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    Par M.-M. Maylie

    Encontro dos bibliotecarios e arquivistas portugueses

    1-1965, Coimbra. - Actas. - Coimbra, Impr. de Coimbra, 1966. - 23 cm, XLV - 551 p.

    L'ensemble de ces rapports rédigés à l'occasion de la première rencontre des bibliothécaires portugais à Coimbre en 1965, constitue une très intéressante documentation sur les bibliothèques et archives du Portugal. Tous les problèmes ont été abordés (fonctionnement, gestion, personnel, équipement, etc.) dans les quatre sections suivantes :

    • 1°) Catalogage (livres et périodiques) ;
    • 2°) Catalogues collectifs (organisation, importance, une expérience à la Faculté des lettres de Coimbre, etc.) ;
    • 3°) Archives (archives et bibliothèques particulières, Arquivo histôrico ultramarino, systèmes modernes de classification, Arquivo nacional da Torre do Tombo, etc.) ;
    • 4°) Situation du bibliothécaire-archiviste (Le service des bibliothèques de la Fondation Calouste Gulbenkian, Echanges internationaux, Dépôt légal, Bibliothèques enfantines, scolaires, d'entreprises, etc.).
    Pour rester dans les limites de ce bulletin, nous donnerons un résumé des questions intéressant plus particulièrement les bibliothèques. Dans son rapport d'une vingtaine de pages, M. Antônio Cruz, directeur de la Bibliothèque municipale de Porto - une des trois plus grandes bibliothèques du Portugal avec celle de l'Université de Coimbre et la Bibliothèque nationale de Lisbonne - expose les problèmes communs qui existent dans les bibliothèques portugaises : catalogage, pénurie de personnel, etc. Il fait d'abord un historique du catalogage au Portugal: «Jusqu'à la deuxième moitié du XVIIe siècle, on ne se préoccupait guère de la méthode de cataloguer les livres... Il s'agissait surtout de les conserver... Cependant en 1737, Manuel Moreira de Sousa, dans ses Advertências ou Instrucçào de Bibliothecarios, émettait des considérations sur la méthode de classement systématique et il définissait la mission du bibliothécaire. Au XVIIIe siècle, le développement accru de la production des livres imposa aux bibliothèques conventuelles la rédaction de leurs catalogues. Trois méthodes furent alors employées dans la rédaction des notices ; l'ouvrage était pris :

    • 1°) soit à un nom ou au prénom de l'auteur, soit au titre (lequel pouvait être abrégé) ;
    • 2°) au prénom suivi du nom ou au nom suivi du prénom ;
    • 3°) au dernier nom de l'auteur.
    Dès le XIXe siècle, se posa la question du catalogue sur fiches. Manuel Rodrigues da Silva Abreu, bibliothécaire à Braga, considérant les registres comme des «cadavres», préconisa la fiche dès 1863 dans Novidades bibliotheconômicas (ce système, d'ailleurs, avait déjà été utilisé en 1844 par un bibliothécaire de la Bibliothèque royale publique de Porto pour cataloguer les manuscrits, en outre il était en vigueur à la Bibliothèque nationale de Lisbonne). De 1919 à 1922 parurent les Regras para a redacçào, impressào e ordenaçào dos catàlogos gerais, e respectivos modelas, de Raùl Proença, « destinées aux bibliothèques érudites ou de culture ».

    Quant à la rubrique onomastique, qui s'avère si épineuse parfois pour tous les bibliothécaires du monde quand il s'agit de décider à quel nom doit être pris un auteur portugais qui en porte plusieurs, les règles furent publiées dans le Diàrio do Governo, la série, le 27 mai 1927, en appendice au décret-loi qui réforma tous les services de l'Inspection des bibliothèques et archives. II y était arrêté que « devaient être considérés comme ordre des noms, les deux derniers noms de l'auteur, des renvois étant faits pour les autres». En 1939 on réagit contre ces normes. La fiche auteur devait se faire «au dernier des noms » du nom littéraire le plus courant ; principe qui présida, il y a dix ans, à la tentative de la préparation de Normas reguladoras de catalogaçào de impressos, de la Commission technique N° 7 de la Répartition de normalisation portugaise.

    De cet exposé il appert que les bibliothécaires portugais ne sont pas moins embarrassés que leurs collègues étrangers quand il s'agit de la vedette d'un auteur portugais. L'idéal serait que les citoyens portugais abandonnent cette curieuse coutume de faire précéder le nom du père d'autant de noms qu'il leur plaît et choisis arbitrairement (nom de la mère, de l'aïeul ou de l'aïeule, du bisaïeul, de l'oncle ou de la tante, etc.).

    Ensuite M. Antonio Cruz s'attaque au problème du personnel. Hélas ! C'est celui qui se pose dans presque toutes les bibliothèques du monde : la pénurie. D'où les énormes retards que connaissent les bibliothèques portugaises dans le catalogage de leurs dépôts anciens. Les tableaux du personnel des huit plus grandes bibliothèques du Portugal sont éloquents. Nous relevons les chiffres suivants: 11 bibliothécaires pour la Bibliothèque nationale de Lisbonne, 11 pour la Bibliothèque de l'Université de Coimbre. 4 pour celle de Porto. Peut-on s'étonner des difficultés éprouvées par les usagers des bibliothèques portugaises pour obtenir la communication des ouvrages .

    Le deuxième rapport, émanant de la Bibliothèque générale de l'Université de Coimbre, une des plus importantes du Portugal (bénéficiaire du dépôt légal au même titre que la Bibliothèque nationale), traite plus spécialement des Règles de catalogage portugais. « Thème choisi en relation directe avec les décisions de la Conférence internationale des principes de catalogage, réunie à Paris du 9 au 18 octobre 1961, où il avait été recommandé à chaque pays de fixer ses règles conformément aux principes définis par cette conférence et que les règles adoptées pour l'établissement de la fiche au nom de l'auteur fussent publiées». C'est au personnel de la Bibliothèque générale de l'Université de Coimbre qu'incomba cette tâche dont les résultats sont exposés dans ce rapport de quarante pages et dont nous donnons, en bref, l'essentiel de ce qui pourrait intéresser les bibliothèques étrangères. Pour ce qui est de la vedette-auteur - et c'est ce qui est universellement intéressant - voici résumées les formes proposées : Graphie portugaise pour les noms de saints, papes, personnages historiques, littéraires, etc., universellement connus, si cette forme apparaît déjà dans les sources autorisées. (Exemples : Angelo Miguel. Bach, Joâo Sebastiâo. Cicero, Marco Tùlio, etc.).

    La vedette des écrivains aux multiples noms sera rédigée au dernier, « excepté ceux qui ont un trait d'union, ou ceux qui ont un lien étroit entre eux». (Exemples : Castelo Branco, Camilo. Paço de Arcos, Joaquim). Toutefois, si les deux derniers éléments d'un nom portugais ou brésilien sont réunis par un trait d'union sans qu'ils aient nul lien entre eux, la vedette se fera au dernier. (Exemples : Sà-Carneiro, Màrio de. V. Carneiro, Mario de Sà. Duque-Estrada, Osôrio. V. Estrada, Osôrio Duque).

    Lorsque le dernier élément du nom est suivi d'une indication de parenté tels que junior, filho (fils), neto (petit-fils), sobrinho (neveu) ou analogue, le nom sera suivi de ce mot, sauf si ce mot est un nom de famille. Exemples : Lima Sobrinho. Alexandre Barbosa, etc. Mais : Filho, Licurgo de Castro Santos. Neto, Antonio Pinto Lino, etc.

    Lorsque le nom littéraire se présente sous la forme du nom civil complet ou incomplet, on le prend sous cette forme et on fait les renvois indispensables. S'il est constitué d'un ou de plusieurs prénoms et d'un ou plusieurs noms, on le prendra au dernier nom ». Exemples : Bilac, Olavo. (Nom complet : Olavo Bràs Martins dos Guimarâes Bilac). Calmon, Pedro (pour Pedro Calmon Moniz de Aragâo Bettencourt). Castro, Eugénio de (pour : Eugénio de Castro e Almeida). S'il est constitué de deux ou plusieurs autres noms, on le prend au dernier. Exemples : Garçâo, Correia (pour : Pedro Antonio Joaquim Cor-reia Garçâo). Silva, Rebelo da (pour : Luis Augusto Rebelo da Silva). S'il est constitué de deux ou plusieurs autres prénoms, la vedette se prendra au dernier. Exemples : Cândido, Antônio (nom complet Antônio Cândido Ri-beiro da Costa). S'il n'est constitué que d'un prénom il sera pris, naturellement, à ce prénom. Exemples: Luzia (l'auteur de « Ultima rosa de verâo»). Marta (auteur de «O caminho de Jesus»). Pour les auteurs qui prennent un pseudonyme, la vedette se fera au pseudonyme. Exemple : Dinis, Julio. (Nom civil: Joaquim Guilherme Gomes-Coelho). Les auteurs qui mentionnent leurs titres de noblesse seront pris à ce titre. Exemple : Santarém, Vis-conde de Sousa, Manuel Francisco de Barros. V. Santarém, Visconde de. Les religieux qui prennent leur nom de religion seront pris au dernier de ces noms. Exemple.: Esperança, Manuel da.

    Suivent des rapports fort instructifs sur l'activité des bibliothèques et archives du Portugal, les problèmes (de travail, méthodes, gestion, équipement, etc.) résolus ou encore pendants.