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    Le catalogage à la Ville de Paris

    Par Philippe Raccah , Bureau des bibliothèques

    Le réseau informatisé des bibliothèques de la Ville de Paris, quelques caractéristiques

    Aujourd'hui 14 bibliothèques (sur 60) sont informatisées, 11 autres doivent l'être dans la prochaine tranche de l'opération prévue en 1994 : l'organisa- tion du catalogage répond donc à la fois aux nécessités de la saisie initiale des fonds et aux besoins du catalogage cou- rant.

    Les acquisitions et les opérations y af- férant sont pour une grande part cen- tralisées (l'édition courante signalée dans Livres Hebdo pour les imprimés, la totalité des acquisitions des biblio- thèques informatisées pour les phono- grammes) par le Service technique des bibliothèques. Elles sont en même temps décentralisées dans les établisse- ments (fonds locaux, réassorts, toutes commandes spécifiques). Au sein du Service technique, une équipe spéciali- sée effectue le catalogage courant des acquisitions centralisées et la coordina- tion du catalogage partagé. Cette coor- dination est encore plus importante au moment de la saisie initiale des collec- tions des bibliothèques qui s'informati- sent.

    Cette équipe du Service technique a de façon plus générale un rôle de formation et de contrôle de la qualité de la base bibliographique. Celle-ci comprend ac- tuellement plus de 275 000 titres, impri- més, documents sonores, partitions, vi- déos, pour environ 950 000 exemplaires.

    Le système utilisé à Paris est le système LIBS 100 de GEAC (qui a racheté CLSI fin 1992), dont le format de catalogage est le MARC américain : LC-MARC. L'in- dexation matière est faite en RAMEAU.

    Le démarrage

    Pour l'informatisation en 1989 des deux premières bibliothèques : Clignancourt (18earrondissement) et Jean-Pierre Mel- ville (13e), il y a eu, pour gagner du temps, appel à une société de saisie, AIC, à qui on a demandé d'effectuer une saisie ultra-minimale à partir du fichier topographique. Il était prévu de compléter cette saisie par requêtes à la Bibliothèque nationale.

    Les requêtes BN

    Au terme de vicissitudes, ces requêtes ont abouti en 1992 au chargement d'environ 45 000 notices BN complètes qui ont écrasé les notices minimales correspondantes. Seules les notices avec ISBNpour lesquelles la BN offrait en réponse une notice unique ont été ainsi enrichies. Pour les autres la charge de travail a été jugée trop importante, à cause du tri à opérer dans les ré- ponses multiples, inévitables quand la clé de recherche est constituée à partir du titre et de l'auteur.

    Ce chargement a permis d'ouvrir l'accès sujet dans le catalogue informatisé pour le public, ce qui auparavant n'était pas possible, beaucoup de notices n'ayant pas de vedette matière.

    Le catalogage « tout local »

    A partir de 1990 le catalogage complet en LC-MARC a été mis en place, aussi bien pour les imprimés que pour les do- cuments sonores. Pour le courant, ce catalogage est assuré entièrement en lo- cal, selon les modalités décrites plus haut, faute de solution de récupération satisfaisante en termes de rapidité de fourniture, de gain de temps et de coût.

    En mars 1993 des tests approfondis ont pu être effectués par le Service tech- nique sur le serveur bibliographique national, tant pour les imprimés que pour les phonogrammes, afin de juger si le SBN pouvait répondre convenable- ment aux besoins. Ces tests ont porté sur des listes d'acquisition du Service technique qui remontaient à octobre 1992, donc avec suffisamment de recul. En ce qui concerne les imprimés, deux constatations principales ont été faites.

    Sur le plan quantitatif, le délai de réa- lisation des notices est long et une part non négligeable des titres n'est pas du tout cataloguée ; à titre d'exemple, sur 150 titres de la liste d'acquisitions du 22 octobre 1992, comprenant principa- lement des titres choisis dans les Livres Hebdo des deux semaines précédentes mais aussi des ouvrages récents reçus en service de presse, il y avait au 29 mars 1993, 90 notices complètes dans le SBN, 7 notices dépôt légal Et 53 titres, soit 35 %, n'étaient pas catalo- gués. Sur 80 titres choisis dans Livres Hebdo des 4 et 11 décembre 1992, 35 notices complètes et 17 notices « dépôt légal sont dans la base du SBN au 26 mars 1993, et donc 28 titres ne sont pas catalogués. Sur les 104 titres pris dans Livres Hebdo des 8 et 15 janvier 1993, il y avait au 26 mars 1993, 47 notices complètes.

    La qualité des notices est inégale, par- fois décevante. Les « Pléiade par exem- ple ne font pas l'objet de dépouille- ment. Par ailleurs de nombreuses no- tices récupérées seraient à compléter pour ajouter l'indice Dewey, pour allé- ger ou simplifier l'indexation matière qui ne correspond pas toujours à une utilisation « lecture publique », ou pour ajouter des étiquettes de thème(s) aux titres jeunesse », comme cela se prati- que à Paris.

    En ce qui concerne les phonogrammes, les tests ont montré que le taux de re- couvrement du SBN était faible et sur- tout qu'il ne correspondait pas aux ac- quisitions courantes des discothèques publiques. Certains éditeurs et distribu- teurs sont pratiquement absents de la base, et le retard de traitement après la parution d'un phonogramme est en moyenne de six mois. Cela sans parler de l'impossibilité, aujourd'hui encore, de récupérer les notices à niveaux ».

    En résumé, le retard du SBN sur le rythme d'acquisitions du réseau pari- sien, joint à la charge de travail qui se- rait nécessaire sur les notices récupé- rées, rend irréaliste le recours au SBN pour le catalogage courant.

    La situation actuelle

    Pour le courant, le catalogage est donc actuellement entièrement Ville de Paris, tout en étant pour une grande part cen- tralisé.

    Les prochaines bibliothèques qui vont être informatisées auront par contre à procéder au catalogage initial d'une partie de leurs collections, celle qui ne figure pas dans le catalogue commun actuel. Cette part diminue au fur et à mesure du développement de l'infor- matisation, le taux de recouvrement concernant les imprimés, adulte et jeu- nesse, est par exemple aujourd'hui voi- sin de 95 %. Mais le catalogage local du reste, ajouté à celui des fonds locaux ou fonds spécialisés dans certains éta- blissements, représente une charge de travail importante.

    Deux moyens d'accélérer ce processus sont prévus : le recours à des vacataires ayant une formation au catalogage et, pour les imprimés, la récupération de notices sur le CD-ROM de la Biblio- graphie nationale française. Pour les phonogrammes, la possibilité de récu- pérer des notices sur CD-ROM serait également très utile...