Gérald Grunberg

Gérald Grunberg est responsable pour la France du Programme "Mémoire du Monde de l'Unesco" et membre du Conseil pédagogique de l'Université Senghor à Alexandrie. Étant président de l'Association des Amis de la Bibliotheca Alexandrina, il a été un acteur essentiel à l'origine du DUSIB (Diplôme Universitaire en Sciences de l’Information et des Bibliothèques).

Gérald Grunberg : retour sur le DUSIB, une nouvelle formation francophone en sciences de l’information et des bibliothèques

Pouvez-vous vous présenter ?
Conservateur des bibliothèques, j'ai été responsable de plusieurs bibliothèques publiques dont la Bpi que j'ai dirigée de 2001 à 2006 ; j'ai également exercé les responsabilités de programmiste, d'abord pour le bâtiment François Mitterrand de la BnF puis pour la Bibliotheca Alexandrina en Égypte. Enfin, j'ai occupé divers postes au ministère de la Culture, au sein de la Direction du livre et de la lecture puis comme Directeur régional des Affaires culturelles. Après un dernier poste comme responsable des relations internationales de la BnF, je suis désormais retraité de la Fonction publique. Je partage mon temps entre le programme de l'UNESCO « Mémoire du monde », dont je suis le responsable pour la France, et l'Université Senghor, l'opérateur de la francophonie, dont je suis membre du Conseil Académique. Je suis par ailleurs président de la modeste association des amis de la Bibliotheca Alexandrina. C'est à ce titre que j'ai été amené à proposer la création du DUSIB.

 

Vous êtes un acteur essentiel du DUSIB. Pouvez-vous nous en expliquer la genèse ?
A l'origine de la création du DUSIB, il y a le don de livres effectué en 2010 par la BnF à la Bibliotheca Alexandrina (BA). La convention signée entre la BnF et la BA prévoyait que ce don de 500 000 livres français récents qui fait de l'Alexandrina la plus grande bibliothèque francophone d'Afrique et qui devait également favoriser la formation de bibliothécaires francophones dans cette région du monde. Ce souhait a rencontré la volonté de l'Université Senghor, basée à Alexandrie, de développer une offre de formation en ligne dans le domaine des bibliothèques  à destination de ses publics habituels, essentiellement africains. Encore fallait-il trouver un partenaire académique expérimenté offrant toutes les garanties d'excellence dans le domaine de la bibliothéconomie. Pour moi, ce fut une évidence de solliciter l'Enssib.
L'école a tout de suite manifesté son intérêt pour ce projet qu'elle a largement contribué à définir et dont elle assure la moitié des enseignements. La BA participe au projet comme bibliothèque d'application pour les stages et par ailleurs elle gère le site internet du DUSIB. La BnF participe au projet également comme bibliothèque d'application pour les stages. L'Association des amis de la BA est également signataire de la convention signée en 2017 entre les partenaires.

 

Vous intervenez aujourd'hui dans le DUSIB comme enseignant ; quels sont les enseignements que vous dispensez ?
J'anime un module de 30h qui consiste en une introduction au cursus : introduction au concept de patrimoine documentaire, notamment à partir des textes et programmes de l'UNESCO et introduction aux bibliothèques (les différentes catégories, les missions et les grandes fonctions : collecter, signaler, conserver, communiquer). A cela s'ajoutent quelques éléments de méthodologie. Il s'agit bien sûr d'un survol avec quelques arrêts sur des exemples francophones.

 

La première promotion du DUSIB s'apprête à finir son année. Quel est votre retour sur cette nouvelle formation ?
Pour l'instant, je ne peux parler que de mon intervention car le bilan global n'est pas encore réalisé. Je crois toutefois que plusieurs intervenants ont fait le même constat : pour une première, le sentiment est plutôt positif.
Sur le nombre d'inscrits, tout d'abord car nous ne savions pas quelle serait la réception de cette nouvelle offre qui est bien sûr payante. Or le retour a été bon. Cette première promotion compte 11 étudiants, ce qui est plus que prévu. Ensuite, sur la motivation et le niveau de ces étudiants. Ce n'est pas la première formation en ligne que j'assure avec l'Université Senghor, or c'est la première fois que je constate un niveau aussi élevé et une assiduité aussi soutenue. Cela me rend très optimiste pour l'avenir : le projet de DUSIB répondait à un besoin et j'espère que nous pourrons aller plus loin et passer du DU actuel à un Master. En tout cas, le DUSIB fait des petits : un projet de DU d'archivistique en ligne est à l'étude avec l'ENC.

 

Vous avez un lien très fort avec l'Egypte. Plutôt Alexandrie ou plutôt le Caire ?
Le Caire pour la folie, Alexandrie pour la mélancolie.