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Les supports de fourniture des données informatisées

1994
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    Les supports de fourniture des données informatisées

    Par Jean-Paul Gaschignard , BDP du Cher

    On peut utiliser en tout cinq sup- ports pour la fourniture de no- tices bibliographiques : bandes après requêtes, minibandes, disquettes, CD-ROM, télétransmission. Chacun a ses contraintes et ses coûts.

    Les bandes sont utilisées par la BNF pour fournir des fichiers complets ou des no- tices après requêtes. Ces bandes, présen- tées dans des boîtes d'environ trente cen- timètres de diamètre, permettent de trans- férer très rapidement de grandes quantités de notices. Elles sont assez lourdes à préparer et demandent, pour être utilisées, l'achat d'un dérouleur de bande coûtant entre 50 000 et 100 000 F. « Après requêtes » signifie que la biblio- thèque qui commande les notices envoie un support contenant des requêtes, ou éléments permettant d'identifier les no- tices à transférer (ISBN ou clé de re- cherche auteur-titre, le plus souvent).

    Les minibandes se présentent dans des cassettes de seize centimètres par onze, et peuvent contenir jusqu'à 500 méga-oc- tets. Il faut utiliser un streamer pour les lire, présent d'office sur la plupart des mi- ni-ordinateurs. Ce support, très utilisé pour les sauvegardes, ne l'est pratique- ment pas pour la fourniture de notices.

    On peut classer dans la même famille les bandes pour hexabyte qui, en pre- nant moins de place qu'une cassette au- dio, ont des capacités très supérieures à celles des minibandes. Demandant un lecteur spécial, sensiblement plus cher qu'un streamer, elles sont plus rares, et, sauf exception, ne sont pas utilisées pour les transferts de notices.

    Les disquettes sont le support de base pour les micro-ordinateurs. Elles sont faciles à manipuler et demandent des lecteurs peu coûteux. ELECTRE les uti- lise pour ses mises à jour hebdoma- daires, et le SBN les propose. La BNF les utilise aussi pour des envois après requêtes. C'est le support privilégié des échanges entre les bibliothèques dépar- tementales et leurs réseaux.

    Les CD-ROM, relativement résistants, pouvant contenir un grand nombre de données efficacement protégées contre le piratage, ont bouleversé l'informa- tion bibliographique. Ils sont relative- ment longs à confectionner, et deman- dent l'achat de lecteurs particuliers, à un ou plusieurs disques, ainsi que l'usage d'un micro-ordinateur. La très grande souplesse des recherches possi- bles en fait un instrument idéal pour une informatisation initiale.

    Les bibliothèques mettent de plus en plus de CD-ROM en consultation directe par le public. Ces CD-ROM peuvent être ins- tallés en réseau : plusieurs postes de tra- vail sont alors alimentés par un serveur commun. Seuls certains CD-ROM (BNF, ELECTRE) permettent le déchargement des notices dans le micro-ordinateur.

    La télétransmission permet de recopier des notices à distance, grâce à une ligne informatique ou téléphonique. Il faut pour cela disposer d'un micro-ordina- teur équipé d'une carte modem parti- culière, de l'accès à une ligne, et d'un logiciel de télétransmission. Ce moyen, supprimant tout envoi d'un support physique - bande, CD-ROM ou dis- quette - est extrêmement souple et as- sez peu coûteux en investissement. Le SBN propose aussi l'envoi de requêtes par télétransmission, ce qui réduit très sensiblement les coûts de connexion.

    On notera la grande diversité des sup- ports, et le fait que certains réservoirs de notices ne sont disponibles que sur cer- tains supports, sans que les raisons de cette situation soient très compréhensibles.

    Vignette de l'image.Illustration
    Tableau comparatif

    En particulier, les notices de documents sonores de BN-OPALINE ne sont aujour- d'hui disponibles que sur le SBN, alors qu'une demande importante existe pour un CD-ROM (nombreuses informatisa- tions initiales de discothèques, fonctions d'identification discographique, possibili- tés de consultation directe par le public...).

    Les bandes sont adaptées aux grandes bibliothèques. La disquette et la télétrans- mission, qui conviennent mieux aux bibliothèques petites ou moyennes, sont relativement peu utilisées (cf enquête sur les pratiques de récupération), alors même que ces bibliothèques sont beau- coup plus nombreuses. Il semble qu'il y ait là une grande confusion.

    Les disquettes après requêtes de la BNF et du SBN sont certainement sous-utili- sées, la télétransmission du SBN reste jusqu'ici marginale. On note que la BNF et le SBN proposent (entre autres) les mêmes données (les notices de la BNF après requêtes) sur le même support (la disquette).

    La télétransmission semble en fait le support le plus simple si l'on ne recopie pas assez de notices pour rentabiliser le CD-ROM. Elle coûte un peu plus cher que les disquettes BNF, mais évite toutes les complications liées aux en- vois par la poste.

    Disquette et télétransmission d'un côté, CD-ROM de l'autre, se complètent par- faitement. Le CD-ROM demande de payer un droit d'entrée important (abonnement annuel) alors que le coût des notices y est nul, la disquette et la télétransmission font payer les notices, mais pas d'abonnement. Le CD-ROM est adapté aux informatisations initiales et dès que l'on dépasse une certaine quan- tité de notices, la disquette ou la télé- transmission sont plus avantageuses pour de petites quantités.

    Enfin, l'usage des requêtes, aujourd'hui réservé à un nombre limité de bases et de supports, devrait se développer à l'avenir. La question concerne aussi bien les fournisseurs de logiciels, qui pour- raient développer des fonctions de consti- tution automatique de fichiers de re- quêtes, que les fournisseurs de données.