Les activités menées à bien en Alsace dans le cadre de l'Année internationale du livre, de mars 1972 à mai 1973, furent suscitées, coordonnées et planifiées par un Comité régional constitué de représentants des professions, administrations et associations concernées : auteurs, éditeurs, libraires, bibliothécaires, documentalistes, archivistes, universitaires, élus locaux, etc.
Ce comité avait été formé à l'initiative de F. GUETH, conservateur de la Bibliothèque de la Ville de Colmar, nommé Correspondant pour l'Alsace du Comité français pour l'Année internationale du livre par le Préfet de la Région Alsace et le Recteur de l'Académie de Strasbourg.
Parmi les manifestations, très nombreuses, qui furent ainsi organisées on retiendra particulièrement :
Parmi les premières activités de ce groupe, on peut relever une journée d'étude consacrée à l'Automatisation des bibliothèques en France (20 janvier 1973 à Strasbourg) et un colloque sur L'Avenir du livre en France (31 mars 1973 à Strasbourg) ;
On accordera une attention particulière aux initiatives prises en direction du milieu scolaire, qui se sont traduites, notamment :
L'activité propre des bibliothèques alsaciennes (BNU de Strasbourg, BCP du Haut et du Bas-Rhin, BM de Colmar, Mulhouse et de Strasbourg a été particulièrement riche pendant la même période.
De très nombreuses expositions - une vingtaine au total - et conférences furent organisées. La Bibliothèque municipale de Strasbourg put présenter les plans et la maquette de son nouveau bâtiment, tandis que des annexes étaient inaugurées à Colmar et à Mulhouse, et que la BCP du Haut-Rhin lançait un Grand prix des lecteurs du bibliobus.
Toutes ces initiatives, qui ont bénéficié du soutien financier des deux départements alsaciens, du Comité français pour l'AIL, de la DBLP, et du Rectorat ne resteront pas sans lendemain : la plupart seront poursuivies, notamment dans le cadre des activités du groupe régional de l'ABF.
Le Comité de coordination de Basse-Normandie, constitué à l'occasion de l'Année internationale du livre et composé de membres de l'Association des bibliothécaires de Basse-Normandie, de syndicats, de mouvements de jeunes, d'éditeurs, a organisé un certain nombre de manifestations que nous signale Danièle Struber, présidente du Groupe de Basse-Normandie : expositions itinérantes - catalogue collectif normand (les fiches sont centralisées par la Bibliothèque universitaire de Caen) - projet d'un répertoire des bibliothèques et centres de documentation de Basse-Normandie - lutte contre la basse qualité matérielle des livres en liaison avec la Fédération des travailleurs du livre - coffrets sur un thème (ils contiennent vingt exemplaires d'un livre et permettent à une classe d'en discuter) en liaison avec la Fédération des oeuvres laïques du Calvados. La Bibliothèque centrale de Prêt de la Manche a lancé à titre expérimental, cette opération en liaison avec l'Ecole nationale de perfectionnement de Saint-Lô - distribution de livres polonais et portugais dans le milieu ouvrier.
Une semaine de la lecture à Saint-Lô a été organisée du 4 au 10 décembre par la Bibliothèque municipale, les librairies, la Fédération des oeuvres laïques de la Manche, la Bibliothèque centrale de Prêt.
L'Année internationale du livre n'aura peut-être pas eu des résultats immédiats, mais elle aura été en Basse-Normandie, un excellent prétexte pour se rencontrer et travailler ensemble à l'avenir.
A l'occasion de l'Année internationale du livre, un Comité régional a été constitué et son siège établi auprès de la Bibliothèque interuniversitaire de Rennes ; le Secrétaire général de ce Comité était M. G. NIGAY, Conservateur en chef de la Bibliothèque interuniversitaire.
Ce Comité a fait circuler en Bretagne l'exposition ayant pour thème l'Illustration du livre pour enfants ; il a assuré une émission à la Radio régionale et organisé une réception en l'honneur des lauréats départementaux lors de leur retour du Festival du Iivre à Nice.
Presque toutes les bibliothèques publiques et privées ont dû présenter des expositions, mais il est difficile d'en donner la liste, faute d'avoir été informé de la totalité de ces manifestations.
La Bibliothèque municipale de Brest a distribué des cartes de la bibliothèque aux jeunes mariés lors de la remise du lot de livres. 17% de ceux-ci - pourcentage très appréciable - ont effectivement utilisé cette carte par la suite. « Entre le 30 avril et le 31 décembre 1972, 994 couples se sont mariés à Brest. Sur ce nombre, certains étaient déjà inscrits à la Bibliothèque, mais parmi les autres, 135 se sont effectivement présentés dans la Bibliothèque ou ses annexes. Ce résultat est d'autant plus encourageant qu'il faut mentionner que Brest est un ville de garnison et que beaucoup de jeunes mariés ont abandonné la ville pour une autre résidence. »
Les Bibliothèques pour tous ont organisé, à l'échelle de chaque département des concours d'affiches et des concours de posée parmi leurs jeunes lecteurs.
Edition et diffusion du périodique «35-44-56», bulletin régional de liaison des Bibliothèques centrales de prêt, réalisé par les ateliers d'impression de la Bibliothèque interuniversitaire de Rennes.
La manifestation la plus importante fut la circulation de l'exposition ; en voici quelques échos :
N'ayant pas pu obtenir de subvention exceptionnelle à l'occasion de l'Année internationelle du livre, le Groupe Ile-de-France a dû renoncer à publier le dépliant sur les bibliothèques qu'il avait préparé.
Il a limité ses activités à deux réalisations :
La pièce de théâtre s'est jouée une quinzaine de fois dans la Région Parisienne et a circulé ensuite en province puisqu'elle a même été jusqu'à Istres.
Près d'une centaine de bibliothèques de banlieue comme de Paris ont acquis le matériel publicitaire, et c'est au total 25.000 ballons qui ont été lancés par nos jeunes lecteurs... Certains ballons ont porté la publicité des bibliothèques fort loin, puisqu'il nous est revenu des cartes réponses de Normandie, de Champagne, de Belgique, d'Allemagne... et même de la frontière Tchèque ? Quelques collègues de Province se sont également procuré ce matériel (1) .
Dans chaque ville, ces réalisations ont accompagné diverses manifestations en faveur du livre :
Toutes ces manifestations ont montré que les bibliothèques publiques de l'Ile-de- France (y compris celles de la ville de Paris, ou celles des diverses associations culturelles) savaient aller au devant des lecteurs et trouvaient une audience de plus en plus grande auprès du public, en particulier auprès des jeunes.
L'exposition qui s'est tenue au Salon d'Accueil sur les Bibliothèques de prêt de la Ville de Paris du 16 novembre au 31 décembre a remporté un succès certain.
On a pu dénombrer plus de 8 000 visiteurs.
Les chiffres les plus élevés de fréquentation ont été atteints le lundi 18 (355 visiteurs) et le vendredi 29 décembre (324 visiteurs). De nombreuses personnes auraient même souhaité que la bibliothèque du Salon d'Accueil soit transformée en un établissement permanent.
Les 8 places mises à la disposition du public étaient toujours occupées. Ce sont les livres d'art et les usuels qui ont eu la faveur des lecteurs. Les périodiques ont été appréciés également.
La Bibliothèque pour la Jeunesse a aussi été fréquentée de façon régulière et satisfaisante. Un « conteur d'histoire », M. Bruno de la Salle est venu deux semaines. Il a été relayé par les bibliothécaires d'enfants de la Ville de Paris. Malgré les allées et venues des visiteurs, peu favorables à l'ambiance de ce genre d'activités, une cinquantaine d'enfants... et d'adultes ont été fidèles à ce rendez-vous du mercredi.
Le prêt de livres dans le cadre d'une exposition semble avoir déconcerté les visiteurs : 500 livres seulement ont été prêtés. Ils ont pour la plupart été rendus dans les bibliothèques les plus proches du domicile du lecteur.
Le public qui a visité la discothèque était composé de jeunes (lycéens, écoliers, mais peu d'étudiants) qui venaient en groupe avec leur maître, et également de personnes âgées.
Parmi les disques les plus recherchés on a relevé :
Les textes destinés aux jeunes ont été appréciés spécialement, Saint-Exupéry écoutés 24 fois et la Petite Sirène (13), Pierre et le Loup qui a eu la malchance d'être classé à Prokofiev n'a eu aucune audition.
En folklore, grand succès des flûtes indiennes (21).
Dans la catégorie chanson, les jeunes comme les personnes âgées se sont disputé les disques de Nana Mouskouri (29) et des Beatles (29).
Cette exposition a permis aux Parisiens de connaître les bibliothèques nouvelles, grâce à la projection de diapositives. Elle a contribué à fixer ainsi l'image qui est celle désormais de nos établissements. Des échos favorables ont été enregistrés de la part de plusieurs élus qui, absents lors de l'inauguration, ont eu, depuis, l'occasion de visiter l'exposition.
On peut toutefois regretter que la télévision et la radiodiffusion n'aient fait qu'une publicité très timide à cette manifestation.
A partir du 16 novembre, la Société des Amis de la Bibliothèque Forney présentait dans le cadre de l'Année internationale du livre, une grande exposition sur les Techniques de fabrication du livre.
Elle montrait au public de la façon très vivante et concrète, les diverses étapes de la fabrication du livre, depuis la production du papier jusqu'à la reliure en passant par la typographie et les différents procédés d'illustration.
De nombreux documents, maquettes et machines étaient exposés, mais l'originalité de cette exposition consistait à faire fonctionner sous les yeux des visiteurs, un certain nombre d'ateliers illustrant chacune des techniques du livre.
Les ateliers se répartissaient de la façon suivante pendant la semaine :
En complément de cette exposition, deux montages audio-visuels, réalisés à la bibliothèque, avec le concours des artistes, étaient projetés dans les salles d'exposition, l'un traitait de la gravure sur cuivre, l'autre de la lithographie.
Chaque jour à 18 heures, un film illustrant une technique de fabrication du livre était présenté dans la salle de conférences :
Jusqu'au 31 décembre, on a enregistré 5.880 visiteurs, sans compter les nombreux groupes d'écoliers et les lycéens accompagnés de leur professeur, pour qui des visites particulières étaient organisées avec projection des films.
Un catalogue important a été réalisé à l'atelier de la bibliothèque Les techniques de fabrication du livre à travers les livres et documents de la Bibliothèque Forney, comprenant des textes historiques et explicatifs, suivis de bibliographies (prix F 20).
Des fascicules sur chaque technique étaient disponibles séparément, au prix de F 1 (ouvrages généraux, le papier, la gravure sur bois, la gravure sur cuivre, la reliure).
La production du Moulin Richard de Bas : papiers, recueils de poèmes, cartes, abat-jour... était également en vente à l'exposition.
La Bibliothèque a célébré l'Année internationale du Livre par différentes manifestations :
Dans le cadre de l'Année internationale du livre décidée cette année par l'U.N.E.S.C.O., la Bibliothèque Municipale de Levallois a organisé du 15 au 30 octobre un certain nombre de manifestations, tant à la Bibliothèque qu'à l'extérieur.
C'est ainsi que durant ces 15 jours s'est tenue, dans le hall d'exposition de la Bibliothèque, une exposition sur l'Histoire du livre des origines à nos jours qui reçut entre autre, la visite de 7 classes de différents groupes scolaires de Levallois.
Deux mille ballons furent distribués aux jeunes inscrits de la Bibliothèque, et des mobiles chargés eux aussi de slogans sur la Lecture Publique furent placés un peu partout dans la ville.
Enfin, trois spectacles furent présentés à cette occasion.
A la Maison des Jeunes et de la Culture, une pièce en direction des enfants Le Livre et le pied de nez, fit salle comble, plus de huit classes y assistèrent.
A l'auditorium de la Bibliothèque un spectacle de clowns amena les enfants à discuter d'ouvrages sur le cirque.
Enfin, toujours à l'auditorium, le spectacle de J.-J. Aslanian Ivres de livres, d'après La Révolution du livre de Robert Escarpit, déboucha sur un débat très animé, où durant plus de deux heures furent évoqués les problèmes du livre, de la lecture et de la culture.
Dans l'ensemble, il s'avère que ces différentes manifestations ont eu un impact sur les Levalloisiens, et leur ont permis de connaître le chemin de la Bibliothèque.
M. R. Cuenot, président du Groupe de Lorraine et conservateur de la Bibliothèque municipale de Nancy, nous transmet le texte suivant. Il n'a malheureusement reçu, des membres de l'A.B.F. Lorraine, aucun compte rendu d'activités concernant l'Année du livre, en dépit de ses appels réitérés.
On aurait aimé faire un rapport optimiste décrivant les multiples rencontres où le prestige du livre, objet respecté, aurait brillé. En fait on doit résister à l'envie d'écrire : Année internationale du livre, était néant. Malgré des sollicitations redoublées, les membres du Groupe de Lorraine n'ont envoyé aucun compte rendu des manifestations qu'ils auraient organisées tout au long de 1972.
Faut-il croire donc à cet « état néant » ? En fait, bien que les autorités n'aient doté l'Année internationale du livre d'aucun financement, donnant là le mauvais exemple, le lampiste, le bibliothécaire de quartier, s'est cru obligé de faire quelque chose, mais a été vite arrêté par l'incompréhension générale. Je n'en veux pour exemple que certaines rencontres entre lecteurs et bibliothécaires organisées dans des centres sociaux où les bibliothécaires (et encore pas tous) se sont trouvés seuls. Cette incompréhension du public a fait même disparaître les élans les plus purs au cours des semaines. Les Bibliothèques pour tous avaient mis sur pied le 18 mars une journée portes ouvertes, au succès, disons, divers : bref, il n'y eut pas foule ! De connivence avec les libraires, à Nancy, on a préparé pendant de longues semaines une émission sur les ondes de Radio-Lorraine : grâce à la perspicacité et à la technique des meneurs de jeu, MM. Clément et Mossovic, un groupe de bibliothécaires fut interrogé et bien des problèmes de la lecture furent abordés ; cette émission fut retransmise en mai, comme un prélude au Congrès national des libraires, qui eut lieu en 1972 à Nancy début juin ; quelle en fut l'écoute ? mystère, comme chaque fois qu'il y a une émission à l'O.R.T.F.
Il ne faudrait pas conclure de cet état néant, que les bibliothécaires ne sont pas des apôtres du livre. En fait, l'animation, autour de chaque bibliothèque, tend partout à s'accentuer. Expositions, cycles de conférences, heures du conte pour les enfants, séances de signatures pour les écrivains régionaux, visites organisées, rencontres entre bibliothécaires et amis des bibliothèques, émissions radiophoniques régulières sur les livres, diffusion de périodiques édités par des bibliophiles, etc..., tout cela forme un tissu de manifestations, une ambiance qui ne cesse pas et qui montre combien le livre est apprécié et bien défendu, qui montre que les bibliothécaires de façon permanente, font un effort de diffusion de la lecture porté au maximum. Mais tout cela existait avant 1972 et continue à exister après ; tout cela n'a aucun rapport avec l'Année internationale du livre, qui, dans l'esprit de l'Unesco, était surtout destinée aux pays sous-développés.
Alors restons-nous sur cette impression d'état néant ? N'y a-t-il rien eu de spécial pour le livre en 1972 pour les Lorrains? Eh bien! si, il y a eu essentiellement deux choses qui ont galvanisé l'opinion publique. Il y a eu les six livres distribués aux jeunes mariés à partir du 1er avril environ ; bien des bibliothèques municipales y ont même joint une carte d'abonnement gratuite à la Bibliothèque de prêt de l'endroit. Mais ces 6 livres ont surtout eu l'effet de décourager les bonnes volontés : alors ! de l'argent, il y en avait, mais pas pour les bibliothèques ; et une diffusion spéciale de livres, on en connaissait, mais pas dans les bibliothèques ; et je passe sur d'autres critiques bien connues. Puis il y a eu l'affaire Total, ces stations d'essence qui, notamment pendant l'été et l'automne, distribuaient des livres assez variés aux automobilistes selon un système de bons. Qui n'a pas eu son Lucky Lucke ? On a même vu des clients choisir du Camus ou du Malraux. Ce fut le plus grand succès de l'Année du livre dans la région lorraine. Mais où sont les bibliothèques dans cette affaire ? Néant. Le plus clair, c'est que la presse, avec ses nombreux articles sur l'édition, le gouvernement qui veut faire lire au lit, le commerce, sont arrivés à intéresser le public (passagèrement) à la lecture, mais pas du tout aux bibliothèques.
Il semble surtout caractéristique que l'Année internationale du livre a principalement fait croire au public que le livre n'est qu'un instrument de loisirs, en oubliant que c'est l'agent de toute connaissance. Pour des bibliothécaires, traités en parias, il a semblé que l'année 1972, qui a été placée dès son début sous le signe de restrictions de crédits pour les bibliothèques (les abonnements d'Etat aux revues n'ont-ils pas été sensiblement diminués, entre autres choses?), cette année 72 a montré que le livre est désormais concurrencé vigoureusement par les moyens audio-visuels dont les bibliothèques se font un devoir de faire emplette ; voire même le livre sert de repoussoir pour la masse des Français qui ont envie de tout sauf de se cultiver.
Pour le Groupe des Pays de la Loire, nous n'avons reçu qu'un compte rendu d'activités, celui de B. Letellier, conservateur de la Bibliothèque centrale de prêt de la Sarthe, que nous publions intégralement.
Préparée en octobre 1971 pour l'Année internationale du livre :
Participation de la Bibliothèque Centrale de Prêt de la Sarthe à la Foire-Exposition « Les 4 jours du Mans » en septembre 1972 avec la visite du Bibliobus et distribution de tracts dont un réalisé par les dépositaires.
Cartes de voeux adressées à tous les dépositaires en remerciement de leur travail bénévole.
Publication sous un format et une présentation plus visuelle du bulletin « S.V.P. Livres » (6 numéros par an et distribués gratuitement dans les dépôts, un numéro nouveau à chaque passage du Bibliobus, tirage 1.200 exemplaires).
Conçu comme une incitation à la lecture, ce bulletin présente des résumés et analyses d'ouvrages (romans documentaires, ouvrages pour jeunes) peu ou mal connus du grand public.
Chaque numéro présente également les activités de la Bibliothèque centrale de prêt et des divers organismes de diffusion d'activités de loisirs et culturelles.
Il s'appuie particulièrement sur les média pour signaler à l'attention des lecteurs les nombreuses adaptations ou présentations de livres à la radio, la télévision et au cinéma.
Ce bulletin a permis de faire appel à la collaboration des lecteurs et des dépositaires pour quelques numéros.
Il se propose de leur consacrer deux pages en 1973.
Nous pouvons considérer actuellement que le bulletin « S.V.P. Livres » est devenu une habitude dans la plupart des dépôts où il suscite de nombreuses demandes de livres.
Des week-end de formation d'animateurs-lecture ont été organisés par la Bibliothèque centrale de prêt avec le concours technique du Service départemental de la junesse, des sports et des loisirs.
Tenant compte du fait que la majorité des dépositaires ne possède aucune formation dans le domaine de la lecture et considérant d'autre part, que le bibliothécaire doit avant tout être un animateur, la Bibliothèque a décidé de prendre en charge la formation des formateurs : dépositaires, lecteurs, enseignants, bibliothécaires, animateurs, normaliens et normaliennes. Elle a donc organisé des week-end consacrés à l'apprentissage et à la mise en pratique de la technique du Club de lecture selon les méthodes de Peuple et Culture.
En 1972, trois week-end ont été organisés :
Les participants à ces différents stages ont remporté avec eux un montage qu'ils avaient réalisé durant le week-end et qu'ils ont ensuite présenté à un public déterminé.
D'autre part, la Bibliothèque a organisé un week-end pour les élèves de l'Ecole nationale supérieure des bibliothèques les 18-19 mars 1972.
A l'occasion de la présentation en mars de la pièce de J. Borel : « Tata ou de l'Education », la Bibliothèque a participé à l'organisation et à l'animation d'un colloque consacré à l'enfant couvé.
D'autre part, le bibliobus a été présenté durant toute cette journée sur le parvis du Théâtre municipal. Dans le foyer de ce même théâtre une exposition de dessins et textes libres d'enfants, organisée par le groupe de pédagogie Freinet de la Sarthe, était présentée au grand public, ce qui a permis au Bibliobus de présenter conjointement un choix de livres sur J. Borel, le théâtre, les problèmes de l'éducation.
Le soir du 1er mars à l'occasion de la représentation de la pièce de J. Borel, la Bibliothèque a distribué pendant l'entracte un dépliant sur l'auteur, donnant une courte bibliographie.
Il aurait mieux valu que ce fut un Conservateur de Municipale ou de Lecture publique qui ait été chargé de la coordination sur le plan académique, des manifestations régionales.
Je n'ai servi que de boîte aux lettres et de secrétariat ; très souvent les nombreuses démarches pour établir un calendrier cohérent dans ces expositions itinérantes n'ont pas abouti :
La collaboration avec les libraires grenoblois s'est faite essentiellement « instuitu personae » entre Mlle Bernard et eux.
Quand je les ai contactés pour mettre sur pied un comité exécutif (Bibliothèques et librairies) je me suis heurtée à des réticences si polies qu'elles équivalaient à un refus. Dans les manifestations qu'ils organisaient, les libraires ont quelquefois associé les bibliothèques, entre autres pour la Fête du livre, le 28 mai 1972, qui a été un succès. Elle a accueilli un nombreux public, très divers, composé en majorité de gens qui ne fréquentent pas les bibliothèques ni les librairies. Les jeux, les attractions qui accompagnaient l'exposition des ouvrages ont été une des raisons du succès de cette journée. Mais l'aspect jeux-concours n'a pas été le seul élément déterminant. Le public a écouté avec beaucoup d'intérêt un récital de poésie, un orchestre de jazz, regardé un spectacle de danses folkloriques. Quant aux enfants, ils étaient pris en main par un groupe d'animateurs pour un atelier de créations picturales. Ces libraires ont pris conscience du rôle culturel qu'ils doivent jouer dans la cité et toutes les activités de ce jour-là répondaient à ce souci.
D'excellentes relations sont nouées avec l'Association France-Grande-Bretagne qui a pu exposer dans les bibliothèques de quartier, à plusieurs reprises, des ouvrages anglais. Il est seulement regrettable qu'à cetite occasion les ouvrages français sur le même sujet n'aient pu être exposés ni signalés par des textes qui auraient été également diffusés aux visiteurs.
A Chambéry, il semble qu'il y ait eu une collaboration étroite entre différents établissements : librairies, bibliothèques, etc... pour organiser des manifestations communes.
L'Exposition Trésors du livre (Mars-Avril 1972) organisée par M. Casanova, conservateur à la Bibliothèque municipale, a connu un réel succès.
Un très simple catalogue a donné, à tous, les explications nécessaires. De plus un montage de diapositives a été entrepris pour présenter le Bréviaire de Marie de Savoie. Là encore M. Casanova a su faire participer différents organismes : le Club Méliès, des photographes amateurs, la voix d'un jeune acteur pour la présentation du texte, etc... Cette « lecture » par diapositives d'un manuscrit, de son contenu, de son iconographie, de sa mise en page a permis à ceux qui ont pu suivre les séances de projection de retourner ensuite autour des vitrines et de regarder d'un oeil plus averti ce qui leur était exposé.
Certains bibliothécaires ne considèrent pas cette Année du livre comme une fin en soi mais comme le début d'une prise de conscience par les lecteurs, et par les élus locaux, du rôle du livre et de la lecture. Petit à petit les Municipalités se rendent compte de la nécessité d'avoir des bibliothèques organisées pour l'ensemble de la population, beaucoup plus que des opérations de prestige qui privilégient certains aux dépens de la collectivité. Mais un grand nombre des activités mentionnées dans les tableaux récapitulatifs ne sont pas liés uniquement à l'Année internationale du livre. Elles auraient eu lieu même sans ce patronage et nous ne devons pas oublier que ces manifestations d'animation doivent être sous tendues par le travail quotidien - obscur et sans gloire - mais absolument indispensable pour assurer le fonctionnement régulier de nos établissements.
Les réalisations organisées dans le cadre de l'Année internationale du livre par les Bibliothèques de la région Rhône-Alpes dont nous avons pu recueillir la liste (sûrement incomplète, et nous prions nos collègues dont nous aurions passé l'action sous silence de nous en excuser) sont si variées qu'il nous a semblé préférable de les recenser par départements.
Communication d'une expérience faite dans un bourg de 2.850 habitants, Dieulefit, Drôme :
Nous avons profité de l'Année du Livre UNESCO pour faire deux journées spectaculaires, pour la première fois dans l'existence de notre Bibliothèque populaire âgée de 110 ans.
La première : Porte ouverte, 17 juin. Classique propagande et publicité dans le village et les agglomérations avoisinantes, a préparé la seconde, du 30 septembre, plus originale et tournée vers la jeunesse exclusivement.
Avec l'accord préalable des autorités de l'enseignement, trois auteurs, sur six contactés, écrivant pour les jeunes : P.J. Bonzon, CI. Munoz-Pons et S. Arnaud-Valence, ont accepté de venir animer la journée.
La matinée a été consacrée à des entretiens dans les établissements scolaires du village : école primaire et CE.G., visite préparée par les enseignants et très bien accueillie par tous : questions posées par les enfants, échanges.
L'après-midi s'est passée à la Bibliothèque, pour des entretiens plus personnels et la signature, par les auteurs, des livres achetés par les enfants. Les jeunes, qui jouissent depuis trois ans le jeudi et maintenant le mercredi de la bibliothèque pour eux seuls, sous la responsabilité d'un adulte, ont répondu, très nombreux et coopérants, à cette initiative.
Le contact entre l'école, les enseignants, la Bibliothèque, a été extrêmement cordial et fait bien augurer d'une collaboration plus harmonieuse et efficace. Pour les jeunes, les parents, lecture de loisir, de recherche, se sont trouvées accordées, favorisées et approuvées par tous. Les familles, par contre coup, ont été touchées, et se sont montrées ravies de cet effort. Nous en espérons une augmentation des lecteurs de tous les âges.
Notre Bibliothèque populaire (fondée en 1860), qui avait été à l'époque à la pointe des efforts de culture, rénovée ces dernières années, a enfin acquis droit de cité dans l'esprit de tous : enfants, parents, enseignants, municipalité (subvention doublée cette année). Elle sera de plus en plus un lieu de rencontre fraternelle, sans distinction aucune d'âge, de milieu, d'opinion ; elle est déjà un outil de culture valable pour notre localité.
Très nombreuses manifestations dont un calendrier précis a été dressé :
La Fête du livre, le 28 mai 1972, organisée par les libraires de la Ville de Grenoble en association avec les Bibliothèques a été un succès. Elle a accueilli un nombreux public très divers composé en majeure partie par des gens qui ne fréquentent ni les bibliothèques ni les librairies. Les jeux, les attractions qui accompagnaient l'exposition des ouvrages ont été une des raisons du succès de cette Journée, mais l'aspect jeux et concours n'a pas été le seul élément déterminant. Le public a écouté avec beaucoup d'intérêt un récital de poésie, un orchestre de jazz, regardé un spectacle de danses folkloriques. Les enfants étaient pris en main par un groupe d'animateurs dans un atelier de créations picturales. Les libraires ont pris conscience du rôle culturel qu'ils doivent jouer dans la cité et toutes les activités de ce jour-là répondaient à ce souci.
• A Saint-Etienne, s'est déroulé du 17 au 23 avril 1972, le 16e Congrès international des Jeunes libraires dont le thème était Le Livre dans le Tiers monde.
La Bibliothèque Municipale avait apporté sa collaboration au Congrès en organisant dans le cadre de l'Année internationale du livre plusieurs manifestations :
• A La Ricamarie (11500 habitants), l'action entreprise fut toujours un mouvement d'ensemble... ou qui cherchait à l'être : collaboration de la Bibliothèque soit avec le Centre culturel, soit avec les Ecoles, soit avec les Associations. L'effort culturel a porté sur trois directions :
1er trimestre : Alphabétisation : Problème aiqu à La Ricamarie où les étrangers sont fort nombreux : sensibilisation de l'opinion, film débat, mise en place de groupes d'alphabétisation.
2e trimestre : Bandes dessinées : Tout a commencé par des jeux à la Bibliothèque d'enfants : reconstituer des bandes dessinées, apprendre à les lire. Une expérience a été tentée d'abord dans une classe, puis dans toute l'école primaire. Les enfants ont étudié, avec les institutrices, le phénomène de la bande dessinée et ils ont créé des histoires régionales.
Par delà cette réalisation, c'est la liaison Ecole-Bibliothèque qui serait à souligner. C'est sur cette collaboration que l'accent sera mis durant l'année scolaire 1972-1973. A titre d'exemple, citons la journée pédagogique des instituteurs, au mois de novembre, dont le thème était Faire vivre un livre.
3e trimestre : Foire aux livres : Elle a eu lieu dans le cadre du festival populaire de La Ricamarie, avec le concours des associations, du Centre culturel, de la Bibliothèque, des libraires stéphanois. Son but : Aller au devant des lecteurs, et surtout des non-lecteurs en sortant des structures traditionnelles des bibliothèques et des librairies : que le livre soit à la portée de tous, sur la place publique.
Il y a eu deux foires aux livres, une pour les enfants (avec un concours organisé) et une pour les adultes. Mais La Ricamarie est une ville très pauvre culturellement et matériellement. Aussi, cette foire n'a-t-elle pas eu l'impact espéré. Ceci est pour les organisateurs une invitation à recommencer en repensant tout ce qui pouvait apparaître dans l'expérience précédente comme étant, à tort ou à raison, placage culturel ou simple fait commercial. Il semble, en effet, que l'idée de foire aux livres peut aider puissamment, en bousculant les traditions, à faire éclater les préjugés qui font dire : « La lecture, c'est pas pour nous ».
La Bibliothèque Municipale de Lyon, en liaison avec le thème retenu par les libraires de la ville Les voyages a organisé en juin, une exposition La Chine découverte par les Européens du 16e au 19e siècles.
Un montage audio-visuel à partir de l'édition de 1811 de La Chine en miniature (recueil de gravures faites d'après des dessins du 18e siècle de la collection Bertin) a connu un vif succès. Cette exposition a été prolongée en octobre et novembre.
L'inauguration de la nouvelle Bibliothèque Municipale de Lyon a été marquée par une opération « Portes ouvertes » les 9 et 10 décembre, qui a attiré de très nombreux visiteurs : d'après les estimations, 30.000 personnes ont visité en deux jours la nouvelle Bibliothèque.
La B.C.P. du Rhône a organisé plusieurs opérations :
Trois Bibliothèques Municipales ont réalisé, avec l'aide du fonds de livres de la B.C.P., des expositions sur les provinces de France (Alsace, Provence, Savoie), et les pays étrangers (Scandinavie, Grèce, Turquie, Irlande, Afghanistan).
Le 18 novembre, une dizaine de bibliothèques ont organisé une journée « Portes ouvertes » afin de faire prendre conscience des possibilités offertes par la banlieue lyonnaise en matière de lecture. Certaines avaient un thème La protection de la nature à Saint-Fons ; La reliure à Tassin-la-Demi-Lune ; Les livres d'enfants à Sainte-Foy-les- Lyons. Rilleux recevait l'écrivain pour enfants Anne Pierjean, Poleymieux exposait les besoins nés de la croissance exceptionnelle d'une Bibliothèque qui, en un an, a réussi à attirer plus de 200 lecteurs sur une population de 400 habitants.
La préparation de cette journée a eu l'avantage de permettre aux responsables de diverses bibliothèques de faire connaissance et d'échanger des solutions à leurs problèmes qui sont souvent semblables.
Le calendrier des manifestations organisées en 1972 pour l'Année internationale du livre à Chambéry et en Savoie s'établit comme suit :
L'Exposition Trésors du livre organisée par la Bibliothèque municipale a connu un réel succès. Un montage de diapositives avait été réalisé pour présenter le Bréviaire de Marie de Savoie, montage auquel avaient participé des photographes amateurs, le Club Méliès, un jeune acteur qui avait « donné sa voix » pour présenter le texte. Cette exposition fut vraiment une oeuvre collective.
A Annecy, à la Bibliothèque Municipale, une exposition sur l'histoire de la Bibliothèque d'Annecy.
La Municipalité d'Annecy a remis aux jeunes mariés en même temps que leurs livres, deux cartes d'abonnement gratuit pour un an à la Bibliothèque Municipale.