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La mise en place du DEUST Métiers du livre à l'Université de Provence

1986

    La mise en place du DEUST Métiers du livre à l'Université de Provence

    DELOFEU, enseignant

    Je me trouve ici en tant qu'universitaire non spécialisé dans les enseignements relatifs au livre. J'avais comme mission auprès du président de l'université de me charger de la réforme des études du 1er cycle à l'université de Provence. A ce titre, j'ai proposé un projet au Ministère dont une partie a été mise en oeuvre cette année 1985-1986. L'an dernier, il avait été refusé.

    Nous avons mis en place cette année un D.E.U.G. "Communication et Sciences du Langage" section A, Culture et Communication. Il nous a paru possible d'articuler les formations actuellement dispensées à l'intérieur de la formation continue de l'université avec la préparation du C.A.F.B. en seconde année de ce D.E.U.G. qui prendrait alors la forme d'un D.E.U.S.T. des métiers du livre. Donc, le but est de partir de "communication et sciences du langage" section A et de sélectionner, à partir des étudiants qui vont s'inscrire, une trentaine d'entre eux qui, en 2eannée auront à la fois une formation générale (dont une partie serait prise dans la seconde année du D.E.U.G.) et un enseignement professionnel. Nous récupérerions là dedans la préparation du C.A.F.B. Les gens sortiraient avec un D.E.U.S.T. des métiers du livre avec option: bibliothèque, médiathèque, archives; et ils se présenteraient au C.A.F.B.

    Il y avait intérêt à faire cela sous forme de D.E.U.S.T. puisqu'il en existe déjà chez les scientifiques un "d'information scientifique et technique" qui fonctionne depuis cette année à partir d'un D.E.U.G. scientifique quelconque. Des gens ont une formation équivalente à trois semestres d'un D.E.U.G. scientifique et au dernier semestre, ils ont une formation intensive en "sciences de la documentation et de l'information", ils trouvent ensuite des débouchés dans la documentation et les bibliothèques d'entreprises. Il y a quinze personnes: c'est un petit D.E.U.S.T. Du côté des métiers du livre, on remarque que l'édition régionale se porte assez bien, que les libraires s'inquiètent parfois de n'avoir à recruter que des étudiants des lettres modernes loin de connaître les techniques de gestion d'un rayon de librairie. Nous avons donc pris un certain nombre de contacts qui vont au delà du simple C.A.F.B. L'intérêt du D.E.U.S.T. est son cadre pédagogique souple. On l'articule sur un D.E.U.G. Communication et Science du langage; la section A s'appelle "Culture et Communication" et on y fait de l'informatique, des langues vivantes, des enseignements de "communication et société" ou encore "textes et do-cuments".

    Avec cela, on peut donc profiler les options qui prédéterminent le choix des étudiants vers le D.E.U.S.T. la seconde année.

    Il est bien entendu qu'en 1 ere année, il y a trois semaines d'orientation: on prévient les étudiants qu'ils auront à choisir entre plusieurs options: bureautique, D.E.U.S.T. métier du livre... etc. Nous avons établi les programmes en étroite collaboration avec des professionnels et nous nous sommes mis d'accord sur l'enseignement général. Certains universitaires ont fait l'effort de présenter leur matière dans la perspective où nous nous sommes situés, c'est à dire de concevoir les professionnels du livre comme des intermédiaires culturels. Ce qui veut dire que nous, en tant qu'universitaires, nous devons faire une bonne vulgarisation des connaissances (exemple: en histoire, littérature...).

    Quels sont les problèmes techniques qui subsistent ?

    C'est l'articulation entre la formation initiale et la formation continue. C'est un gros problème; nous sommes actuellement dans une période de transition, nous continuerons à avoir la formation actuelle au C.A.F.B. dans le cadre de la formation continue de l'université de Provence. Elle se poursuivra avec le financement conjoint de la région et de l'Etat qui a mis à notre disposition un conservateur. La région a mis deux postes en place et donne un budget de fonctionnement satisfaisant. D'autre part, il y a des crédits qui proviennent directement de la formation continue des personnels; le C.F.P.C., par exemple, finance 20 actions de formation continue. Pour revenir à la formation initiale si nos étudiants, qui sont accrochés et motivés, sont noyés au milieu de 2 à 3000 personnes dont les objectifs ne sont pas très clairs, nous risquons d'aller à l'inefficacité. Pour cette lere année, nous avons donc monté un petit secrétariat indépendant pour le D.E.U.G. "Communication et Sciences du Langage". En seconde année, la formation ne se fera pas à Aix, mais à Marseille dans les actuels locaux du Centre de Formation au C.A.F.B., pour motiver les gens et forcer les enseignants à aller dans le sens d'un tutorat que nous ne pouvons pas faire pour 4000 personnes, mais bien pour 30. Les personnels de bibliothèque en place vont-ils passer ce D.E.U.S.T. ? C'est à négocier. De toute façon, notre D.E.U.S.T. est constitué d'unités capitalisables, nous devons pouvoir nous en sortir. Il y a 20 unités capitalisables de formation générale (qui contiennent de la technique informatique, de la gestion...) et 10 de formation strictement professionnelle.

    A Aix-Marseille, nous avons un centre de téléenseignement, qui pourra toucher les personnels éloignés.