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Professional and non professional duties in libraries, a descriptive list / LIBRARY ASSOCIATION. Londres

1962
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    Par M.-Th. Laureilhe

    Professional and non professional duties in libraries, a descriptive list / LIBRARY ASSOCIATION. Londres

    Professional and non-professionnal duties in libraries, a descriptive list... - London, The Library association, 1962. - 25 cm., 77 p.

    En publiant cet ouvrage, les bibliothécaires britanniques se sont donnés pour but d'établir une distinction entre devoirs professionnels et non-professionnels. C'est une description, sous forme de liste, basée sur les pratiques en usage dans le Royaume-Uni, à l'usage de nos collègues en exercice et à celui de ceux chargés de former les futurs bibliothécaires. Elle n'a pas été écrite pour un type particulier de bibliothèque, mais a été établie sur une base très générale englobant toutes les sortes d'établissements.

    L'ouvrage a un plan rigoureux, il distingue douze grandes catégories de travaux : administration générale, organisation du personnel, relations avec le public, choix, acquisitions, classification et catalogage, bibliographie, etc... A l'intérieur de chaque section il y a sa définition, suivie d'une liste numérotée des devoirs professionnels et des non-professionnels. 299 tâches sont ainsi définies.

    La proportion des devoirs professionnels ou non professionnels est assez différente selon les chapitres. Pour l'administration générale la liste de ce qui n'est pas du ressort du bibliothécaire est assez longue : rédaction des statistiques, graphiques, réception et distribution du courrier, correspondance courante, dactylographie, multigraphie, microphotographie, enregistrement des doubles, entretien des bâtiments, voitures, téléphone, etc... Il est vrai que les devoirs administratifs sont nombreux également. Par contre pour le chapitre des acquisitions ou pour celui du catalogage, tâches essentielles du bibliothécaires, les devoirs professionnels sont nombreux, les non-professionnels le sont peu : correspondance courante, sollicitations des dons, préparation matérielle des échanges, et pour le catalogage : stockage du matériel, mise en ordre des fiches imprimées par la British national bïbliography, multigraphie et envoi des fiches aux catalogues collectifs, statistiques, etc... Pour la préparation matérielle des volumes le bibliothécaire n'a qu'un rôle de direction, ce n'est pas lui qui estampille, relie, consolide, colle les étiquettes, coupe les livres, etc.. mais par contre pour la bibliographie, il fait à peu près tout.

    L'American library association a publié un ouvrage similaire en 1948. Celui-ci en est inspiré, mais adapté aux usages de bibliothèques anglaises. A notre connaissance, il n'existe rien de tel pour les bibliothèques françaises. Un tel ouvrage serait-il nécessaire dans notre pays ? En France, dans les scientifique » est obligé de faire de multiples besognes manuelles, surtout petites bibliothèques le personnel est souvent trop restreint. Le « corps quand le « personnel technique » ou « de service », réduit à une ou deux unités, est malade ou en vacances. Si les bibliothécaires ne faisaient pas ces tâches manuelles, la bibliothèque ne pourrait fonctionner... Les auteurs anglais ont prévu l'objection. En Grande-Bretagne aussi, il y a des petites bibliothèques aux heures de service étendues et au personnel réduit, les bibliothécaires sont souvent accablés de tâches non professionnelles. Il faut bien qu'ils les fassent et le livre a été établi, non pour les empêcher de les faire, mais pour qu'on puisse étudier et prévoir une meilleure répartition des travaux entre bibliothécaires de profession et personnel non-professionnel, partout où la chose est possible. Utilisée de cette manière, la liste de la « Library association » devient la base d'un travail de recherche des tâches surajoutées au bibliothécaire et des façons coûteuses de perdre parfois un temps qui devrait être consacré à des travaux de caractère scientifique. C'est là le rôle des associations professionnelles et des syndicats. Ceci vaut surtout pour les grandes bibliothèques qui ont en général un personnel technique et de service assez important, car dans les petites, de toute façon, il faut tout faire, ou fermer l'établissement.

    Il n'est d'ailleurs pas toujours facile de faire la distinction entre ce qui est professionnel et ce qui ne l'est pas. C'est ainsi que nous voyons nos collègues britanniques admettre qu'il faut faire des statistiques, mais qu'il n'est pas professionnel de les rédiger et de préparer des graphiques, qu'il faut s'occuper des bâtiments, mais pas se substituer à l'architecte pour les détails d'entretien. Pour beaucoup de besognes administratives, il n'est pas commode de savoir où commencent et où finissent les devoirs professionnels. La précision de la langue française rendrait peut-être difficile l'établissement d'une semblable liste, et il semble que le caractère du bibliothécaire français s'en accommoderait mal. Il faudrait d'ailleurs l'utiliser avec beaucoup de tact, car s'il faut parfois défendre nos travaux scientifiques contre un envahissement de besognes matérielles ressortissant du personnel technique ou de celui de service, il serait contraire à la bonne camaraderie et à l'esprit d'équipe de aire des distinctions trop tranchées. Appartenant ou non au corps scientifique, nous travaillons tous à la même tâche éducatrice.