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Section des petites et moyennes bibliothèques à rôle éducatif : réunion du 5 décembre 1960 : Le rôle éducatif des bibliothèques et l'information politique, économique et sociale

1961

    Section des petites et moyennes bibliothèques à rôle éducatif : réunion du 5 décembre 1960 : Le rôle éducatif des bibliothèques et l'information politique, économique et sociale


    La section approfondit cette année un des aspects essentiels de la raison d'être des petites et moyennes bibliothèques : leur rôle éducatif. C'est l'information politique, économique et sociale que nous avons d'abord étudiée, envisageant de consacrer les réunions suivantes à la vulgarisation scientifique et à la formation esthétique.

    Dans le cadre un peu lointain, mais combien agréable, de l'étage des enfants de la bibliothèque de la rue Fessart vers laquelle nous avait aimablement dirigés Mme l'Inspectrice générale Larue et où nous accueille Mme Alaniou, nous regrettons que Mlle Foncin n'ait pu, au dernier moment, venir présider cette réunion.

    M. Jean Hassenforder traite d'abord des problèmes de l'information politique, économique et sociale et des perspectives d'action pour les bibliothécaires. On trouvera par ailleurs son exposé dans le présent Bulletin.

    Puis Mme Berujeau parle de l'instruction civique dans l'enseignement secondaire, cherchant à déterminer si cette initiation scolaire met les futurs citoyens à même d'utiliser la documentation politique, économique et sociale que leur proposent les bibliothécaires et même mieux si elle réussit à éveiller leur curiosité et leur intérêt pour qu'ils la réclament.

    Dispensé par des professeurs non spécialistes, l'enseignement du civisme consiste en une initiation graduelle au fonctionnement des institutions de notre pays, en une prise de conscience, pour les aînés, des principes essentiels des « Déclarations des Droits de l'homme » (celle des constituants de 1791 complétée par la déclaration française de 1946 et par la déclaration de l'ONU de 1948). De plus l'enseignement secondaire se veut par ses méthodes mêmes formateur de citoyens.

    Ne faisant l'objet d'aucun contrôle de connaissances, il arrive que l'instruction civique soit négligée dans quelques classes, mais le plus souvent on lui prodigue des trésors d'initiative et d'imagination, comme en témoigne le copieux numéro que lui ont consacré les Cahiers pédagogiques en février 1959.

    Les instructions officielles recommandent d'utiliser fréquemment les enquêtes menées ou les exposés préparés par les élèves. Où ceux-ci et leurs maîtres pourraient-ils mieux trouver leur documentation que dans les bibliothèques, celle de leur lycée au premier chef ? Or dans le numéro des Cahiers pédagogiques cité, intéressant et excellent sous tant de rapports, on trouve ceci : «... je crois qu'il est très important de fournir (aux élèves) les instruments d'une formation libre. Je pense ici aux bibliothèques, dans lesquelles

    une part assez importante devrait être faite à des livres ou à des publications d'information sur le plan civique et social » (p. 98). C'est la seule référence aux bibliothèques. On en revient au fondamental problème de la publicité des bibliothèques. Quel indispensable effort à réaliser par les bibliothèques de lycée pour faire connaître leurs ressources, voire leur existence, aux professeurs, par les bibliothèques municipales pour accueillir au mieux les adolescents, pour entrer en contact avec les chefs d'établissement, les enseignants, comme cela se pratique à la B.M. de Neuilly.

    Mme Schram, professeur de philosophie, et Mme Dalimier, bibliothécaire au lycée Jean de La Fontaine, rendent compte d'une intéressante réalisation, excellent exemple de collaboration efficace : une exposition organisée à la bibliothèque sur le problème de « la faim dans le monde » étudié au cours d'instruction civique par une classe de seconde et de philosophie.

    L'information politique, économique et socialeest une excellente occasion d'orienter les adolescents vers les bibliothèques municipales, les bibliothèques d'élèves ne pouvant être très fournies de documentaires de cette catégorie.

    L'instruction civique du lycée atteindrait son meilleur but si elle donnait aux jeunes le goût de se documenter, éveillait leur curiosité, leur apprenait à ne pas se contenter de l'information superficielle et fragmentaire de beaucoup de quotidiens. Si les jeunes pouvaient trouver alors dans des bibliothèques accessibles et bien fournies l'information objective dont on leur aurait fait éprouver le besoin, les problèmes politiques, économiques et sociaux seraient le meilleur lieu de rencontre entre l'éducation scolaire et l'éducation permanente, avenir de notre civilisation de loisirs où les bibliothèques ont à jouer un rôle de premier plan.

    C'est dans cette optique que M. Rovan nous entretient des réalisations de « Peuple et Culture ».

    Pour terminer, certains bibliothécaires présents soulignent le peu d'intérêt de leurs lecteurs pour les ouvrages de cette catégorie, tandis que quelques autres ont trouvé pour ce secteur un public actif parmi les dirigeants syndicaux et les membres d'entreprises à caractère coopératif.

    Dans le prochain Bulletin nous publierons une bibliographie d'après les réponsss au questionnaire sur les ouvrages les plus lus en matière politique, économique et sociale ; il n'est pas trop tard pour envoyer listes et suggestions