Nicolás Bas

Professeur à l’Université de Valencia en Espagne, Nicolás Bas fait des recherches sur la circulation des livres et des idées entre l’Espagne et la France à la fin du XVIIIe siècle. Invité par le professeur Dominique Varry, il a donné des cours aux étudiants du Master de Cultures de l’écrit et de l’image à l’Enssib.

Nicolás Bas Martin : Renforcer les relations entre l’Enssib et l’Université de Valencia

« L’imprimerie espagnole a fortement dépendu des centres d’édition européens tout au long de l’histoire, et Lyon a joué un rôle très remarquable notamment au XVIIIe siècle ».

 

Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?

Je suis professeur de l’Université de Valencia en Espagne et je travaille sur l’Histoire du livre au XVIIIe siècle. Ces dernières années j’ai fait des recherches sur la circulation des livres et des idées entre l’Espagne et la France à la fin du XVIIIe siècle et récemment, j’ai travaillé sur la présence du livre espagnol dans l’Europe des Lumières, en particulier à Paris et à Londres dans un sens bibliographique, c’est-à-dire comment ils nous ont vu ou plutôt comme ils nous ont lus. 

 

Quelle a été l’importance de la ville de Lyon dans l’histoire du livre espagnol ?

Lyon était un lieu important pour l’édition de livres espagnols, dès la naissance de l’imprimerie. L’imprimerie espagnole a fortement dépendu des centres d’édition européens tout au long de l’histoire, et Lyon a joué un rôle très remarquable notamment au XVIIIe siècle. À cette époque, il y avait d’importantes familles de libraires et d’imprimeurs lyonnais, comme les Bruyset, Anisson et les frères Deville intéressés par le livre espagnol. Ce dernier avait une relation épistolaire avec l’un des intellectuels espagnols les plus éclairés, Gregorio Mayans, grâce auquel des livres espagnols furent imprimés à Lyon.

 

Pourquoi avoir choisi l’Enssib pour faire une mobilité Erasmus + ?

Je connaissais l’Enssib depuis 2009 lorsque j’ai suivi un cours à l’Institut d’Histoire du Livre (IHL) et au cours duquel j’ai rencontré le professeur Dominique Varry. Celui-ci a eu la générosité de m’inviter à l'Enssib, école de référence internationale pour la formation des bibliothécaires et inscrite dans la grande tradition de l’histoire du livre, liée au fondateur de la discipline M. Henri-Jean Martin. J’ai eu l’occasion de partager mes recherches avec les étudiants et les enseignants et de m’enrichir des nouvelles connaissances acquises lors de ce séjour. De plus, j’ai eu le plaisir de donner un cours aux étudiants du master de Cultures de l’écrit et de l’image.

 

L’Université de Valencia a développé une forte stratégie internationale. Quelles sont les opportunités pour les étudiants étrangers, et français notamment ?

L’Université de Valencia a le défi d’améliorer son réseau de conventions internationales pour tous les étudiants, non seulement espagnols mais aussi européens. En ce sens, la relation avec l’Enssib est un pas en avant pour les étudiants espagnols qui ont la possibilité de se former dans une grande école. Par ailleurs, en venant à Valence, les étudiants français ont l’opportunité de connaître une université de grande tradition dans les études multidisciplinaires d’information et  de documentation, ce qui leur permet d’approfondir leur connaissance de la culture espagnole et de ses universités.

  

Quel est votre musée lyonnais préféré et pour quoi ?

Pour moi, le musée le plus intéressant de Lyon est le musée de l’Imprimerie, où vous pouvez reconstruire l’histoire de la ville avec celle du livre. Dans son bâtiment du XVe siècle, nous pouvons nous sentir au cœur de la ville, et accéder à sa riche vie économique associée aux librairies et imprimeries. Et tout cela à partir d’une magnifique reconstitution de l’environnement dans lequel travaillaient ces professionnels, avec des presses, fonderies, caractères d’imprimerie et livres qui font de ce lieu un musée vivant avec une importante collection documentaire et un intense programme d’activités, expositions, et publications. Sans parler de leur relation avec l’IHL, qui permet aux étudiants et chercheurs étrangers de mieux compléter leur formation. Bref, une visite hautement recommandée.