L'Enssib fête ses 30 ans en 2022, l'occasion de revenir sur 30 dates et temps forts.

Au commencement était le catalogue et la bibliographie fut.
Jusqu’à ce que l’informatique révolutionne complètement la gestion des bibliothèques, le premier service rendu aux usagers était la gestion du catalogue et l’orientation dans celui-ci. En 1992, le premier titre des « Nouveaux cahiers de l’IES » (Institut d’études sociales de Genève) aborde un sujet émergeant provoqué par « la révolution technologique de ces dix dernières années » : Les services de référence. Ce livre reste pourtant sur la conception traditionnelle avec la présentation de services dont la principale caractéristique est la spécialisation, ainsi le fonds régional de la Bm de Lyon, une …référence ancienne dans la profession, et/ou qui adoptent des techniques nouvelles en bibliothèque : le dossier de presse, le vidéodisque (le premier sur Lyon fut fait en partenariat avec l’Ensb en 1986). Mais, comme le pointe Marcelle Beaudiquez dans l’article d’ouverture, la fonction professionnelle reste surtout la recherche du renseignement… Dans le monde latin tout au moins, car les bibliothèques anglo-saxonnes sont beaucoup plus avancées dans les services aux usagers, en témoigne la parution en 1996 d’un livre satirique entièrement consacré à donner The Truth About Reference Librarians.

Dans la décennie qui suit, se mettent en place des services nouveaux qui apportent des réponses complètes aux questions des usagers : en 2007, la Bpi crée les Radis (Renseignements À DIStance), l’ancêtre du réseau Eurêkoi –entretemps nommé Bibliosés@me- auquel participe de nos jours l’Enssib ; en 1999 l’INSA de Lyon ouvre un service de renseignements sur internet ; en 2004, la Bm de Lyon, sous l’impulsion de Bertrand Calenge, met en place « le Guichet du savoir » qui transforme les réponses individuelles en nouveau mode collectif de découverte ; la BnF ouvre SINDBAD en 2005. En 2007, le campus de la Doua rentre en scène avec l’ouverture du service de renseignement en ligne du SCD de Lyon1 et, le 8 octobre à midi, de celui de l’Enssib, nommé Questions ?Réponses !

Ce « produit », dont la mise en œuvre a été pilotée par Catherine Jackson, a fait l’objet d’un long travail de préparation puisqu’il s’agit de monter un service entre pairs. Dans sa note de cadrage d’octobre 2006, Anne-Marie Bertrand rappelle que sa création correspond au 11e objectif opérationnel du projet d’établissement : « L’Enssib centre de ressources en SIB, partager notre expertise. » Il est envisagé que le service mobilise 5% du temps des cadres A de l’école, soit l’équivalent de 2 ETP ; un budget de 32 000 € est prévu, notamment pour la mise en œuvre du logiciel Questionpoint, depuis abandonné au profit d’un développement interne.

Les principes du service, sur le fond, n’ont pas été modifiés depuis : les réponses sont construites, précises et donnent le résultat des recherches produites avec la limite d’une dizaine de références fournies (mais avec l’hypothèse initiale qu’une recherche puisse demander d’un quart d’heure à 4h de travail), les questions et les réponses sont archivées dans la base de connaissances et sont consultables sur le site web de l’école.
Quinze ans après son ouverture, ce service est encore très utilisé, il fournit en moyenne 700 à 800 réponses par an, aussi bien sur les fondamentaux techniques que sur les interrogations professionnelles d’actualité.