Du 25 septembre au 2 octobre 2018, l’Enssib accueille l’exposition « Un voyage russe ».
À l’occasion de son vernissage, Jean-Louis Bouchard revient pour nous sur son travail.

 

L’exposition retrace votre voyage en Russie au travers de photographies prises en 2001. Qu’est-ce qui vous a inspiré dans la réalisation de cette série de clichés ?
C’est une vaste question ! Je suis architecte de formation et j’étais à la recherche « d’architectures mineures », qui peuvent être des architectures savantes ou non savantes. Celles-ci sont méconnues, peu médiatisées ou ne sont tout simplement pas recensées dans l’histoire de l’architecture. 
Cet intérêt pour l’architecture et la ville m’a donné l’envie d’entreprendre ce voyage que j’ai envisagé comme une quête, un inventaire non préparé car je ne savais pas ce que j’allais trouver. C’est un travail que j’avais déjà effectué en France, à Lyon, mais je souhaitais le réaliser à une plus grande échelle. Chercher de petites choses dans un grand pays, c’est stimulant. Ce sont justement ces petites choses que j’ai trouvées que vous voyez aujourd’hui accrochées à ces murs.

 

Pourquoi avoir choisi l’Enssib, un lieu dédié aux livres, et donc beaucoup au texte, pour exposer vos photographies ?
J’ai déjà eu l’occasion d’assister à des expositions photos organisées ici, à l’Enssib*. Ce lien avec le texte, l’écrit, on le retrouve dans l’ouvrage Un voyage russe. Il s’agit du livre éponyme que j’ai écrit à propos de cette expérience, paru en 2006 et qui contient des textes à l’instar d’un carnet de voyage. C’est pourquoi il existe bien ce parallèle complémentaire entre l’image et l’écrit, entre le livre et l’exposition. Ce livre vient d’être réédité aux éditions La passe du vent.

 

Un établissement d’enseignement supérieur, c’est un cadre bien spécifique. Qu’est-ce que cela représente pour une exposition comme la vôtre ?
Au-delà du simple fait d’y trouver des disciplines connexes, ce sont des lieux où règne l’ouverture d’esprit et qui sont enclins à la découverte. C’est ce que l’on retrouve à travers une des composantes de l’exposition : le voyage. 
C’est un endroit qui a le mérite de croiser des regards interculturels, voire transculturels, portés par différentes générations dont celles qui feront le monde de demain. Par ailleurs, je suis maître-assistant des écoles nationales supérieures d'architecture de Lyon et Grenoble, c’est donc un environnement qui m’est particulièrement familier.

 

[Jean-Louis Bouchard a également contribué à la réalisation du livre Architecture et bibliothèque, 20 ans de constructions, paru en 2012 aux Presses de l’Enssib. NDLR]
 

Propos recueillis par Karim Guerda