On ne peut expliquer la participation de l'INIST à des réseaux documentaires sans évoquer l'héritage de l'ancien CDST/CDSH ;
Il transparaît en effet dans l'aspect très particulier de ces réseaux, organisés en fonction de deux impératifs majeurs :
Les activités bibliothéconomiques se sont trouvées pour l'essentiel concentrées dans le service "Gestion des documents primaires". Situé au départ de la chaîne, il s'est spécialisé dans le traitement rapide des documents pour les besoins des Bases de données et de la Fourniture de documents.
La première activité du service consiste à acquérir les documents : sur 17500 périodiques reçus, moins de 60% le sont par l'intermédiaire d'abonnements payants. Presque 25% proviennent d'échanges entretenus avec plus de 1100 partenaires (Pays de l'Est pour l'essentiel). Environ 20% des titres sont envoyés régulièrement et gratuitement, pour assurer un signalement dans une base ou dans le catalogue du fonds INIST (les quelques 2500 donateurs sont surtout des organismes d'Europe de l'Ouest, parfois également des Etats-Unis).
Quant aux monographies, moins nombreuses, une mention spéciale doit être faite pour celles qui relèvent de la littérature grise française : l'INIST a mission, en tant que responsable de la collecte au niveau national, de les signaler dans la base européenne SIGLE. Outre des envois spontanés, des collectes systématiques sont conditionnées par des conventions avec certains organismes de recherche producteurs de rapports scientifiques : l'INIST fournit en échange des prestations (impression de catalogues, réalisation de microfiches, extractions de bandes, etc.).
Ces deux types de réseaux s'avèrent donc particulièrement précieux (pénétration de la littérature CNRS dans des pays peu accessibles, accès à des documents rares, économies sur les abonnements). Mais leur extension suppose le dégagement de disponibilités supplémentaires en temps de travail de la part des bibliothécaires pour une gestion très lourde du titre à l'unité ; de la part des ingénieurs-documentalistes pour l'analyse des nouveaux envois.
Le service "Fourniture des documents primaires" assure le maniement des documents en magasin, leur reproduction, la réception des commandes). Ce service connaît une progression annuelle de son activité d'environ 10% avec 500 à 600 000 commandes satisfaites en 1990, provenant d'environ 8000 clients (les deux tiers sont des organismes publics).
Ce service satisfait plus de 85% des commandes reçues à partir du fonds propre de l'INIST.
En cas d'impossibilité avérée, les commandes sont redirigées vers un réseau d'organismes documentaires appelés "bibliothèques de recours". Sur l'ensemble des commandes redirigées :
Le système des bibliothèques de recours est donc un instrument indispensable, mais générateur de nombreux inconvénients du système : coûts majorés (frais de gestion des dossiers, des recherches bibliographiques, de l'achat des reproductions à l'étranger) ; risque de reporter sur l'extérieur des problèmes fonctionnels internes (localisation du document) ; taux de satisfaction inférieur (autour de 60% seulement) ; enfin, lourdeur d'utilisation d'un réseau composé d'éléments très dissemblables : canaux de commandes, moyens de paiement, délais de réponse, liens contractuels, tout diffère entre ces établissements. L'INIST s'attache donc à n'y recourir qu'en cas de nécessité absolue.
L'INIST représente donc un exemple d'organisme dont l'existence serait inconcevable en l'absence de réseaux documentaires multiples :
Mais il conviendrait aussi d'insister sur l'intérêt que l'existence même de l'INIST représente pour les bibliothèques et les organismes documentaires :
Ses tarifs sont de 20% inférieurs à ceux de ses concurrents étrangers. Assurant un service public, il applique des réductions "institutionnelles" (40% sur les photocopies pour le CNRS et l'Enseignement Supérieur).
Toutes ces mesures représentent une aide de l'INIST aux milieux professionnels de la recherche et de la documentation, aide certes difficile à chiffrer mais néanmoins bien réelle.