Karen Joannette

Karen est étudiante en master PANIST à l’Enssib. De nationalité canadienne, originaire de l’université de Montréal, partenaire de l’Enssib, elle est venue pendant le second semestre suivre des enseignements en France. L’occasion pour nous de lui poser quelques questions sur son expérience. Suivez son témoignage.

Karen Joannette : un semestre riche en émotions et en apprentissage à l’Enssib

Qu'est-ce qui vous interpelle le plus dans les enseignements donnés à l'Enssib ?

Je suis venue étudier en France pour apprendre les normes françaises et européennes en matière de catalogage et de gestion des bibliothèques. Au Québec, comme partout en Amérique du Nord, notre formation en bibliothéconomie et sciences de l'information est assujettie aux normes de l'ALA (American Library Association). Je ne souhaitais pas que mon diplôme de master me contraigne à devoir travailler sur un seul continent ou dans quelques pays dans le monde qui respectent l'autorité de l'ALA. Après avoir intégré l'Enssib, j'ai découvert que le cours de gestion de projet, qui n'est pas obligatoire chez moi, serait aussi un bel ajout à ma formation. J'ai appris une méthodologie de travail qui m'était inconnue. Ce cours a aussi stimulé notre créativité et notre débrouillardise pour avancer dans notre projet d'équipe, pour surmonter les problèmes que nous avons rencontrés. L'équipe de gestion de projet devient comme notre deuxième famille... avec les élans d'affection et de déchirement qui viennent avec toute famille !

 

Trouvez-vous qu'il y a une différence entre l'approche française et celle de votre pays sur la question des sciences de l'information et des bibliothèques ?

Je n'ai pas assez d'expérience dans le domaine pour donner un avis éclairé. Ce qui me semble évident par contre, c'est que la France semble investir beaucoup plus dans ses bibliothèques et centres de documentation que nous le faisons. Dans des organisations de tailles équivalentes, il y a moins d'employés en documentation au Québec par rapport à la France. Je trouve que la profession en France est beaucoup mieux reconnue, qu'elle a fait ses lettres de noblesse. Au Québec, il y a moins de postes disponibles. Nous en sommes parfois encore au stade des revendications, et les coupes récentes de postes à BANQ (Bibliothèque et Archives nationales) n'annoncent rien de bon. Les investissements en culture sont toujours vus comme des contraintes budgétaires, même si le réseau des bibliothèques est un service très apprécié de la population québécoise.

 

Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans cette expérience de vie étudiante en France ?

La vie sociale en général. Chez moi, au Québec, même s'il y a des soirées entre étudiants, l'ambiance est plus froide et retenue en classe. Les étudiants se disent peu bonjour, même lorsqu'ils ont plusieurs cours ensemble tout au long du semestre. Lorsque je suis arrivée à l'Enssib, j'ai senti tout de suite la différence. Les gens se saluent, se donnent la bise, parlent librement de leur week-end. On peut facilement déjeuner avec tout le monde, se greffer à un groupe sans que ça pose souci. Je l'ai fait souvent au cours du semestre, dans le désir de connaitre le plus de personnes qu'il m'était possible avant mon départ. Je me suis fait plus d'amis à Lyon qu'à Montréal au cours des deux derniers semestres. Sinon, ce qui m'a beaucoup plu aussi, c'est le parc de la Tête d'Or que je devais traverser matin et soir pour me rendre à l'Enssib. J'adore ces canailles d'oies qui se promènent comme des gangsters en surveillant leur territoire.

 

Au final, que vous aura apporté votre mobilité à l'étranger ?

Plein de choses : de nouvelles compétences en gestion de projet, des connaissances sur le catalogage européen, un réseau de contacts beaucoup plus étendu. Je m'attendais à tout cela. Ce que je rapporte surtout avec moi de voyage, ce sont des choses périphériques : de nouvelles recettes (et liqueurs !) à faire découvrir à ma famille et à mes amis, ainsi que des souvenirs à chérir de mes amies françaises !