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European Library Directory : A geographical and bibliographical guide. Répertoire des bibliothèques européennes. Guide géographique et bibliographique Führer...

1972
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    Par Jean-Claude Garreta
    Richard C Lewanski

    European Library Directory : A geographical and bibliographical guide. Répertoire des bibliothèques européennes. Guide géographique et bibliographique Führer...

    Compiled by Richard C. Lewanski. - Florence: L. Olschki, 1968. - In-8°, XXVI-774 p. (Environ 76 F).

    International Library Directory : A world directory of Libraries.

    3rd ed. 1969-1970. - London A.P. Wales Organization (Publishing Division, 18 Charing Cross Road, W.C. 2), s.d. - In-8°, 1222 p. (Environ 257,40 F).

    World guide to Libraries = Internationales Bibliothek adressbuch

    3rd ed. A directory of 3600 special and general Libraries in 158 countries, including a subject index of over 12000 individual libraries. - New York, R.R. Bowker Co. ; Munich-Pullach, Verlag Dokumentation, Jaiserstrasse 13, 1970. - 4 vol. in-12, XVI-2281 p. (Environ 250 F).

    (La lre édition en 1966 et la 2e en 1968 avaient paru à Munich sous le titre Internationale Bibliothekadressbuch, bearb. von Klaus Gerhard Saur).

    Il nous paraît souhaitable de comparer ici, en manière de compte rendu les mérites de quelques répertoires internationaux de bibliothèques puisque en dehors des répertoires nationaux, on a malheureusement l'embarras du choix. Malheureusement, car à en juger par les renseignements donnés sur les bibliothèques françaises, ces répertoires ne laissent pas de contenir des maladresses et des insuffisances, sinon des inexactitudes.

    Tous trois présentent les bibliothèques dans l'ordre des pays et des villes. Chaque notice comporte le nom de l'établissement, l'adresse, sa catégorie (BN, BU, etc.) le nombre de volumes et les disciplines spécialisées. Ils sont naturellement destinés tant aux lecteurs allant travailler à l'étranger qu'aux bibliothécaires recourant au prêt international et même, ajoute Lewanski, aux donateurs pour choisir avec pertinence des bénéficiaires.

    L'ouvrage édité par l'organisation Wales a un but commercial marqué. Après une introduction en cinq langues (anglais, allemand, français, italien, espagnol) la liste des abréviations développées est également traduite en cinq langues. Les notices sont rangées pour chaque pays dans l'ordre alphabétique des villes, sauf pour la France (ordre des départements) et les Etats-Unis (ordre des Etats) - lesquels avec 400 pages occupent un tiers du volume alors que la France et l'Italie n'ont que 50 pages chacune - quelques-uns par Etats, provinces ou départements (Argentine, Australie, Brésil, Canada, Colombie, Inde, Pakistan, Philippines). Les spécialités sont indiquées par des initiales assez faciles à se rappeler. Enfin on précise si la bibliothèque désire recevoir des catalogues d'éditeurs.

    Ce répertoire a la même claire présentation typographique, avec les noms des établissements en caractères gras, que the World of Learning (où l'on trouve pour chaque pays les Universités, les instituts et centres de recherches, les musées et les principales bibliothèques et archives). Mais il gagnerait à être revu d'un peu près : c'est ainsi qu'abusé par un « faux ami » de langage, l'éditeur ne mentionne à Madagascar que des librairies, à l'exception de la bibliothèque scolaire de Fort Dauphin (à Tananarive ne figurent ni la BN, ni la BU, ni la BM).

    Plus sérieusement conçu paraît le répertoire de Saur dont le nom a disparu de la 3e édition du World Guide... rejetant en sous-titre Internationales Bibl. adressbuch. La préface (en allemand puis en anglais) fixe un seuil d'admission de 3 000 ouvrages pour une bibliothèque spécialisée, 30 000 pour une bibliothèque publique : au total 3 600 établissements ont été retenus dans 158 pays. Les notices comportent l'année de fondation, précieuse indication pour juger de l'importance d'un établissement et évaluer la chance d'y rencontrer des collections anciennes. En revanche la mention du nom du directeur, les possibilités d'échanges, le budget, les heures d'ouverture ont été à juste titre écartés comme mieux à leur place dans les répertoires nationaux. 52 lettres et chiffres désignent les spécialités couvertes, il faut donc se reporter sans cesse à la table des sigles en tête de l'index matières dans le tome 4. On a précisé la situation des villes par le département ou le comté - la province (France) et la région géographique (Grande-Bretagne) figuraient en plus dans la 2e édition. Comme dans le répertoire de Wales, les numéros de code postal figurent pour les deux Allemagne, l'Autriche, les Etats-Unis, la France, l'Italie, la Suisse et en plus ici le Danemark (mais pas la Belgique). Les deux premiers volumes contiennent l'Europe (270 pages pour les deux Allemagne, 50 pages pour la France, un peu plus pour l'Italie), le troisième l'Amérique (500 pages pour les Etats-Unis, donc près du quart du répertoire) et le quatrième les autres continents et essentiellement l'index des spécialités, moins utile qu'il n'y paraît : pour chaque discipline les numéros renvoyant aux notices sont disposés par paragraphes dans l'ordre des pays, mais l'accumulation de ces chiffres en fait un index à kyrielle, avec plusieurs pages touffues pour la biologie, l'histoire ou la géographie, dix pour la philosophie, avec plus de 2 000 sigles de bibliothèques américaines ! décourageant toute prospection systématique, car rien ne distingue dans ces numéros les bibliothèques d'établissements d'enseignement secondaire des grandes bibliothèques universitaires, par exemple : il eut fallu des rubriques plus « fines », spécialités indiquées avec précision et en même temps un renvoi aux seules grandes bibliothèques. Là encore on pourra s'étonner de ne voir citer comme bibliothèques encyclopédiques en France, que quatorze BM (dont Louviers) à côté de la BN et de la BNU de Strasbourg : toutes nos bibliothèques universitaires et municipales auraient pu s'y trouver. Quant aux bibliothèques de sciences en général, la France est représentée par Sainte-Geneviève et les BU de Besançon et de Caen... la BM de Malakof f et la Post-Cure de Saint-Hilaire du Touvet !

    Plus sûre est en revanche la liste des répertoires nationaux de bibliothèques (environ deux cent cinquante). On se demande seulement pourquoi figure en France, à côté de notre Répertoire des bibliothèques... - 2e édition - le volume I (BU) des Cahiers des bibliothèques de France.

    En revanche la liste finale des associations nationales de bibliothécaires paraît tout à fait satisfaisante.

    R.C. Lewanski s'est proposé un but plus limité en se consacrant aux bibliothèques européennes, certainement les plus utiles pour nous Français. Son répertoire souffre d'une impression plus grise que noire dont la consultation est moins agréable que celle de ses concurrents. La préface a l'avantage d'être trilingue (anglais, français, allemand), comme la classification Dewey abrégée et la liste des abréviations qui suivent. Dans la mesure où les renseignements sont parvenus à l'éditeur les notices sont ici beaucoup plus riches : outre les caractéristiques de base, il y a en effet le nom du directeur, le nombre des volumes imprimés (distingués des incunables), des thèses, des microfilms, des périodiques vivants, des cartes et plans, etc., l'extension des catalogues en service, les possibilités de photocopie, les spécialités en clair, avec la cote Dewey en sus, les conditions d'admission et la bibliographie : catalogues imprimés, publications, études sur la bibliothèque, le département et la région ou province (pour la France) figurant après chaque ville. On a donc là un répertoire inégalement riche mais qui se rapproche le plus de ce qu'il est souhaitable de faire.

    Deux exemples arbitrairement choisis témoignent d'une richesse équivalente. Four le grand duché de Luxembourg, la Bibliothèque nationale et la bibliothèque de l'Université internationale de sciences comparées sont indiquées dans les trois répertoires. Wales y joint la bibl. des rédemp-toristes d'Echternach, la bibl. de la ville d'Esch-sur-Alzette et la bibl. du Gouvernement, dans la capitale ; Lewanski ajoute seulement la Direction des eaux et forêts ; Saur donne en tout huit bibliothèques à Esch-sur-Alzette, la bibl. de la ville et l'Ecole municipale de musique ; à Ettelbruck l'école agricole ; à Luxembourg le Conservatoire, l'Institut d'enseignement technique et la bibl. du Gouvernement. De son côté la principauté de Monaco est représentée dans les trois cas par le Musée océanographique ; Wales ajoute la Bibl. Caroline, et la bibl. communale de Monaco ; Lewanski le Jardin exotique ; Saur la bibl. communale de Monaco et le Centre scientifique de Monaco.

    On voit ainsi qu'en prenant les facteurs communs on aurait un répertoire succinct des bibliothèques essentielles, mais qu'aucun n'offre un choix qui puisse emporter les suffrages. Quelle est en effet l'utilité courante de ces répertoires ? Pratiquement ils servent à orienter une demande de prêt dans le pays d'origine de l'ouvrage, et permettent à un érudit de préparer un voyage d'études ou de diriger ses recherches vers les bibliothèques importantes de sa spécialité. C'est dire que la plupart des bibliothèques de lecture publique pure et les bibliothèques spécialisées de fondation récente (sauf dans des domaines nouveaux de la science) ne sont pas de grande utilité et en encombrent les index, lorsqu'il y en a. L'entreprise mériterait d'être tentée sur ces nouvelles bases ; non plus sous l'égide d'un éditeur commercial mais d'une association internationale comme la FIAB ou mieux encore, ou d'un organisme comme le département des bibliothèques de l'UNESCO, le choix des établissements étant fait par les associations nationales de bibliothécaires. De la sorte on aurait une garantie de valeur des notices, et l'on parviendrait à un recensement plus systématique et approfondi qu'il n'a pu l'être par l'initiative privée (Saur avouait dans la 2e édition du World directory... n'avoir reçu que 30 % de réponses sur ses 35 000 questionnaires envoyés ; la même proportion est annoncée dans l'édition de 1970).

    Ce répertoire, comme ceux de Saur et de Lewanski serait à publier par regroupements continentaux en ajoutant aux volumes du Tiers-monde l'indication des bibliothèques d'Europe et d'Amérique spécialisées dans le domaine des questions d'outre-mer. Le plan des notices s'inspirerait de celui de Lewanski, avec mention des fermetures d'été et une précision sur le régime de la photocopie (dès que sera établi une règle concernant l'envoi gratuit ou onéreux de photocopies à la place des prêts) et sur le prêt entre bibliothèques - trop de bibliothèques étrangères ignorent par exemple que la Bibliothèque nationale française peut prêter des manuscrits, mais jamais aucun imprimé figurant au Catalogue général-Bans la mesure du possible il faudrait mentionner (songeons à nos BM qui ont du renoncer à leur vocation encyclopédique) les fonds spéciaux tenus à jour, où si l'on préfère, les disciplines « suivies » dans la politique d'achats tant en volumes qu'en périodiques. Naturellement en tête de chaque pays une notice serait consacrée au service central des prêts, lorsqu'il existe.

    En attendant la réalisation d'un tel projet quel répertoire peut-on conseiller à nos bibliothèques ? Il est superflu de répéter qu'avant tout toutes les bibliothèques françaises doivent posséder et utiliser le Répertoire des bibliothèques et centres de documentation en dépit de ses imperfections. Pour l'étranger, nous croyons pouvoir recommander Lewanski, malgré son âge ; n'avons-nous pas seulement besoin de connaître à l'étranger les bibliothèques importantes, spécialisées ou non, donc de création déjà ancienne (ce qui les amène rarement à changer d'adresse) ?

    Si l'on veut absolument avoir un index matières c'est évidemment le World Guide qui doit l'emporter, mais cet index ne rendra guère de services.

    Leur prix aidera à fixer le choix de chacun, compte tenu de l'encombrement qui est en faveur de Lewanski, contre les quatre volumes du World Guide... Mais l'important comme pour tous nos ouvrages est que ces répertoires soient connus de ceux auxquels ils sont destinés, non seulement des bibliothécaires chargés du prêt, mais aussi des lecteurs ayant à effectuer des recherches au-delà des frontières.