela, car le CDI allait être agrandi, ce qui permettait de remanier le plan sans trop impacter le public. Le plan originel était une adaptation de la Dewey, mais les élèves ne s’y retrouvaient pas. Nous avons donc décidé de mettre en place un plan thématique, qui semble plus correspondre au public mais également aux collections, qui sont très diversifiées. Une fois nos pôles créés, nous nous sommes attaqués au dictionnaire des côtes, afin d’accompagner la transition et de faciliter une possible passation future. Nous avons également réalisé une proposition de mise en espace des collections dans le nouveau CDI, dont les travaux seront normalement finis en septembre. Les derniers documents que nous avons formalisé sont la charte documentaire (puisque le CDI n’en avait encore jamais possédée), ainsi qu’un guide du catalogage (contenant par exemple des définitions de ce qu’est une première lecture, un conte, etc.) et un guide d’évaluation des collections. Cela a été un gros travail sur les quatre mois, mais cela a vraiment permis à ma collègue de questionner ses pratiques, de les changer si nécessaire et de faire connaitre son travail à la hiérarchie qui devait signer certains documents.

 

Dans votre environnement de travail, avez-vous été étonnée par des pratiques ou perspectives professionnelles différentes des habitudes françaises ?

Ayant fait le stage dans un lycée français, je n’ai pas réellement rencontré de pratiques inhabituelles. J’ai été un peu étonnée du fait que CDI et BCD étaient dans un même espace, ce qui ne semble pas courant. Je ne peux pourtant pas certifier que cela ne se fait pas en France, je ne connais pas suffisamment bien les bibliothèques scolaires pour cela. J’ai trouvé cette cohabitation intéressante, bien que sous-exploitée. On pourrait en effet mettre en place des animations communes à ces deux publics.

 

Parmi les bibliothèques visitées, pouvez-vous nous raconter une chose que vous avez trouvée particulièrement surprenante, innovante ou enthousiasmante ?

Je n’ai pas visité beaucoup de bibliothèques coréennes, mais je n’ai rien noté de particulier, qui sorte de l’ordinaire. Je pourrais tout de même mentionner la bibliothèque jeunesse au parc Sajik qui propose un étage réservé aux ouvrages jeunesses en anglais. Il semble que l’apprentissage de l’anglais soit un point important pour les parents coréens.

 

Au final, que vous aura apporté ce stage à l'étranger ?

Cela a été une expérience très enrichissante. J’ai pu faire mon stage dans un type de structure que je n’avais pas encore expérimenté et auprès d’un public que je connaissais peu. Les grandes lignes du métier restent les mêmes, mais il faut tout adapter et réfléchir en fonction du public scolaire (se référer aux programmes, contacter les professeurs pour accompagner les projets, …). Les espaces doivent également être réfléchis autrement, puisqu’il faut que la bibliothèque soit d’abord propice au travail, c’est-à-dire calme, proposant suffisamment de places assises, mais aussi permette le travail en groupe. Ayant eu une formation plutôt centrée sur les bibliothèques publiques, il était intéressant de voir que les priorités sont différentes, de même que les actions mises en place (qui ont une part de pédagogie plus prononcée).