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    Les bibliothèques françaises sur Internet

    Petite typologie

    Par Dominique Lahary, Bibliothèque départementale du Val-d'Oise

    C'est dit :aucours de l'année 1996, la présence des bibliothèques françaises sur Internet s'est affirmée. Le mouvement est inégal selon les types d'établissement. La présence est massive pour les bibliothèques ou centres de documentations très spécialisés. Elle va de soi pour la Bibliothèque nationale de France. Toutes les bibliothèques universitaires, aidées par la participation institutionnelle des universités à Renater, sont présentes, de même que les grandes écoles. Pour les bibliothèques publiques, le mouvement est naissant. Quelques établissements phares, et plutôt gros, ont tiré les premiers, comme la BPI ou la bibliothèque municipale de Lyon. Mais le mouvement commence à gagner les moyennes et petites villes : Alès, Issy-les-Moulineaux, Lisieux, Parthenay, Troyes, etc.

    Le site concerné est exceptionnellement propre à la bibliothèque : c'est le cas de la bibliothèque municipale de Lyon. Mais le cas le plus fréquent est le rattachement à un site de l'institution dont relève la bibliothèque. Pour une bibliothèque universitaire, ce sera naturellement l'université. Pour une bibliothèque publique, la mairie ou le conseil général. Les collectivités locales sont de plus en plus présentes sur Internet. Elles signalent alors, mais dans une minorité de cas seulement, leur bibliothèque, généralement dans la rubrique culturelle. Enfin, les pages peuvent être hébergées chez un prestataire : c'est le cas de la bibliothèque municipale de Lisieux.

    Sauf des cas exceptionnels comme ceux de la BPI, de la BM de Lyon et de celle de Louviers, les pages Web d'une bibliothèque font généralement partie d'un tout. Elles peuvent s'insérer dans une démarche globale de l'institution. Mais Internet est aussi le lieu rêvé pour mettre en scène un réseau de bibliothèques. Certes, tout site documentaire est naturellement porté à établir des liens vers d'autres, manifestant ainsi la belle formule de Michel Melot : « Aucune bibliothèque n'est autosuffisante Mais est ainsi formalisée une dynamique qui obéit à une logique régionale (Brise à Saint-Étienne, Grenet à Grenoble, Relais en Midi-Pyrénées, Réseau du Nord-Pas-de-Calais, Isis en Provence-Côte d'Azur ou réVOdoc dans le Val d'Oise) ou thématique. Enfin, sans disposer de sites proprement dits, certaines bibliothèques sont citées pour leur architecture (Évreux) ou pour leurs fonds patrimoniaux (répertoire du ministère de la Culture).

    En général, la bibliothèque se présente : cela va de la simple fiche d'une page à un ensemble de plusieurs rubriques. Tantôt l'accent est mis sur l'historique ou les fonds patrimoniaux, tantôt sur les renseignements pratiques, y compris les horaires. Et l'on va parfois jusqu'à proposer une visite virtuelle.

    L'image est souvent l'objet d'une mise en valeur : cybergaleries, expositions virtuelles, sous diverses appellations ; on propose des images extraites d'une arto-thèque (Grenoble) ou du fonds ancien (Lyon) ou encore un musée d'objets scientifiques (Polytechnique), Il a fallu pour cela numériser des images : Internet est l'occasion de constituer des collections numériques et de les mettre à disposition. Cela ne concerne pas seulement les images mais aussi les textes : cela va de la thèse de l'IMAG (Institut de mathématiques appliquées de Grenoble) aux nouvelles littéraires mises à disposition par la bibliothèque municipale de Louviers.

    Beaucoup de sites de bibliothèque renvoient à d'autres ressources. Cela va du lien vers des moteurs de recherche ou les répertoires géographiques de site à une sélection de sites conçus en fonction des orientations de l'établissement, de l'encyclopédisme des bibliothèques publiques à la spécialisation la plus poussée. Si la bibliothèque propose elle-même un site Internet à son public, elle reporte volontiers sur Internet la détection de site qu'elle propose localement. C'est notamment le cas de la BPI.

    Enfin, on trouve fréquemment des liens vers des sites relatifs à Internet : modes d'emploi, déchargement de logiciels et autres services.

    Ce tableau ne saurait passer sous silence la question des catalogues : la plupart des bibliothèques universitaires et quelques bibliothèques publiques seulement proposent ce service. Dans la très grande majorité des cas, il s'agit d'accès Telnet. Les sites spécialisés, les bibliothèques de laboratoires ou d'instituts ont au contraire multiplié les accès WAIS, parfois simultanés. Les accès avec interfaces Web autres que WAIS sont encore rares, et les accès Z39.50 exceptionnels.

    Où trouver une liste des bibliothèques présentes sur Internet? Il y a celle du ministère de la Culture et celle du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, naturellement limitées au monde universitaire. Le site de la BPI propose sa propre liste. Et celui de l'ABF devrait, au cours de l'année 1997, proposer un tel recensement.

    Il faut enfin signaler des sites qui intéressent de près les bibliothécaires. Il s'agit des organismes de formation (ENSSIB, Médiadix, etc.), des ministères (Culture, Enseignement supérieur), des listes de discussions professionnelles (biblio.fr, adbsinfo), et des associations : l'IFLA, l'ADBS et... l'ABF!

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    Adresses citées ou consultées