Louis Delespierre a obtenu trois licences (en droit, histoire de l’art et histoire) puis un master recherche en histoire de l’art à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, avant d’entamer sa formation de conservateur à l’Enssib. Il a effectué son stage professionnel en Italie, à la bibliothèque de l’École française de Rome.
Pouvez-vous nous présenter une de vos missions de stage ?
La bibliothèque de l’EFR est une bibliothèque de recherche en archéologie, histoire et sciences sociales, qui compte un fonds de 230 000 volumes environ dont 180 000 en libre accès. Confrontée à un problème de saturation générale de ses espaces, elle a engagé depuis plusieurs années un projet de redéfinition de sa politique documentaire. Celui-ci a consisté notamment en l’adoption d’une charte documentaire, la mise au point d’un plan de désherbage et le développement de ses ressources numériques. Mon stage parachève ce projet de politique documentaire et de service à la recherche : il a pour mission principale de proposer un plan de redéploiement des collections, en vue de redonner à chaque salle et à la bibliothèque dans son ensemble une cohérence documentaire.
Avez-vous été étonné par des pratiques ou perspectives professionnelles différentes des habitudes françaises ?
Je n’ai pas vraiment été surpris par des pratiques différentes des habitudes françaises. C’est avant tout une bibliothèque de recherche française, qui relève du Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche : elle fonctionne et s’inscrit dans une logique de réseaux de la même façon qu’une bibliothèque universitaire située en France. Sa singularité réside dans son contexte, qui est celui de l’expatriation et du biculturalisme. Elle articule son offre documentaire entre la politique nationale et la politique de site. L’équipe de la bibliothèque est binationale et connaît une forme d’acculturation. Pour le reste, les pratiques et le fonctionnement sont sur le même modèle qu’une bibliothèque française.
Si vous avez visité une bibliothèque ou un centre de documentation, qu'en avez-vous retenu de particulièrement surprenant, innovant ou enthousiasmant ?
Je retiendrai la vitalité du réseau des bibliothèques des instituts étrangers de recherche à Rome : j’ai eu l’occasion d’assister à une réunion très instructive rassemblant de nombreux directeurs des bibliothèques du réseau romain Urbis. Un autre aspect particulièrement enrichissant est le patrimoine extraordinaire de Rome. J’ai ainsi pu visiter par exemple la Biblioteca Angelica, en plein centre de la ville, qui est une des plus anciennes bibliothèques publiques d’Italie et possède un fonds patrimonial absolument magnifique.
Que vous aura apporté ce stage à l'étranger ?
C’est une expérience extrêmement instructive, qui dépasse largement le cadre de ma mission proprement dite, même si ce stage m’a avant tout offert une vision globale de l’élaboration et de la mise en œuvre d’une stratégie documentaire. Outre cet aspect, j’ai pu participer pleinement à la vie de l’institution et de l’équipe, au pilotage quotidien et au fonctionnement administratif de la bibliothèque.