Mélissa Defond

Mélissa Defond est inscrite au diplôme de conservateur des bibliothèques dans la promotion Benoîte Groult (DCB27). Elle a effectué son stage professionnel aux États-Unis, à l’Université de Floride qui se trouve à Gainesville.

Mélissa Defond : Définir des stratégies de médiation à destination des étudiants internationaux de l'Université de Floride

Pouvez-vous nous présenter une de vos missions de stage ?

Pendant les quatre mois de mon stage, ma mission a été de développer des stratégies de médiation à destination des étudiants internationaux. Après une phase d’analyse de l’existant et une phase de benchmark, j’ai travaillé sur deux fronts : l’offre de services en ligne tout d’abord, avec la rédaction d’un LibGuide, guide à destination des étudiants internationaux, ainsi que l’organisation de plusieurs événements dans la bibliothèque dont deux festivals de films internationaux. Ma mission comportait également la rédaction et la diffusion d’un sondage pour analyser les besoins des étudiants internationaux, ainsi que la remise d’un rapport contenant des propositions de pistes à explorer à long-terme. 

 

Avez-vous été étonnée par des pratiques ou perspectives professionnelles différentes des habitudes françaises ?

Deux pratiques professionnelles m’ont particulièrement étonnée. Tout d’abord, à l’Université de Floride, les personnels de bibliothèque ont le statut de « faculty », c’est-à-dire d’enseignant-chercheur. La recherche est d’ailleurs prévue dans l’emploi du temps des bibliothécaires et correspond à 10% de leur temps de travail, soit quatre heures par semaine.

Ensuite, de nombreux bibliothécaires sont des « subject specialists », à savoir des bibliothécaires spécialistes d’une discipline, et qui proposent de l’aide à la recherche aux étudiants et aux professeurs de la discipline en question, ainsi qu’à tout usager ayant une question sur le sujet. Les subject specialists proposent des cours afin d’aider les étudiants à faire de la recherche dans leur domaine ainsi que des consultations documentaires individuelles et procèdent à l’achat de ressources dans leur discipline.

 

Si vous avez visité une bibliothèque ou un centre de documentation, qu'en avez-vous retenu de particulièrement surprenant, innovant ou enthousiasmant ?

Deux choses m’ont particulièrement enthousiasmée dans la bibliothèque universitaire où j’ai travaillé, Library West. Tout d’abord, la répartition et la variété des espaces. La bibliothèque, sur six niveaux, propose des espaces de travail silencieux, des espaces de type café, où il est possible de discuter, ainsi qu’un étage réservé aux étudiants de master et de doctorat. L’importance de l’innovation dans la bibliothèque renforce cette variété d’espaces : la bibliothèque comporte plusieurs salles de pédagogie innovante, avec des installations audio et vidéo, et le One Button Studio, un studio d’enregistrement vidéo où il suffit d'appuyer sur un bouton et d'avoir une clé USB pour filmer.

 

Que vous aura apporté ce stage à l'étranger ?

Mon stage à l’étranger m’a beaucoup appris. Sur un plan général, j’ai eu à mener une mission pendant quatre mois, j’ai développé un sens de l’autonomie et de l’initiative, et j’ai pu observer comment fonctionne un service de documentation dans l’une des meilleures universités publiques de recherche des États-Unis. Plus spécifiquement, faire mon stage à l’étranger m’a apporté une perspective différente sur mon métier, en lui donnant une dimension plus internationale. J’ai pu m’immerger dans un environnement professionnel qui certes m’était   familier, car il s’agissait du milieu des bibliothèques universitaires, mais avec une langue, une mentalité et une organisation professionnelles différentes. Cela m’a permis de prendre du recul, et d’intégrer de nouvelles pratiques professionnelles à mes propres pratiques, notamment dans le rapport à l’usager et la façon dont les services aux publics sont envisagés.