Dans l’établissement dans lequel vous faites votre stage, pouvez-vous nous parler d’une des missions qui vous ont été confiées ?

J’ai effectué mon stage au sein de la Yale University Library, au Center for Science and Social Science Information (CSSSI). Ma mission principale concernait les méthodes d’outreach et le marketing de la bibliothèque : il s’agissait d’implémenter une nouvelle stratégie de communication sur les médias sociaux, pour accompagner les évolutions d’une bibliothèque en mutation. Pour ce faire, j’ai réalisé une analyse de l’utilisation des médias sociaux par les bibliothèques des universités de la Ivy League, et proposé un plan de déploiement, en résonance avec la stratégie de communication tant du Centre que de la bibliothèque de Yale dans son ensemble.
Outre cette mission, j’ai travaillé à la conception et la réalisation de l’exposition « Shedding Light on the Dark Universe », en partenariat avec deux laboratoires d’astronomie de Yale. J’ai aussi participé à l’organisation de deux évènements dédiés à la sauvegarde et la protection des données gouvernementales publiques, #DataRescueNHV @ Yale. Enfin, j’ai contribué à la création d’un workshop consacré aux « Fake News ».

Dans votre environnement de travail, avez-vous été étonnée par des pratiques ou perspectives professionnelles différentes des habitudes françaises ?

J’ai eu la chance immense au cours de ce stage de rencontrer nombre de collègues des différents départements de la bibliothèque, individuellement ou collectivement, dans des cadres formels et parfois moins ! J’ai été très intéressée par l’importance accordée au développement professionnel de chacun, et par les opportunités offertes par l’institution qui permettent de véritablement déployer son potentiel professionnel tout en remplissant ses aspirations personnelles. La collégialité et l’attention portée aux relations professionnelles dans une perspective d’échange a été l’un des aspects les plus agréables de cette expérience.
Le fait que la bibliothèque soit considérée comme le cœur de l’Université est un aspect particulièrement enthousiasmant de la philosophie de l’enseignement et de la recherche à Yale. Cette quête de l’excellence, que l’on retrouve au niveau des différents départements, des laboratoires de recherche, de la faculté, des chercheurs, des étudiants et des bibliothécaires, en fait un environnement extrêmement stimulant et une source d’inspiration sur le positionnement que les bibliothèques peuvent avoir dans le cadre plus large de l’Université.

Parmi les bibliothèques visitées (celle de votre stage ou une autre), pouvez-vous nous raconter une chose que vous avez trouvée particulièrement surprenante, innovante ou enthousiasmante ?

J’ai été très impressionnée par la qualité des services et des collections incroyables offertes par la bibliothèque de Yale. Les services personnalisés aux chercheurs proposés par le CSSSI notamment, et la relation de confiance mutuelle qui s’établit est très inspirante.
Il me faut aussi mentionner l’architecture de certaines des bibliothèques de Yale, comme la Sterling Memorial Library, ou la Beinecke Rare Book & Manuscript Library, qui est saisissante. Tout comme le sont aussi le nombre et la qualité des évènements organisés par la bibliothèque, destinés à des publics très variés.
Pour répondre à cette question, je vais choisir un exemple que je trouve particulièrement représentatif de l’attention portée aux usagers : la Mathematics Library. Elle propose une classification particulière pour les actes des congrès de cette discipline : les bibliothécaires ont constaté que les chercheurs retiennent les colloques et autres symposiums par ville et non par année ou par thématique… et ont donc réalisé une classification idoine. Pour anecdotique qu’elle soit, cette idée me conforte dans le nécessaire renversement de perspective que nous nous devons d’opérer afin de répondre au mieux aux attentes de ceux que nous servons.